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Après le COVID, les États-Unis doivent repenser leurs villes

Aux États-Unis, les grandes villes ont été pensées comme des lieux où il fait bon travailler. Avec la pandémie et le recours au télétravail, les Américains doivent désormais faire face à ce qui pourrait devenir une crise de l’immobilier d’entreprise, provoquant l’effondrement de grandes métropoles, à l’image de Detroit.

 

Si Detroit se relève aujourd’hui, la ville est un excellent exemple de ce qui peut arriver aux grandes métropoles américaines quand elles n’arrivent pas à s’adapter rapidement aux changements de paradigmes économiques. La principale ville du Michigan a eu du mal à se remettre de la fin de l’ère de l’industrialisation, ce phénomène pourrait bien arriver aux grandes villes américaines qui sont désertées par les travailleurs.

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L’étonnante construction des métropoles aux États-Unis

Aux États-Unis, les grandes aires urbaines n’ont pas été pensées comme des lieux mixtes, à l’image des villes européennes où logements et bureaux se côtoient aisément. Pour mieux comprendre la manière dont ont été imaginés ces espaces, il faut jeter un œil à l’organisation des lignes de transports en commun.

États-Unis repenser les villes
© Greater Greater Washington

 

Washington, Charlotte ou encore Seattle… Toutes les lignes de métro ou de bus de ces villes n’ont qu’un objectif : desservir le centre-ville dans lequel on retrouve majoritairement des bureaux et toutes les infrastructures nécessaires à une vie professionnelle : restaurants, bars, salles de sport… À la fin de l’ère de l’industrialisation, toutes les grandes aires urbaines se sont organisées en cercles concentriques. On retrouve les bureaux dans l’hypercentre, comme à New York ou à Seattle. Puis, en s’éloignant, nous avons quelques logements, avant de retrouver la banlieue dans laquelle vivent la plupart des familles dont les parents se rendent quotidiennement dans le centre-ville pour travailler.

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Comment le COVID pousse les villes américaines au changement

Si cette organisation était parfaite dans une ère pré-COVID où le présentiel était la norme, un cercle vicieux, menant à l’effondrement de l’immobilier d’entreprise, est en train de se former. Avec l’organisation en cercles concentriques, les Américains doivent se déplacer et donc payer un abonnement en transports en commun. Certains, majoritairement les personnes célibataires, décident même de se loger directement dans les grandes villes, moyennant des loyers exorbitants. Ces professionnels font également vivre les commerces situés à proximité des entreprises. Et l’État récupère une taxe sur les différents produits vendus, les sociétés installées dans ces aires urbaines reversent des taxes aux villes, l’abonnement aux transports en commun permet d’entretenir le réseau, etc.

Ce fonctionnement est désormais remis en question. Avec une vacance des locaux d’entreprises de 50% dans les plus grandes villes américaines, d’après les chiffres communiqués par le podcast de Vox Today, Explained, celui-ci ne fait plus toujours sens. Si la moitié des bureaux n’ont pas trouvé preneur, c’est avant tout pour trois raisons qui forment précisément ce cercle vicieux :

  • La plupart des entreprises et des startups présentes dans les grandes villes ont subi de plein fouet la crise et doivent rationaliser les coûts.
  • Les entreprises licencient ou recrutent en distanciel afin de rationaliser les coûts.
  • Les Américains recrutés en distanciel déménagent dans des villes où le coût de la vie est plus abordable, les poussant à se tourner uniquement vers des offres en distanciel.

Mais en abandonnant les locaux dans les grandes villes comme le font Meta, Twitter ou encore Google, ce sont des centaines de salariés qui ne paient plus leur abonnement de transports en commun, qui ne font plus vivre les commerces de proximité et ce sont des villes qui meurent à petit feu…

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Pourquoi il est urgent de se transformer

C’est ici que nous revenons à l’exemple de départ : Detroit. Il aura fallu plusieurs décennies à la ville pour se renouveler en misant justement sur le bon vivre. La métropole est passée d’un lieu où il fait bon travailler, à un espace où il fait bon vivre et c’est ce paradigme qui doit désormais guider le développement des villes américaines. D’après les chiffres de Vox, la valeur de l’immobilier d’entreprise a déjà baissé de 500 milliards de dollars.

Désormais, les centres-villes doivent faire revenir des populations qui sont là pour s’inscrire dans la durée, à savoir des habitants. Et pour cela, une seule solution : rendre l’hypercentre attractif. Désormais, pour éviter de s’effondrer comme Detroit, les grandes aires urbaines tentent d’opérer un meilleur traitement des déchets ou de travailler sur la vie de quartier, notamment d’un point de vue culturel. Mais un point négatif demeure : le prix des loyers, un sujet sur lequel les grandes villes devront travailler les prochaines années. Aujourd’hui, pour se loger à New York, il faudrait travailler plus 110 heures par semaine, au salaire horaire minimal pratiqué dans la ville, soit 15 dollars de l’heure.

À Los Angeles par exemple, la nouvelle mairesse, Karen Bass, travaille sur une transformation globale de la ville pour la rendre plus sure. Cela passe par la formation de policiers, mais aussi la lutte contre le mal-logement et la transition écologique des bâtiments et des lieux de vie. À termes, ces grands chantiers rendront également la ville plus habitable pour les familles qui pourraient opter pour des logements en centre-ville.

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