Fin octobre, les entreprises de la Tech, et notamment les grands groupes, ont vécu une semaine noire. La valorisation de tous les GAFAM a chuté, à tel point que le Financial Times estime la baisse à près de 800 milliards de dollars. En cause ? Une conjonction de facteurs liés au ralentissement de l’économie et à une hausse des coûts pour bon nombre d’organisations.
Le monde de la Tech va mal. Depuis plusieurs mois, de nombreuses entreprises ont licencié tout ou partie de leurs effectifs. La plupart du temps, il s’agit de startups ou de licornes. Cela s’explique principalement par le fait que ces organisations dépensent sans compter, ne sont pas forcément rentables, et comptent sur les levées de fonds pour faire rentrer l’argent nécessaire pour maintenir les comptes à flot. Problème ? Les investisseurs sont beaucoup plus frileux qu’avant et mettent moins facilement de l’argent sur la table. Aujourd’hui, ils s’assurent avant tout de la rentabilité d’une entreprise avant d’investir.
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Amazon, Google et Microsoft dans la tourmente ?
Le premier à subir les affres de cette semaine noire est Amazon. En effet, le géant du e-commerce ne devrait pas atteindre les objectifs établis par les analystes qui estimaient auparavant que l’entreprise générerait 155 milliards de dollars de bénéfices au dernier trimestre 2022. Il s’agit de la période la plus stratégique pour Amazon, puisqu’on y retrouve le Black Friday, le deuxième Prime Day (qui a eu lieu en octobre), ainsi que la période des fêtes.
Aujourd’hui, les analystes estiment qu’Amazon devrait plutôt atteindre les 140 milliards de dollars. Cette annonce est couplée au fait que les revenus tirés du cloud (et donc de l’entité AWS, Amazon Web Services) patinent, les clients devant réduire massivement les coûts eux aussi. Il n’en fallait pas plus pour que la valorisation du géant du e-commerce baisse. L’action d’Amazon a perdu presque 9% de sa valeur en un mois et a chuté de 14% en seulement 5 jours.
Microsoft et Google sont confrontés aux mêmes problématiques : la hausse du coût de l’énergie impacte directement leur business puisque les data centers sont très énergivores. En outre, les clients sont obligés eux aussi de réaliser des économies puisqu’ils font également face à la hausse du prix de l’énergie et des matières premières. Ainsi, les services publicitaires et de cloud font moins recette.
Entre mardi et mercredi, l’action de Microsoft a perdu 7,74% de sa valeur. Malgré une amélioration vendredi 28 octobre, l’action de la firme créée par Bill Gates a perdu presque 18% de sa valeur ces 6 derniers mois. Du côté de Google, c’est 7,5% de baisse au NASDAQ, lors du mardi noir, ce 25 octobre. En revanche, c’est sur le long terme que la chute de la valorisation est plus impressionnante. Depuis le début de l’année civile, soit le 3 janvier pour la bourse de New York, l’entreprise a perdu 33% de sa valeur.
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L’action de Meta s’effondre, la fortune de Mark Zuckerberg en pâtit
La chute la plus vertigineuse est attribuée à Meta. En effet, le groupe anciennement connu son le nom de Facebook pâtit grandement de la stratégie de son fondateur, Mark Zuckerberg, qui consiste à investir massivement dans le métavers. Il faut dire que 10 mois après le lancement d’Horizon Worlds, le metaverse de Meta, certaines salles restent désespérément vides. Comme évoqué par Thomas Pontiroli, journaliste aux Échos, l’entreprise tablait sur 500 000 utilisateurs mensuels. Aujourd’hui, ils sont 200 000 environ.
The Verge met en avant les chiffres désastreux du métavers de Meta, qui n’est accessible qu’à travers le casque de réalité virtuelle du groupe : Quest. Au dernier trimestre, la division Reality Labs a perdu près de 3,7 milliards de dollars. Sur l’année, c’est presque 10 milliards de pertes pour ce département, alors que le casque Quest 2 a vu son prix grimper de 100$ dans le même temps, un tarif très agressif qui rebute beaucoup de clients.
Au total, Meta aura prévu de dépenser 10 milliards de dollars par an, pendant 10 ans, sur ce projet qui n’attire, pour l’instant, personne. Le groupe entend cependant rendre Horizon Worlds disponible sur PC, Mac, tablettes et smartphones, d’ici la fin de l’année 2022, précisant toutefois que l’expérience sera grandement atténuée.
Ces phénomènes s’ajoutent à plusieurs autres éléments conjoncturels qui mettent à mal le business de Meta. Alors que Facebook perd en audience et ne séduit plus face à TikTok, Instagram a du mal à se renouveler. Et tout cela sans oublier les différents scandales auxquels la firme a pu faire face, à l’instar de Cambridge Analytica.
La fortune de Mark Zuckerberg étant directement corrélée à la bonne santé financière de Meta, elle subit également les affres des décisions hasardeuses de son leader. Depuis le début de l’année, l’action de Meta a perdu 70% de sa valeur. L’entreprise vaut aujourd’hui 266 milliards de dollars. Mark Zuckerberg est sorti du top 10 des personnes les plus riches du monde. Actuellement à la 26e place, son patrimoine est estimé à 38,2 milliards de dollars. Il a perdu 87,3 milliards de dollars en un an.
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Apple, seul GAFAM à résister
Les constructeurs de smartphones connaissent également des temps difficiles. En effet, plusieurs facteurs poussent les clients à repenser leurs achats de téléphone : plus grande durabilité des produits sur le marché, prise de conscience écologique, hausses de prix agressives, insécurité sur les matières premières… Résultats, les revenus des constructeurs sont tous en baisse, à l’exception d’Apple qui voit son CA grimper de 2%.
Néanmoins, tout n’est pas rose au pays de la pomme. En effet, les commandes d’iPhone 14 ralentissent. La firme avait prévu d’accélérer la production pour délivrer une quantité importante de smartphones. Dès la fin du mois de septembre, quelques jours seulement après la sortie du nouveau modèle, Apple a décidé d’annuler la commande passée à ses fabricants.
Du côté des constructeurs, des problématiques émergent également : augmentation du prix de l’énergie, pénurie de composants électroniques… Certains appareils deviennent complexes à acheter, c’est notamment le cas de la PlayStation 5. Apple s’en sort malgré tout relativement bien. Lors du mardi noir, la marque à la pomme n’a perdu que 1% de sa valeur. Depuis janvier, l’action Apple a toutefois chuté de 14%.
Des licenciements à prévoir chez les GAFAM ?
C’est la question que tout le monde se pose. En effet, Google a déjà mis en pause ses recrutements pour procéder à un headcount. Il faut dire que les grandes entreprises se développant rapidement, elles ont embauché à tour de bras. Aujourd’hui, elles se rendent compte que certaines personnes ne sont pas forcément au bon poste ou tout simplement que certains recrutements ne sont pas nécessaires.
En France, plusieurs startups commencent à se poser des questions sur les embauches, face à la difficulté de lever des fonds. Aux États-Unis, la tendance est plutôt aux licenciements. Au total, dans la Tech, près de 45 000 personnes ont perdu leur emploi rien qu’en 2022.
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