Dans le cadre de sa nouvelle formation Metaverse for Business, ESCP a organisé, avec Les Échos et son partenaire Netexplo, un cycle de conférences dédiées à l’impact du métavers dans le monde du travail. Quelles sont ses implications ? Simple effet de mode ou vraie innovation porteuse d’opportunités professionnelles ? Les experts se sont succédé pour tenter d’apporter un éclairage sur ces questions.
Il y a quelques semaines, ESCP a annoncé le lancement d’une formation dédiée au métavers et à son implication pour le business et dans le monde du travail, en partenariat avec Netexplo. La promesse ? S’extraire des idées préconçues et du buzz médiatique autour de ce sujet pour apporter un vrai regard sur l’impact qu’a le métavers dans le monde des affaires.
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Former les experts du métavers dans les entreprises
Pour Frank Bournois, DG d’ESCP, nous sommes à une époque charnière du monde de l’entreprise. Les lignes bougent dans les organisations, notamment en matière de digital. « La technologie, c’est aussi le management de la technologie, son introduction dans les entreprises, le management des hommes qui doivent s’adapter, le commercial, le marketing les pratiques du consommateur », explique Frank Bournois.
Ainsi, pour le DG d’ESCP, les écoles de commerce doivent également s’emparer de tout ce qui tourne autour du métavers, une innovation qui poursuit son déploiement alors même que les consommateurs n’ont toujours pas clairement compris ses implications. Former les experts business du métavers devient crucial pour permettre aux entreprises de saisir cette techno, mais aussi l’impact qu’elle peut avoir sur des sujets très divers comme le management, le recrutement, la marque employeur ou encore le marketing.
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Le métavers, vraie innovation ou simple emballement médiatique ?
Thomas Pontiroli, journaliste aux Échos, a profité de cette conférence pour apporter un éclairage sur les grandes tendances qui ont marqué le métavers depuis un an. Il a tenu à remettre en contexte la notion de métavers, toujours floue pour les consommateurs, mais aussi pour le groupe Meta qui ne qualifie toujours pas son univers virtuel, Horizon Worlds, de métavers.
Aujourd’hui, le métavers ne s’est toujours pas démocratisé auprès du grand public. « Meta attendait 500 000 utilisateurs mensuels sur Horizon Worlds après un an, ils en sont aujourd’hui à 200 000 », constate Thomas Pontiroli. Première nouveauté : pour pallier l’échec de cet environnement virtuel, Meta souhaite rendre disponible Horizon Worlds sur PC et smartphone, dans les prochains mois. Ce déploiement massif en cross-platform devrait démocratiser cette innovation au plus grand nombre et ainsi propulser le métavers sur le devant de la scène.
Aujourd’hui, plusieurs métavers existent : Decentraland, Horizon Worlds, Sandbox… Pour autant, avec une expérience similaire sur chacun de ces univers virtuels, les résultats restent aujourd’hui assez décevants pour toutes les plateformes. Thomas Pontiroli parle d’effet d’emballement autour de ces technos, de la part des sites eux-mêmes et de Meta, mais aussi des entreprises, à l’image de Carrefour qui a lancé une campagne de recrutement sur le métavers. Là encore, les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Le journaliste des Échos compare ces échecs avec l’emballement médiatique autour des NFTs et du Web 3.0.
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Premiers pas dans le métavers : entre frustration et opportunités
Comme évoqué par Thomas Pontiroli, de nombreuses entreprises se sont saisies des sujets liés au métavers. Fabien Aufrechter, directeur Web 3.0 de Vivendi, est donc revenu sur son expérience dans cet univers virtuel, expérience qu’il décrit comme « très imparfaite ». « Avec le métavers, on n’en est pas encore aux prémices, c’est encore de la science-fiction. », explique le directeur Web 3.0 de Vivendi. Cependant, il tient à nuancer, expliquant que de grandes nouveautés sont prévues pour améliorer le parcours des utilisateurs sur ces plateformes.
De son côté, Ghislain Mazars, fondateur & CEO de HFactory et coordinateur du programme Metaverse for Business d’ESCP, explique que, malgré les investissements des entreprises aujourd’hui, les utilisateurs ne sont pas encore au rendez-vous, conduisant à un scepticisme général autour de ces sujets. Il a donc tenu à apporter une définition plus claire du métavers. Pour lui, c’est un environnement immersif en 3D accessible via des appareils à porter (de type casque de réalité virtuelle), dans lequel les utilisateurs pourront jouer, apprendre ou travailler et offrant un espace de confiance et d’interopérabilité. Et c’est parce que cette définition n’est pas pleinement remplie que le métavers ne séduirait pas aujourd’hui.
Ghislan Mazars a pourtant rappelé toutes les opportunités offertes par cet univers virtuel, tant en termes de jeu que d’un point de vue professionnel. Avec un retour haptique, il est possible de s’entraîner à mener des opérations chirurgicales. L’apprentissage est également transformé par le métavers qui permet de visiter les musées du monde entier. Pour le CEO de HFactory, ces plateformes donnent aussi la possibilité de mieux travailler à distance en donnant un vrai sentiment de présence grâce à l’immersion.
Néanmoins, plusieurs freins empêchent aujourd’hui le métavers de pleinement transformer le monde du travail. Le premier point de friction est le coût des appareils nécessaires pour profiter de l’expérience offerte par ces plateformes. L’autre élément qui rend complexe l’utilisation du métavers, c’est la difficulté de se connecter à ces univers virtuels. On ne se connecte pas au métavers pour une réunion virtuelle aussi facilement que sur Zoom ou Google Meet.
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