Diplômé de CentraleSupélec (anciennement Centrale Paris) en 99, Olivier Pomel a cofondé Datadog avec Alexis Lê-Quôc sorti de la même école deux ans plus tôt. Si l’entreprise a fait la Une de l’actualité récemment, c’est pour son lancement en bourse réussi au NASDAQ le 19 septembre dernier. Retour sur la success story des deux centraliens.
Créée en 2010, la société Datadog s’est spécialisée dans le suivi de la performance d’applications dans le cloud. Grâce à ses solutions, l’entreprise permet à ses clients d’avoir une vision globale sur toutes leurs données, qu’elles soient issues des serveurs, d’hébergeurs ou de services tiers. Parmi les gros clients de Datadog : SONOS, Dreamwork, Samsung, Nikon, Stanford ou encore Twitter.
Des débuts difficiles
Si les deux fondateurs sont issus de la même école, ils ne se sont rencontrés que dans le cadre professionnel, alors qu’ils travaillaient chez Wireless Generation, une société spécialisée dans la production d’outils à destination de l’apprentissage.
Et lorsqu’Olivier Pomel et Alexis Lê-Quôc se lancent en 2010, ils sentent le vent tourner et comprennent que le cloud va devenir la technologie de référence dans la gestion des données des entreprises. À l’époque, rares étaient les grands noms qui osaient se passer de serveurs physiques. Ils fondent Datadog avec un business model qui était très audacieux : le SaaS. Il convient de se souvenir qu’en 2010, Adobe ne proposait pas encore sa suite par abonnement et ce modèle n’était que peu répandu.
Mais les débuts ont été difficiles pour les deux diplômés de CentraleSupélec. Comme l’expliquait Olivier Pomel dans une interview, il y a peu, « nous avons eu du mal à financer la société pendant plusieurs années. »
L’odyssée américaine de Datadog
C’est grâce à l’écosystème américain que Datadog a connu une évolution fulgurante ces dernières années. Très vite, l’entreprise va couvrir de nombreux providers comme Amazon Web Services ou Google Cloud Platform. En six tours de table, les deux fondateurs ont conquis 12 fonds de Venture Capital outre-Atlantique et levé 150 millions de dollars.
S’ils choisissent les États-Unis pour se lancer, c’est aussi parce qu’Olivier Pomel regrette un manque d’accompagnement des startups en France à l’époque. Même si, aujourd’hui, il reconnaît que le gouvernement a fourni de nombreux efforts ces dernières années, à l’image de la création du Next40. Selon le co-fondateur de Datadog, les mentalités ont également beaucoup évolué à propos de l’entrepreneuriat.
Une introduction en bourse réussie pour Datadog
Le 19 septembre 2019, l’entreprise se lance en bourse et a été valorisée à 9,2 milliards de dollars. Si certains estimaient l’action autour de 22$, elle fut introduite à 27$, pour atteindre 37,55$ au terme de sa première journée. Ce qui signe un bond de 39% pour l’action DDOG, permettant au passage à Datadog de lever 648 millions de dollars. Début octobre, elle a reculé dans le sillage des corrections macro-économiques, l’entreprise
Aujourd’hui, Datadog représente 1 300 collaborateurs dont 40% dédiés au service R&D. L’entreprise a engrangé 153 millions de dollars de chiffre d’affaires au premier semestre de 2019 (contre 198,1 millions sur l’ensemble de l’exercice 2018), affichant une très forte croissance.
Elle a même intégré le très prestigieux classement Forbes Cloud 100, en s’assurant une place dans le top 5 ! La société, qui possède un important laboratoire de 200 ingénieurs à Paris, recrute d’ailleurs de nouveaux talents pour ses équipes de recherche.
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