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Analyse

RSE : Les entreprises, prêtes à passer à l’action ?

Le développement durable, les critères ESG et la technologie sont les nouveaux objectifs affichés par les cadres d’entreprises. Se donnent-ils réellement les moyens pour les d’atteindre ? Sont-ils prêts à passer à l’action ?

 

Le développement durable et la transformation technologique sont des défis qui guettent toutes les entreprises. Chaque année, les sociétés doivent répondre à de nouveaux impératifs écologiques et technologiques. Un grand nombre d’entre elles affichent l’envie d’une transition vers un modèle plus adaptés à ces exigences. Ces sujets préoccupent les cadres et fait partie de leur agenda, notamment en ce qui concerne les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) ou la protection des données. Cependant, une différence est notable entre les résolutions prises par les C-level (hauts cadres d’une entreprise) et les mesures mises en place.

Mazars a donc réalisé une étude permettant d’analyser l’écart entre les promesses faites par les dirigeants sur les sujets liés au développement durable et à la technologie ainsi que les décisions prises pour y arriver. L’étude porte sur la question suivante : Les C-level sont prêts à répondre aux défis et aux transformations à venir, mais peuvent-ils passer de l’intention à l’action ? Pour répondre à cette question, plus de 1 000 dirigeants de 39 pays différents ont été interrogés. L’étude a été menée au quatrième trimestre de 2021.

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Le développement durable et la technologie au coeur des préoccupations des cadres et des entreprises

Alors que l’amélioration des performances et la création de services étaient les objectifs principaux des C-level en 2020, l’année 2021 a bouleversé les priorités. En 2020, seulement 44% des entreprises interrogées avaient pour objectif de développer une stratégie durable, alors que près de la moitié comptait augmenter ses performances. L’année dernière, ce critère a augmenté de 18 points. Ainsi, 62% des sociétés souhaitent modifier leur stratégie concernant le développement durable lors des trois à cinq prochaines années.

La transformation technologique, quant à elle, a toujours été la priorité des entreprises. En 2020, c’était la préoccupation principale des sociétés puisque la moitié d’entre elles s’attendaient à adopter un virage technologique. Ce critère a cependant bien augmenté, aidé par une digitalisation forcée durant la pandémie. À la fin de l’année 2021, c’est plus des deux-tiers des sociétés qui en font leur objectif principal.

Alors que ces entreprises ont fait face à deux dernières années difficiles, notamment à cause de la crise du Covid-19, un sentiment de confiance est perceptible : 86% des entreprises prévoient une augmentation de leur chiffre d’affaires en 2022. La résilience ressort également chez les différents cadres interrogés : près de 90% des C-level pensent que leur entreprise peut faire face aux crises à venir et sont capables de les surmonter. La pandémie a donc permis de tirer des enseignements qui pourront être utiles aux sociétés pour affronter les crises à venir.

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La technologie : l’avenir des entreprises

Les cyber-risques menacent de plus en plus les entreprises. Aujourd’hui, plus d’un tiers des dirigeants s’attendent à une augmentation des attaques de données. Ce chiffre est bien plus important en Amérique du Nord ainsi qu’en Europe, où il dépasse la barre des 60%. Cependant, les risques liés à la cyber sécurité ne cessent d’augmenter. Bien que certaines entreprises adoptent des politiques avancées en cyber-sécurité, faut-il encore que celles-ci soit appliquées par des logiciels performants. Les entreprises qui passent par une société tiers pour héberger leurs données doivent également vérifier la sûreté de cette dernière, auquel cas elles seront davantage vulnérables à des cyber-attaques. La meilleure option reste de sauvegarder régulièrement les données, de préférence hors ligne, et de tester tous les systèmes informatiques de façon récurrente.

La crise du coronavirus aura laissé un impact dans les habitudes de travail. Avec l’obligation du télétravail, que certaines entreprises ont conservé, la technologie a pris une place centrale dans les sociétés. La moitié des cadres interrogés ont évoqué que le télétravail ou la flexibilité quant aux horaires sont des modes de travail qui ont structurellement modifié l’entreprise et que ces habitudes sont amenées à rester dans leur société. Ces nouveaux modes de travail exigent une adaptation technologique pour de nombreuses entreprises.

Le second héritage du Covid est le renforcement de la sécurité informatique. Les services technologiques sont devenus une priorité depuis la crise sanitaire et 82% des cadres comptent augmenter les investissements émis pour maintenir et améliorer les systèmes informatiques. Les dirigeants s’attendent davantage à ce que la technologie ait un impact sur leur business, c’est le cas pour 53% d’entre eux, l’influence de la situation économique est juste derrière, à 47%.

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Le développement durable : la nouvelle priorité des dirigeants

Le développement durable, et plus particulièrement les critères ESG, font clairement partie de l’agenda des hauts cadres. 75% des entreprises comptent augmenter leurs investissements dans des projets durables, ce qui représente une hausse de près de 30% par rapport aux années précédent la crise du coronavirus.

Il n’est pas étonnant d’observer une telle augmentation. La crise du Covid-19 a pu influencer ces décisions, mais c’est principalement la prise de conscience des populations qui oblige les sociétés à augmenter leur impact environnemental et sociétal. Que ce soit pour les consommateurs ou les salariés, l’éthique est une valeur de plus en plus présente au sein des consciences. Les entreprises doivent alors se conformer à ces nouvelles exigences. Cependant, la réputation reste la raison principale pour laquelle les entreprises investissent dans les critères ESG, légèrement devant les attentes des clients.

Le défi le plus important est de permettre aux entreprises de réaliser les objectifs fixés. En effet, elles sont nombreuses à vouloir répondre au mieux aux critères ESG, mais il faut ensuite définir une stratégie réalisable, puis la mettre en oeuvre. Malgré ce processus, 91% des sociétés estiment pouvoir répondre aux attentes écologiques, sociales et de gouvernance. Plusieurs entreprises ont déjà pris des engagements publiques quant à leurs démarches RSE, les principales démarches étant de réduire les déchets et de diminuer la pollution. Atteindre la neutralité carbone est l’objectif le moins abordé par les sociétés.

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De l’intention à la réalisation, un écart à combler par des actions

Les entreprises commencent à mettre en oeuvre des actions afin de répondre aux objectifs fixés, notamment en ce qui concerne les critères ESG. Néanmoins, au sein de ces critères, certains suscitent plus d’intérêt que d’autres. En ce qui concerne la catégorie environnement, c’est l’efficacité énergétique qui prend le dessus, notamment en Amérique latine. L’Europe et l’Asie sont quant à eux plus concentrés sur la réduction de leur empreinte carbone. Dans la catégorie société, la santé et la sécurité arrivent en tête, ex aequo avec le bien-être des employés. La conformité et la transparence sont les domaines de gouvernance sur lesquels les sociétés se concentrent le plus.

Alors que les mesures sociales font partie des objectifs principaux des cadres supérieurs, dont 55% déclarent que les droits de l’homme sont une priorité majeure et 51% se concentrent sur la diversité et l’inclusion, il n’en est pas de même pour le développement durable. Bien que certaines aient commencé leur transition écologique, beaucoup ne confèrent à ce mouvement qu’une augmentation des investissements. Il semblerait alors que le développement durable ne soit qu’un objectif parmi tant d’autres alors que cette transition nécessitait une attention particulière pendant plusieurs années.

Les entreprises restent cependant confiantes quant à la réalisation de leurs objectifs : 88% d’entre elles estiment que leurs employés ont les compétences requises pour les atteindre. Pour les cadres, les trois compétences les plus importantes sont la capacité à élaborer un plan stratégique, la pensée analytique ainsi que l’innovation et la créativité. Malgré la volonté de répondre aux critères ESG, les compétences « éthique forte et volonté de diriger de façon responsable » et « inclusif, humble et ouvert » sont en bas du tableau des skills requit selon les managers pour faire face aux futurs défis, un classement qui apparait en contradiction avec les ambitions affichées par les entreprises.

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