Finance durable
Analyse

Finance durable : définition, taxonomie, observatoire, formations…

La finance durable prend de plus en plus de place au sein de notre société et dans les entreprises. Entre enjeux climatiques et sociaux, taxonomie européenne ainsi que développement d’institutions et de formations dédiées, la finance verte est source de nouveaux défis et opportunités.

 

Finance durable : définition

La finance durable désigne l’ensemble des actions financières qui prennent en compte des critères extra-financiers, qu’ils soient environnementaux, sociaux ou de gouvernance. L’objectif de la finance durable est de favoriser la collectivité sur le long terme, d’où son appellation anglaise « sustainable » (soutenable). La finance durable permet donc d’orienter les investissements émis par différents financeurs vers des activités ayant un impact positif sur la société tels que les énergies renouvelables ou les logements sociaux.

Au sein de la finance durable, on distingue quatre concepts :

La finance solidaire qui regroupe l’ensemble des investissements orientés sur des projets à caractère social. On y retrouve des activités telles que l’insertion à l’emploi, l’aide au logement, l’environnement et la solidarité internationale. Ces produits se distinguent notamment par le label Finansol, qui permet de distinguer les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne. Il est attribué par un comité d’experts indépendants et assure aux épargnants que leurs épargnes contribuent réellement à des activités sociales ou environnementales.

La finance responsable concerne les investissements qui ne prennent pas uniquement en compte des critères financiers, mais également des critères extra-financiers, basés sur l’impact Environnemental, Social et de Gouvernance (ESG). Le bien-être des salariés, la transparence des salaires et la féminisation des conseils d’administrations sont étudiés. L’Investissement Socialement Responsable (ISR) est un label qui est attribué aux fonds ayant de bonnes notes ESG et permettent d’attirer davantage d’investisseurs.

La finance verte permet de financer des actions à impacts positifs sur l’environnement. Les produits financiers verts les plus connus sont les green bonds ou obligations vertes. Ces obligations sont émises par un acteur économique afin de financer sa transition écologique. Le nabel Greenfin est attribué aux fonds investissants dans ces projets écologiques.

Enfin, le social business regroupe les entreprises à vocation sociale et pas forcement lucrative. Les bénéfices sont réinvestis dans des actions de lutte contre l’exclusion ou en faveur de la protection de l’environnement, du développement et de la solidarité.

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Les acteurs de la finance durable

Les acteurs et investisseurs sont divers et variés dans la finance durable. Toute entité possédant des fonds peut, en soi, investir dans la fiance durable. On distingue ainsi quatre acteurs majeurs :

Les épargnants peuvent investir directement dans des entreprises et associations qui exercent des actions ou construisent des projets en lien avec la finance durable.

Les fonds d’investissements font partie des acteurs majeurs de la finance durable, dû à leur capacité d’investissement. Qu’ils soient institutionnels ou privés, ils investissent notamment dans la finance responsable, qui permet de concilier performances financières, sociales et environnementales.

Les fonds de pension commencent également petit à petit à investir dans la finance durable, bien qu’ils aient été réticents pendant une longue période à ces investissements.

Les banques privées font également partie des acteurs important de la finance durable. D’ici 30 ans, les investissements de capitaux dans la finance verte devraient augmenter. En effet, alors que la génération du baby-boom est moins enclin à investir dans la finance durable, près de 20% des jeunes nés dans les années 1990 souhaitent investir dans des entreprises ayant un score ESG élevé, ce qui devrait grandement modifier les flux financiers émis sur ce sujet.

Par ailleurs, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) est particulièrement engagée sur la finance durable. La finance verte fait partie du plan stratégique #Supervision2022, qui a pour objectif d’intégrer la révolution digitale et de s’adapter aux nouveaux enjeux financiers, dont la finance durable. L’AMF a également créé la commission « Climat et finance durable », qui rassemble plusieurs parties telles que des experts financiers, des chefs d’entreprises et des professeurs sur des sujets de la fiance durable.

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L’Observatoire de la finance durable

L’Observatoire de la finance durable est également un acteur majeur de la finance verte. Son objectif est de favoriser une finance plus transparente et de mettre en avant les diverses entités qui s’orientent vers une finance durable. L’Observatoire de la finance durable propose deux types de données différentes : la transformation des pratiques et flux financiers ainsi que le suivi des engagements des acteurs financiers.

La transformation des pratiques et flux financiers présente différentes données qui témoignent de l’évolution des acteurs financiers vers une finance durable. Les entreprises sont classifiées en fonction du secteur d’activité. On y retrouve les sociétés de gestion, les assurances, le capital-investissement, les banques et les établissements de financement spécialisés. Quatre thématiques sont étudiées afin de rendre compte de la transition des entreprises vers une finance durable : la stratégie envisagée pour sortir du financement du charbon, le financement d’une transition bas-carbone, la gestion responsable des pratiques financières (critères ESG), l’offre de produits responsables et labellisés.

Le suivi des engagements des acteurs financiers répond à l’objectif de transparence voulu par l’Observatoire de la finance durable. Il recense l’ensemble des déclarations publiques des acteurs financiers. Ces publications sont faites volontairement par les acteurs afin de communiquer sur leurs initiatives durables.

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La taxonomie de la finance durable

Pour réaliser les objectifs des accords de Paris et atteindre une neutralité carbone d’ici 2050, l’Union européenne a besoin d’orienter les flux financiers vers une finance durable. Les entreprises ont donc un rôle important à jouer dans cette migration des flux financiers. Ces dernières auront à publier la part des activités durables de leurs activités, que ce soit leur chiffre d’affaires, leurs dépenses d’investissement corporel et incorporel ou dépenses d’exploitation ou charges courantes. En rendant ces données transparentes et publiques, l’objectif est d’inciter les entreprises à orienter davantage leurs investissements vers une finance durable.

La taxonomie de la finance durable peut s’avérer être une opportunité pour les entreprises. En démontrant leurs actions pour une finance plus verte, les organisations sont plus à même d’attirer des investisseurs et se démarquent lors d’appels d’offres. Elles peuvent également accéder à des prêts verts et bénéficier de taux plus intéressants.

La taxonomie a pour ambition de répondre aux objectifs fixés par les accords de Paris et aux 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU parmi lesquels on retrouve l’égalité des sexes, l’accès à une énergie propre à un coût accessible, l’éradication de la pauvreté et la lutte contre le réchauffement climatique.

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Les masters et formations de la finance durable

Avec les enjeux climatiques et sociaux, la taxonomie européenne ainsi que le développement d’institutions consacrées à cette nouvelle finance, des formations dédiées à la finance durable émergent. L’objectif est de former des professionnels qui disposent de connaissances financières et extra-financières.

De nombreuses écoles de commerce proposent des Masters en finance verte. L’EDHEC propose un MSc (Master of Science) Climate change & Sustanaible Finance qui permet aux élèves de développer une expertise financière et de découvrir les enjeux de la transition bas-carbone. KEDGE propose également un MSc Sustainable Finance afin d’acquérir une double expertise, financière et extra-financière. Le programme est accessible aux élèves disposant d’un bac+3 ou un bac+4.

Ces formations ne touchent pas uniquement les masters. En effet, certaines écoles telles que SKEMA proposent un doctorat en sustainability, afin de permettre aux jeunes actifs de savoir identifier des objectifs, de proposer des solutions durables et d’aider les entreprises vers leur transition durable. De son côté, Audencia a créé Gaïa, l’école du développement durable où les élèves apprennent à prendre en compte, dans leur métier, les sujets liés à la finance durable ou à la transition écologique.

À la sortie d’une formation orientée vers la finance durable, un large panel de métiers s’offre aux jeunes diplômés : analyste ESG/ISR dans des fonds d’investissement, consultant en stratégie finance durable et responsable, responsable de la RSE ou encore analyste recherche ESG. Les salaires moyens à la sortie sont estimés entre 35 000€ et 40 000€ annuel, avec un taux d’emploi de plus de 90% dans les 6 mois suivant la sortie de l’école.

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