Claire Despagne D+ For Care
Featured Insolite

Claire Despagne : L’entrepreneure qui veut faire travailler ses salariés 80h/semaine

Une nouvelle polémique souffle sur le monde de l’entrepreneuriat français. En effet, Claire Despagne, entrepreneure et fondatrice de D+ For Care, a affirmé dans une interview qu’il était difficile de trouver des stagiaires. La raison ? Elle considère qu’il faut travailler bien plus que 35 heures par semaine.

 

Une polémique vient d’enfler sur Twitter. En cause ? Une interview de la fondatrice de D+ For Care, Claire Despagne, publiée via une vidéo YouTube qui a été supprimée depuis. Malheureusement, comme tu vas le voir, Internet n’oublie jamais et plusieurs internautes ont enregistré des extraits de l’interview, à commencer par l’utilisateur de Twitter @Tr1v1alPPan.

Cette vidéo supprimée de YouTube est en réalité un extrait d’une interview réalisée dans le cadre du podcast Liberté d’Entreprendre. L’intervention qui fait polémique se trouve environ à la 25e minute de cet épisode.

Et si tu es passionné(e) par les podcasts sur l’entrepreneuriat, n’hésite pas à écouter le podcast de Business Cool.

Podcast business cool entrepreneuriat

 

La polémique Claire Despagne

Dans cet extrait vidéo, on entend la voix de Claire Despagne s’indigner de ne pas réussir à trouver des stagiaires et expliquer qu’elle ne souhaite pas avoir d’alternant, précisant que c’est « insensé ». Elle poursuit en expliquant que les salaires demandés par les diplômés d’écoles de commerce sont trop élevés. Elle indique que ce phénomène touche également ceux qui sortent de la business school dans laquelle elle a étudié : l’EDHEC.

Elle revient ensuite sur la difficulté de recruter des stagiaires. En cause ? Des écoles qui diraient à Claire Despagne : « Si j’apprends que mon stagiaire fait plus de 35 heures par semaine, je le ferai arrêter votre stage. » Elle explique que, selon elle, ce genre de message ne rend pas service aux futurs stagiaires pour qui il sera difficile de trouver du travail. Elle précise : « Dans le monde dans lequel je vis, si je ne travaille pas 80 heures par semaine, il y a très peu de chances que j’aies mon appartement, une résidence secondaire et peut-être une autre après. »

Notons d’ailleurs que le fait d’avoir une résidence secondaire n’est pas le souhait de la majorité des diplômés de Grandes Écoles ni des entrepreneurs lambdas pour lesquels l’enrichissement est en général moins important que le fait de participer à la construction d’une société différente. D’après la dernière enquête insertion de la Conférence des Grandes Écoles, le salaire ne vient qu’en 5e position des préoccupations des diplômés de business schools.

Elle nuance toutefois en indiquant que le marché du travail et le monde dans lequel nous vivons sont plus exigeants qu’auparavant, arguant que, dans les années 80 et 90, c’était beaucoup plus facile, qu’il suffisait de sortir d’une « école de commerce moyenne » et de n’être « pas trop débile » afin d’avoir sa startup, sa PME et être propriétaire.

Lire aussi : Rédiger une lettre de démission : modèles, exemples, délai de rétractation…

 

Conditions de travail en startup : Un débat qui agite régulièrement la toile

Avec cette interview, Claire Despagne fait la lumière sur les problématiques que l’on retrouve dans de nombreuses startups. Elle égratigne au passage l’image des entrepreneurs, donnant l’impression que ces derniers pensent plus à l’argent, à leurs résidences secondaires et à l’accession à la propriété qu’au but même de leur société.

Cependant, Claire Despagne met en avant un problème déjà repéré par le compte Instagram Balance Ta Startup. Ce collectif dévoile les témoignages de collaborateurs de startups qui dénoncent le management de leur boîte. En revanche, ce compte Instagram fait ressortir une problématique, qui est différente de celle rencontrée par la fondatrice de D+ For Care : la majorité du temps, les salariés dénoncent leur startup au moment de l’étape clé du scale-up. Il s’agit de l’instant où les jeunes pousses passent un nouveau cap et recrutent beaucoup, en accordant parfois moins d’importance à l’intégration ou au management.

Il est important de souligner que ce qui est décrit sur le compte Balance Ta Startup ou par Claire Despagne ne reflète pas la réalité de la grande majorité des startups pour lesquelles l’ambiance et la qualité de vie au travail sont très importantes. C’est d’ailleurs pour cela que nombre de diplômés de Grandes Écoles aiment débuter dans cet univers.

Lire aussi : Startup : Les plus grosses levées de fonds en France en 2022

 

Quand une polémique impacte l’image de sa startup

Forcément, la polémique Claire Despagne a un impact énorme sur l’image de sa startup. Au moment où nous écrivons ces lignes, la note de D+ For Care sur Google n’est plus que de 1,1/5. Il semblerait que les community managers de la startup aient également fait un gros travail pour supprimer les avis négatifs et les commentaires mécontents postés sous les publications Instagram de D+ For Care.

Par ailleurs, il n’est désormais plus possible de commenter les posts réalisés sur le compte Instagram de la marque ainsi que la plupart des publications réalisées sur Facebook. Toutefois, il semblerait que les utilisateurs contre-attaquent en utilisant l’emoji « en colère » proposé par le réseau social pour permettre de réagir aux différents articles, photos et vidéos.

Néanmoins, il est impossible pour les collaborateurs de la startup de Claire Despagne d’éteindre l’incendie qui s’est déclaré sur Twitter. Depuis hier, bon nombre d’internautes se sont insurgés, voire moqués de cette interview qui a été supprimée par la chaîne YouTube à l’origine de cette vidéo.

Au total, ce sont plus de 11 000 tweets qui étrillent Claire Despagne pour ses déclarations qui sont loin de correspondre aux attentes des jeunes étudiants, mais aussi de l’Inspection du Travail. Aujourd’hui, il y a fort à parier que, tout comme pour d’autres jeunes pousses épinglées par Balance Ta Startup, D+ For Care et ses ventes soient fortement affectés par cette interview. Il faut noter pourtant que les résultats de l’entreprise ne sont pas aussi exceptionnels que ce qui est annoncé en début de vidéo. Les résultats nets sont de -92 000€ environ en 2020, contre 166 000€ environ en 2021.

 

Claire Despagne, une manager « agressive » et « despote » ?

Cette question peut se poser. Pourquoi ? Tout simplement parce que, dans le podcast, Claire Despagne indique qu’elle a pu, dans la finance, « déployer toute son agressivité« . Ce sont là des mots qu’elle utilise pour se décrire et décrire son management et sa personnalité.

Après la publication de cet article, le compte Instagram Balance ton Agency a récolté de nombreux témoignages. Il est important de souligner qu’à l’heure actuelle rien ne permet de vérifier la véracité des messages reçus et diffusés par le compte. Cependant, ces témoignages semblent crédibles et émanent de personnes très différentes de l’entourage de Claire Despagne et D+ For Care.

Dans le podcast qui fait polémique, la fondatrice de la startup D+ For Care indique « j’ai toujours rêvé d’avoir une grande tour d’immeuble en verre, avec plein d’employés, un énorme avion avec mon nom sur le côté, donc j’étais despote finalement assez jeune« . C’est une phrase qui a marqué les esprits puisqu’une internaute témoigne : « Je vous écris car j’ai travaillé pour cette personne en tant qu’alternante (la première et dernière alternante du coup) et j’ai quitté la société au bout de 3 semaines étant donné les conditions de travail. »

Mais ce n’est pas le seul message reçu par Balance ton Agency qui a également récolté des témoignages de partenaires de D+ For Care. Le premier provient d’une agence qui explique : « J’ai bossé pour elle avec mon ancienne agence et elle était tellement mauvaise, elle nous envoyait des messages h24, soir et week-end compris, elle nous prenait de haut et faisait pleurer l’une des cheffe de projet qui était sur le doss [dossier, NDLR]. » Un prestataire photo témoigne : « Je me permets de réagir, notamment du côté des « prestataires » de madame Claire Despagne (…) elle est horrible avec les équipes, parle très mal devant tout le monde ( presta, agence, etc.), méprise totalement le travail des créateurs d’images, en dénigrant leur travail. Elle s’est même permise de déchirer un set design devant tout le monde, réalisé par une set designer. Avec des remarques du style « j’ai payé un set designer ou pas ? ».« 

REÇOIS GRATUITEMENT NOTRE GUIDE AST

Tu es candidat(e) aux concours AST et tu souhaites intégrer une école de commerce via les admissions parallèles ? Choix des écoles, rédaction du CV, de la lettre de motivation, préparation aux oraux… Découvre tout ce qu’il faut savoir sur cette voie d’accès aux Grandes Écoles de commerce avec notre guide 100% gratuit !