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L’entrepreneuriat en temps de guerre par un startuper ukrainien

Alors que nous avons dépassé les 150 jours de guerre en Ukraine, certains pans de l’économie n’ont jamais cessé de tourner. C’est le cas d’Aleksandr Volodarsky, fondateur de Lemon.io, un entrepreneur ukrainien qui dévoile ses leçons de management et d’entrepreneuriat en temps de guerre.

 

Aleksandr Volodarsky a fondé la startup Lemon.io. Cette jeune pousse est, comme Beager, spécialisée dans la mise en relation entre les entreprises et les freelances spécialisés dans le développement de logiciels. Il faut dire que cette compétence est très recherchée par les entreprises.

Alors que le jeune entrepreneur de 36 ans vivait pleinement son aventure, la guerre a éclaté en Ukraine, bouleversant tous ses plans, mais aussi sa manière de gérer quotidiennement son entreprise. « Le plus gros problème, c’est de ne pas avoir les employés au bureau. L’un de ceux qui se battent sur le front est notre Chief Marketing Officer », explique Aleksandr Volodarsky à CNBC Make It.

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Entreprendre en temps de guerre : Affronter l’incertitude

La première leçon qu’Aleksandr Volodarsky a retenue de son aventure entrepreneuriale, c’est qu’il faut affronter l’incertitude qui entoure la situation du pays. L’une des principales décisions qu’il a mise en œuvre est la sauvegarde de tous les employés, même s’ils doivent quitter le pays ou s’ils sont appelés à se battre. En outre, ils continuent à percevoir leur rémunération.

L’un des obstacles que doit affronter l’entrepreneur, ce sont les fameuses questions qui n’ont pas forcément de bonnes réponses : Comment recruter des salariés en temps de guerre ? Comment faire pour que les tâches de ceux qui sont au front soient toujours remplies ? Est-ce qu’il doit recruter des hommes sachant qu’ils sont plus susceptibles de partir de se battre ?

Ces interrogations sont liées à l’incertitude dans laquelle est plongé le pays. Aleksandr Volodarsky précise : « D’un côté, exclure quelqu’un est horrible. Cependant, d’un autre côté, j’ai 60 salariés sous ma responsabilité et, si je prends une décision qui impacte la société et son bénéfice, ce n’est pas possible ! Les décisions que je prends aujourd’hui ne sont pas les meilleures, ce sont juste celles qui… sont les moins pourries. »

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Anticiper pour contrer cette incertitude

L’une des leçons de management et d’entrepreneuriat qu’Aleksandr Volodarsky a retenue pour faire face à la crise que connaît le pays et à l’incertitude qui est liée, c’est d’anticiper. Ainsi, le fondateur de Lemon.io a pris la décision de payer ses salariés deux mois d’avance, en cash. Cela a permis aux employés d’affronter la crise, mais aussi d’anticiper un éventuel problème au niveau des banques, qui pourrait les empêcher d’accéder à de l’argent liquide.

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Célébrer les victoires

Essayer de garder un moral positif en temps de guerre est crucial. Cela permet de motiver les équipes, malgré la crise qui frappe le pays. Au début, Aleksandr Volodarsky a annoncé à ses employés que le plus important était leur sécurité et qu’il ne fallait pas se soucier des objectifs de la startup. Cependant, même si la sécurité et la santé des collaborateurs de Lemon.io restent la priorité de l’entrepreneur, il a annoncé ne pas avoir renoncé aux objectifs. Il explique même qu’atteindre les objectifs offre un sentiment de satisfaction qui redonne le moral aux employés.

La motivation des salariés est aussi venue d’une autre décision d’Aleksandr Volodarsky, puisqu’il a décidé de faire don de tous ses bénéfices à l’armée ukrainienne. Ce choix s’explique aussi par les excellentes performances de ses équipes, malgré la période compliquée pour les Ukrainiens. « Donner de l’argent aux autres n’est pas compliqué. Nous sommes capables de le faire, car nous avons de bons résultats et que nous sommes rentables. Cela ne peut pas impacter l’entreprise, puisque vous faites seulement don des bénéfices. Nous sommes très heureux, car nous avons donné beaucoup d’argent et c’est très gratifiant d’aider l’armée à se rapprocher de la victoire. »

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