Islande, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni… La semaine de quatre jours séduit de plus en plus. Non seulement adoptée par certains pays, des entreprises du monde entier proposent à leurs salariés de travailler 4 journées complètes afin de bénéficier de 3 jours de repos. Néanmoins, bien que ce week-end prolongé fasse rêver, les employés effectuent des journées plus denses et les entreprises doivent repenser leur organisation. Qu’en est-il réellement de la semaine de 4 jours ?
Comment fonctionne la semaine des 4 jours ?
Ce nouveau phénomène s’invite peu à peu en France. Bien que la semaine de quatre jours reste pour l’instant moins commune, elle prend peu à peu le pas sur notre habituelle semaine de cinq jours.
Comme son nom l’indique, la semaine de quatre jours consiste à travailler quatre jours au lieu de cinq, tout en conservant son salaire. Concernant le nombre d’heures, certaines entreprises décident de conserver le même volume horaire alors que d’autres ont décidé de l’adapter à la nouvelle formule. L’objectif principal de la semaine de quatre jours est de bénéficier d’une journée de repos supplémentaire en plus du week-end ou de ses jours de repos habituels.
La mise en place de ce nouveau format de travail varie en fonction des entreprises. Certaines ont choisi de conserver les 35 heures hebdomadaires, ce qui, au premier abord, parait logique puisque le salarié conserve son salaire. Néanmoins, cela l’oblige à travailler près de 9 heures par jour. Le rythme apparait donc plus dense, puisqu’il faut effectuer le même nombre d’heures sur seulement quatre jours. En revanche, d’autres employeurs ont décidé d’abaisser le nombre d’heure à 32 heures voire 28 heures par semaine, ce qui permet aux employés de conserver un rythme de 7 à 8 heures par journée.
Ainsi, ce nouveau dispositif de travail cherche encore ses marques et n’appartient pas à un schéma figé. Chaque pays, collectivité ou entreprise peut l’adapter à ses besoins et à sa population en fonction de ce qui lui correspond le plus. Néanmoins, certaines entités restent très réfractaires à ce nouveau découpage du temps de travail, puisqu’elle y trouvent plus d’inconvénients que d’avantages.
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Pourquoi faire une semaine de 4 jours ?
Les avantages de la semaine de 4 jours
Comme tu le verras dans la suite de cet article, plusieurs pays, collectivités et entreprises adoptent petit à petit la semaine de 4 jours. Cette nouvelle disposition réussit donc à séduire grâce à ses nombreux avantages.
Contrairement aux idées reçues, 4 journées de travail ne sont pas forcément moins productives que 5. En effet, la productivité n’est pas impactée par la nouvelle répartition du temps de travail. Dans certaines entreprises, le nombre d’heure reste le même, ce qui devrait donc permettre aux employés de réaliser le même effort. Néanmoins, entre les journées plus chargées pour ceux qui travaillent 35 heures ou un nombre d’heures réduit pour les collaborateurs qui optent pour le 32 voir 28 heures, la question de la productivité se pose. Les différentes expériences mises en place révèlent pourtant que les salariés sont autant, voire davantage productifs. Motivés par un temps de repos plus long, les employés ont tendances à mieux prioriser leurs missions.
Les bienfaits sur la santé des salariés sont aussi notables. Les entreprises qui adoptent la semaine de 4 jours relèvent moins d’absentéisme et moins d’arrêts maladies. Avec un temps de repos plus long, ainsi qu’un meilleur équilibre vie pro-vie perso, les employés semblent être en meilleure santé et sont moins vulnérables aux maladies professionnelles telles que le burn-out.
Une journée de travail en moins dans l’entreprise peut également être bénéfique pour le compte de l’entreprise. Que les locaux ferment entièrement, si les employés ont le même troisième jour de repos, ou non, les économies d’énergies peuvent être conséquentes, que ce soit par rapport à l’eau, l’électricité, le chauffage ou encore le papier. Elles se traduisent tant par des dépenses en moins pour l’entreprise, que par une baisse des émissions de CO2, à l’heure où les entreprises doivent réduire leur impact carbone.
Enfin, avec l’arrivée, sur le marché du travail, de candidats qui sont de plus en plus soucieux de leur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, la semaine de 4 jours peut s’avérer être attrayante lors de périodes de recrutement. D’autant plus que cette génération est adaptée, voir friande, du télétravail.
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La semaine de 4 jours, un idéal à nuancer
La réduction du nombre de journées de travail n’est pas adaptée à toutes les entités puisqu’elle s’accompagne de certaines contraintes. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreux établissements ne souhaitent pas l’instaurer.
4 journées de travail au lieu de 5 reste synonyme de journées plus chargées. À part les entreprises qui réduisent le nombre d’heures hebdomadaires à 28, ce qui est assez rare étant donné que les organisations ont tendance à rester sur un modèle de 35 ou 32 heures, les journées sont beaucoup plus intenses. Passer de 7 à 8 voire 9 heures de travail en une journée demande une capacité d’adaptation et de concentration qui n’est pas donnée à tout le monde. Un tel écart peut entrainer une augmentation du stress ou de la fatigue chez certaines personnes, alors que d’autres préfèreront ce nouveau rythme de travail afin de se reposer plus longuement le week-end.
D’autre part, cela implique également une réorganisation de l’entreprise. Alors que certaines entités se sont adaptées au télétravail, profitant du roulement de l’effectif pour s’installer dans des locaux plus petits, la semaine de 4 jours concentre les effectifs sur un temps plus court. De plus, de nombreux secteurs qui connaissent des fluctuations constantes nécessitent une attention continue et ne pourraient s’adapter à la semaine de 4 jours.
Les avantages de cette nouvelle répartition du temps de travail sont donc à compenser avec les inconvénients qu’elle peut engendrer. Bien que de plus en plus de pays et d’entreprises l’adoptent, la semaine de 4 jours ne parait pas adaptée à tout le monde.
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Qui pratique la semaine de quatre jours ?
L’Islande est l’un des pays précurseur sur la semaine de 4 journées de travail. Le pays a testé cette mesure entre 2015 et 2019. 2 500 volontaires ont testé la semaine de 4 jours, travaillant entre 35 et 36 heures contre les 40 heures hebdomadaires habituelles. Le succès fut sans appel, que ce soit sur la santé, l’équilibre de vie ou la productivité. Aujourd’hui, près de 90% de la population bénéficie d’un aménagement de son temps de travail. Le Nouvelle-Zélande a également rapidement opté pour ce nouveau format. La semaine de 4 jours est généralisée depuis 2020, avec un maintien du salaire pour les employés.
Le Royaume-Uni et l’Espagne ont récemment emboité le pas. Les deux pays sont actuellement en phase de test. Le Royaume-Uni, qui effectue l’essai sur 70 entreprises, observe déjà les avantages de la semaine de 4 jours et devrait généraliser cette nouvelle méthode de travail. La Belgique est également un des pays d’Europe ayant adopté prématurément cette réforme. Néanmoins, les schémas de la semaine de 4 jours diffèrent au sein même de l’Europe : alors que l’Espagne abaisse à 32 heures le nombre d’heures de travail par semaine, la Belgique autorise uniquement les employés à effectuer leurs 38 heures sur 4 journées au lieu de 5.
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La semaine de 4 jours s’immisce tout doucement en France
Lyon, la première métropole à tester la semaine de quatre jours
La semaine de quatre jours s’invite déjà en France. Dès septembre 2023, la métropole de Lyon va proposer ce nouveau rythme à ses employés municipaux. Ce projet commencera par une phase de test lors de laquelle les employés auront le choix entre trois rythmes différents : conserver les 5 jours de travail, opter pour une semaine de 4 jours ou de 4,5 jours.
L’objectif est d’évaluer la capacité de la métropole à fournir un service public de qualité tout en adoptant cette nouvelle réforme. Lyon souhaite offrir à ses employés une meilleure qualité de vie, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, mais également de faciliter l’embauche et de fidéliser ses salariés. La mise en place de la semaine de 4 jours permettra également à 900 femmes en temps partiel de passer en temps plein, et donc d’obtenir un salaire plus conséquent.
Les entreprises françaises adoptent peu à peu la semaine de quatre jours
Laurent de La Clergerie, président du Groupe LDLC, est à l’origine de la semaine de 4 jours au sein de son entreprise. L’acteur du commerce informatique et high-tech s’est inspiré du géant Microsoft pour tester ce nouveau modèle. Mise en place en 2021, la semaine de 4 jours est aujourd’hui adoptée par l’entreprise puisqu’elle a été à l’origine de résultats bénéfiques : 6% de croissance et 20% de gain de résultat et, ce, dès le premier semestre ayant suivi la réforme.
Depuis octobre 2022, KPMG a également lancé la semaine de quatre jours pour les collaborateurs nouveaux parents. Le cabinet d’audit et de conseil est le premier des Big Four à adopter une telle mesure. L’objectif est de répondre à la demande croissante des jeunes salariés de consacrer du temps à leur famille ainsi qu’à leur rôle de parent. La semaine de quatre jours parentale ce traduit par la possibilité de demander un temps partiel à 80% payé 100%, soit un temps de travail de quatre jours par semaine au lieu de cinq. Néanmoins, contrairement à l’émergence d’une semaine de quatre jours dans certaines entreprises, la semaine de quatre jours parentale ne dure que six mois.
Pour en savoir plus sur LDLC, je t’invite à lire cet article !
Les écoles françaises s’approprient la semaine de 4 jours
Strate, une école privée de design présente à Paris et à Lyon, a récemment annoncé qu’elle proposerait à ses étudiants la semaine de 4 jours dès septembre 2023.
Tout comme le monde de l’entreprise, l’objectif est de proposer aux élèves une meilleure qualité de vie ainsi qu’un équilibre entre les études et la vie personnelles des étudiants. Le nombre d’heures totales de cours restera le même que celui des années précédentes, elles seront réparties sur 4 jours au lieu de 5. Cette initiative permet aux élèves de bénéficier de 3 jours de week-end et donc de pratiquer d’autres activités : profiter de ses proches, pratiquer un sport ou encore développer d’autres compétences. Cette mesure peut aussi être un avantage pour les élèves ayant un job étudiant.
Ayant déjà testé cette initiative sur un groupe test, Strate a dû faire face à quelques ajustements, notamment en ce qui concerne les agendas. La semaine de 4 jours est tout d’abord un casse-tête pour le corps professoral : la direction doit optimiser les agendas afin de faire tenir en 4 jours les cours précédemment étalés sur 5 jours, les professeurs sont donc davantage mobilisés et la charge de travail personnel doit être réduite pour ne pas surcharger les élèves qui ont des journées assez denses.
La semaine de quatre jours est donc un phénomène amené à se démocratiser, que ce soit au sein des entreprises mais également dans les collectivités et les établissements scolaires. Bien que ce schéma de travail comporte de nombreux avantages, notamment celui de bénéficier de 3 jours complets de repos, il s’accompagne d’un lot d’inconvénients qui n’est pas à négliger, faisant de la semaine de quatre jours un format de travail qui n’est pas adapté à tout le monde.
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