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Coronavirus & Grandes Écoles : le point sur les stages et alternances

Le Coronavirus a eu un impact important sur l’économie mondiale et sur les entreprises. Alors que certaines ont décidé de geler complètement les recrutements pour une durée indéterminée et que le gouvernement a mis en place des solutions comme le chômage partiel pour maintenir l’emploi en France, toutes les organisations sont confrontées à une problématique que faire des étudiants en stage et en alternance ?

 

La planète a été frappée par ce qui est aujourd’hui est une des pires crises économiques depuis 1929. Les impacts ont été très importants pour la plupart des secteurs, même si certains arrivent à tirer parti de cet épisode. Avec la moitié de l’humanité actuellement confinée ou en cours de confinement, la majeure partie des entreprises a dû fermer ses locaux. Si les organisations ont su relever le défi du télétravail, lorsque cela était possible, en France, le gouvernement a malgré tout mis en place quelques actions pour sauver les emplois.

 

Coronavirus : les mesures de soutien du gouvernement pour les entreprises

Le principal dispositif déployé par l’État pour sauver l’emploi est le chômage partiel, qui permet à l’entreprise de verser une indemnité qui correspond à 84% du salaire net. Ainsi, le gouvernement s’engage à rembourser intégralement les organisations qui feront appel au chômage partiel pour les salaires d’un montant inférieur à 4,5 fois le SMIC.

En outre, les sociétés peuvent bénéficier d’un report de charges telles que le loyer, l’eau ou encore l’électricité. Les petites structures, les indépendants et les micro-entrepreneurs se voient également remettre une indemnité pouvant atteindre 1 500€. Les entreprises, quelle que soit leur taille, peuvent également demander un prêt garanti par l’État.

Malgré tout, cela n’a pas empêché le mois de mars 2020 d’être marqué par une hausse phénoménale du nombre de demandeurs d’emploi : +7,1%, du jamais vu depuis 1996. Bien sûr, ce niveau n’atteint pas celui des États-Unis qui a vu débarquer 20 millions de nouveaux chômeurs, pendant cette même période.

 

Grandes Écoles et entreprises : le cas des stages

La proximité des établissements d’enseignement supérieur avec le monde professionnel est inscrite dans l’ADN des business schools et des écoles d’ingénieurs. Ainsi, nombre de directrices et directeurs ont appelé les organismes dans lesquels les étudiants réalisent actuellement leur stage à ne pas rompre les conventions. « Cela peut être compliqué pour certaines entreprises qui voient leur activité chuter, de garder nos étudiants, mais nous le message que nous leur faisons passer est de ne pas rompre les conventions de stage. Nos élèves ont déjà réalisé 50% de leur expérience en entreprise, mais si les stages venaient à être interrompus, pour savoir comment nous réagirions, il faut connaître la position du ministère », explique Christophe Germain, DG d’Audencia.

En effet, plusieurs incertitudes demeurent face à cette situation inédite. La première réside dans la validation du diplôme des étudiants. Si ceux qui sont en première ou en deuxième année peuvent compenser par la réalisation d’un stage plus long l’année suivante, ceux qui sont sur le point d’être diplômés doivent justifier d’un certain nombre d’heures en entreprise pour valider leur formation. « Dans la mesure où les diplômes sont visés par l’État, il faut que nos étudiants justifient un certain nombre de crédits. Que faire pour ceux qui n’ont pas la totalité des crédits, car ils n’ont pu faire leur stage à cause de la crise ? Nous ne pouvons pas prendre de libertés », complète Christophe Germain.

Dans certaines écoles, on a fait le choix de repousser les quelques semaines de stage sur l’année suivante, pour les étudiants qui le peuvent. En effet, plusieurs établissements observent, malgré tout, des ruptures de conventions, à l’image de SIGMA Clermont qui a constaté que 50% de ses étudiants avaient vu leur stage interrompu, voire annulé. L’établissement a compensé ce manque à gagner pour ses élèves ingénieurs en débloquant une aide de 500€/mois pour leur permettre de payer leur loyer. L’école a également anticipé l’impossibilité, pour les étudiants de deuxième année, de réaliser leur stage de fin d’année, en le remplaçant par un projet.

À NEOMA, quelques entreprises ont également annulé les stages nous explique Benoît Anger, mais l’école a travaillé sur plusieurs alternatives pour ses étudiants. Les établissements d’enseignement supérieur sont actuellement dans l’attente des différentes directives de la part du MESRI. Aux dernières nouvelles, le ministère n’est toujours pas revenu vers les Grandes Écoles sur ce sujet particulier des stages de fin d’année.

 

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Les entreprises qui cassent les conventions de stage

Il est important de noter que, dans la majorité des cas, les entreprises ne mettent pas fin aux stages, notamment les grands groupes dans lesquels se dirigent souvent les étudiants pour afficher une belle expérience sur leur CV. En effet, la plupart de ces entreprises peuvent se permettre de faire télétravailler leurs stagiaires et certaines ont décidé, lorsqu’elles ne pouvaient pas faire autrement, de suspendre le stage des étudiants, sachant qu’ils pourraient revenir en sortie de crise.

En revanche, ils sont peu nombreux à avoir décidé de casser les conventions des étudiants, surtout parmi les firmes internationales qui peuvent supporter le coût des stagiaires et continuent, malgré tout, d’être opérationnelles. C’est notamment le cas d’un cabinet de conseil en stratégie, Roland Berger, qui a pris la décision de mettre fin à tous les stages de son bureau de Paris.

Bien sûr, il faut également prendre en compte le cas des plus petites structures dont l’activité est à l’arrêt et qui ne peuvent supporter le poids d’un stagiaire dans leur trésorerie. « Toutes les entreprises ne sont pas dans la même situation. Les grands groupes disposent de moyens plus importants qui ne sont pas les mêmes que ceux des petites sociétés. Toutes les entreprises ne peuvent pas faire du télétravail et certaines se recentrent sur le cœur de leurs salariés. Mais pour l’instant, nous ne constatons pas de rupture de contrat », observait Denis Lescop, Directeur des programmes de MBS, il y a quelques semaines.

 

Grandes Écoles et entreprises : le cas des alternances

Du côté des alternances, un travail important est mené par les établissements d’enseignement supérieur, mais aussi les sociétés, tant pour assurer les cours, qui sont suivis en distanciel par les étudiants, comme pour les formations initiales, que pour leur permettre de rester en entreprise.

Si certains élèves, notamment ceux en école d’ingénieurs, observent une baisse d’activité, globalement, les organisations ont décidé de mettre leurs alternants au télétravail, quand d’autres ont suspendu les contrats des étudiants, attendant la reprise.

Certaines organisations, malgré tout, ont décidé de mettre fin aux contrats des étudiants. C’est pourquoi Alice Guilhon (DG de SKEMA), Frank Bournois (DG d’ESCP BS) et Delphine Manceau (DG de NEOMA) ont signé une tribune pour la relance des contrats dès la fin du confinement, publiée sur les Échos, appelant les entreprises et les pouvoirs publics à se mobiliser pour permettre aux étudiants de réaliser leurs stages et alternances.

Les très grandes sociétés, comme Mazars, confient que l’impact du Covid19 sur leur secteur d’activité leur permettait de maintenir les alternants à leur poste et même d’imaginer des recrutements pour la rentrée prochaine. En revanche, tout comme pour les stages, il est plus difficile de se projeter pour les petites entreprises. Le déconfinement approchant, les perspectives en termes de stage et alternance pour les étudiants devraient être plus claires.

 

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