50 ans CGE avenir
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Pour ses 50 ans, la Conférence des Grandes Écoles imagine son avenir

Ce mercredi 22 novembre, la Conférence des Grandes Écoles a tenu les assises de son cinquantenaire. Au programme : un retour sur les différents travaux menés par les écoles de commerce, de journalisme, d’ingénieurs, d’art, de design, de cuisine, ENS et IEP présents dans la CGE, ainsi que les pistes de développement pour l’avenir.

 

Pour ses 50 ans, la CGE a organisé plusieurs événements tout au long de l’année 2023 afin de célébrer cet anniversaire et inventer le nouveau modèle des Grandes Écoles de demain. Ressortent de ces différents rendez-vous le gage de qualité académique que la CGE offre à ses parties prenantes, étudiants comme entreprises partenaires, mais aussi le besoin de diversité dans les promotions et la faculté.

Aujourd’hui, une ambition : mobiliser cette communauté pour se transformer et former ceux qui vont transformer la société. Les Grandes Écoles et leurs étudiants doivent affronter de nombreux défis, qu’ils soient numériques, climatiques ou financiers pour certains établissements. Yanis Gannouni, ex-président de la CNJE, les écoles doivent prendre en compte les besoins de la société, mais aussi se rapprocher des étudiants et renforcer les relations entre administration, et élèves.

 

Quelle perception des Grandes Écoles en 2023 ?

Outre les événements organisés par la CGE pour fêter ses 50 ans, une enquête menée avec Ipsos revient sur la perception des Grandes Écoles par le grand public. Elle a été menée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatives de la population française. Les répondants ont été interrogés par internet entre le 31 octobre et le 3 novembre 2023.

 

L’image des Grandes Écoles aujourd’hui

Aujourd’hui, ce qui ressort, c’est que 71% des Français déclarent avoir une bonne opinion des Grandes Écoles, dont 17% ont une « très bonne opinion ». 11% ont toutefois une mauvaise ou très mauvaise opinion des Grandes Écoles. Les écoles d’ingénieurs remportent la palme puisque 79% des Français ont une bonne image des écoles d’ingénieurs. 62% ont une bonne image des écoles de commerce, tandis que seulement 55% des personnes interrogées ont une bonne opinion des écoles de sciences politiques. Près d’un tiers des jeunes de 18-24 ans ont une mauvaise image des écoles de commerce.

Les premiers mots qu’évoquent les sondés spontanément quand on leur parle de Grandes Écoles tournent autour de l’élitisme. On retrouve également des notions comme « cher », « prestige », « riche », « prix », « qualité », « excellence », « savoir ». Sur la même question posée de manière assistée, l’excellence, le prestige et l’exigence ressortent en premier.

perception grandes écoles

Ipsos s’est penché sur les critères qui attirent les étudiants vers les Grandes Écoles. L’institut a donc demandé aux sondés en quel établissement ils avaient le plus confiance pour obtenir un emploi, étudier dans un établissement de renom ou encore l’international. Les Grandes Écoles arrivent toujours en première position, suivies du BTS dans la plupart des cas. En outre, 67% des personnes interrogées considèrent que les Grandes Écoles sont utiles pour la société.

 

Les stéréotypes autour des Grandes Écoles

perception grandes écolesIpsos a testé plusieurs stéréotypes auprès des personnes interrogées. Les premiers éléments qui ressortent sont que les Grandes Écoles sont trop élitistes (70% pensent que c’est vrai), accueillent peu de boursiers (64%), les diplômés ne pensent qu’à leur réussite personnelle (62%) et que les Grandes Écoles favorisent la reproduction sociale (60%).

Concernant les affirmations positives, l’enquête d’Ipsos permet d’identifier des leviers d’image puissants pour les Grandes Écoles. Pour 69% des Français, ces établissements donnent une bonne image de la France à l’internationale. 59% des sondés sont persuadés qu’il est possible de réussir en Grande École à condition d’être motivé(e).

 

Quelle évolution des Grandes Écoles ?

Pour 67% des Français, il est nécessaire de réformer l’accès aux Grandes Écoles, une première piste d’évolution donnée par les sondés de l’enquête Ipsos sur la perception des Grandes Écoles. Cependant, ils sont 61% à rejeter la suppression de ces établissements. Selon eux, il faudrait accueillir plus d’étudiants en situation de handicap et augmenter le nombre de places disponibles en alternance.

Ce que l’on constate, c’est toutefois un certain regard bienveillant sur les écoles membres de la CGE par rapport aux autres écoles non-membres de la CGE. 48% des personnes interrogées connaissant les Grandes Écoles considèrent qu’elles dévalorisent la qualité des formations dispensées par les Grandes Écoles.

Lire aussi : Insertion des diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs en 2023 : l’enquête de la CGE

 

Les pistes d’évolution de la CGE

Alors que l’enseignement supérieur est en pleine mutation, la CGE a voulu repenser la place des Grandes Écoles en France. « Depuis 10 ans, nous vivons une mutation très importante de l’enseignement supérieur et de la recherche », observe Sophie Commereuc, directrice de Clermont Auvergne INP. L’objectif d’un des ateliers organisés par la CGE était de mettre en commun, avec les écoles de tout type, leur vision sur cette transformation de l’ESR, mais aussi les rapprochements entre les acteurs du secteur.

Première proposition : le besoin de positionner la marque CGE comme attestant de la qualité des établissements. Cela s’accompagne d’une meilleure communication autour des Grandes Écoles. Enfin, les Grandes Écoles veulent renforcer leur visibilité par des productions intellectuelles.

 

Les transitions au cœur du nouveau modèle des Grandes Écoles

L’autre enjeu de ces établissements est de mieux affronter les transitions numériques, écologiques et sociales. L’IA, le changement climatique et l’ouverture sociale sont devenus des sujets critiques pour ces institutions et leurs parties prenantes. Un objectif s’impose désormais à ces Grandes Écoles : renforcer les coopérations pour aller plus vite et plus fort sur ces questions.

Pour ce faire, les établissements souhaitent créer des chaires partagées et labellisées par la CGE. Des pistes de réflexion ont été évoquées concernant des rencontres territoriales entre directrices et directeurs afin d’échanger sur les sujets de transition, ainsi qu’un colloque tous les deux ans de recherche et de vulgarisation ouvert au grand public sur cette même thématique. Les membres de la CGE imaginent même une convention des écoles pour le climat et la biodiversité.

 

Un renforcement des relations avec les entreprises

Les membres de la CGE se sont penchés sur les défis à adresser dans cette relation écoles-entreprises. Premier constat : une rupture générationnelle entre les diplômés et les managers actuellement en poste. Plus de 20% des contrats d’apprentissage rompus par l’étudiant, un phénomène nouveau qu’il faut adresser.

Aujourd’hui, les écoles se mettent d’accord sur le besoin de recréer des espaces communs et de partager les mêmes locaux. Autre piste étudiée par la CGE : des résidences réciproques pour renforcer les liens entre les deux mondes. Les Grandes Écoles souhaitent aussi sortir de la dépendance aux grandes entreprises sur le sujet du financement de l’alternance, se coupant ainsi d’une partie des employeurs des diplômés, les TPE et PME.

Parmi les propositions évoquées, on retrouve l’envie de désiloter la formation initiale et la formation continue. En outre, les Grande Écoles ont confirmé leur volonté de développer des liens avec les réseaux professionnels (OPCO, branches professionnelles…). L’inclusion des TPE/PME au sein de la CGE a été évoquée. En effet, l’association mise beaucoup sur les grands groupes aujourd’hui.

Lire aussi : Développement durable et RSE : les écoles de commerce s’engagent

 

À quoi ressembleront les Grandes Écoles dans 50 ans ?

Si cet anniversaire avait pour ambition de célébrer les 50 ans d’un modèle qui réunit les meilleures institutions d’enseignement supérieur de France, il avait également pour but de définir la feuille de route pour les années à venir.

Olivier Ginez, recteur délégué pour l’ESRI de la région académique Île-de-France, a conclu cet événement en parlant de la belle évolution des Grandes Écoles : la lutte contre l’obsolescence des compétences, la hausse du nombre d’étudiants, notamment dans les écoles d’ingénieurs… Pour lui, la CGE a su évoluer, tout en maintenant son exigence et son excellence, afin de faire briller l’enseignement supérieur en France et à l’étranger. Au-delà de ces évolutions, il indique que l’émulation commune entre les écoles est l’une des clés pour se positionner comme un acteur incontournable dans un paysage de l’ESR en constante évolution, tout en misant sur le lien écoles-entreprises afin de proposer des formations actualisées. Dans cet objectif, il explique que la CGE bénéficiera toujours du soutien de l’État.

Laurent Champaney, président de la Conférence des Grandes Écoles et directeur général d’Arts et Métiers, a également évoqué les pistes de réflexion pour la CGE, demain. Cet anniversaire aura été l’occasion pour les écoles de prendre de la hauteur sur l’environnement dans lequel s’insèrent les membres de ce réseau, un paysage mouvant avec la naissance de nombreux acteurs qui a conduit le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à créer un label dédié aux écoles privées.

Face à ces défis, la CGE s’interroge sur sa place et les spécificités de ses écoles. Au cours des semaines à venir, le bureau entend formaliser un plan d’action qui s’inscrit dans la continuité de toutes les rencontres et des ateliers organisés entre les écoles membres de la Conférence durant cet anniversaire. À la question de l’avenir des Grandes Écoles, la réponse reste donc en suspend, mais plusieurs pistes semblent se dessiner : être acteur des transitions, s’ouvrir davantage vers le monde et à la diversité, renforcer les liens entre les membres de la CGE, mais aussi avec les acteurs du territoire (institutions publiques, entreprises…) ou encore une vie de campus riche avec une expérience étudiante personnalisée.

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