Lors d’une conférence de presse, la CDEFM (Conférence des directrices et directeurs d’écoles françaises de management) est revenue sur ses grands enjeux qui ont marqué les dernières années. Parmi les chantiers des business schools françaises, on retrouve, bien sûr, l’écologie et la réforme des classes préparatoires.
Il y a deux ans, la CDEFM a vu le jour pour accompagner au mieux les écoles de commerce sur les sujets qui les préoccupent. Parmi les grands chantiers de cette association, on retrouve la création d’un groupe d’entreprises représentées par le MEDEF, le groupe Géodis, un cabinet de chasseur de têtes, L’Oréal et KPMG. Son ambition ? Faire entendre la voix des grandes écoles auprès des entreprises. Plusieurs groupes de travail ont également été créés autour du juridique ou encore du climat. Et depuis un an, les choses s’accélèrent pour les écoles de commerce membres de la CDEFM.
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L’actu de la CDEFM en 2022-2023
Depuis début 2022, la CDEFM, c’est tout d’abord l’organisation de plusieurs colloques autour des nouvelles pédagogies et de la technologie pour l’éducation, avec le soutien de nombreuses EdTechs. La CDEFM a également mené plusieurs chantiers avec les IAE et la FNEGE, sur la valorisation de la recherche et des productions des écoles françaises en science de gestion, mais également sur l’accueil de boursiers, un point qui pourrait être mis à mal par la baisse des candidats boursiers aux concours.
Autre nouveauté pour la CDEFM en 2023 : la nomination temporaire d’Alexandre de Navailles (DG de KEDGE) au poste de Frank Bournois, qui, par son départ d’ESCP pour CEIBS, quitte de fait l’association. C’est en 2024 que devrait avoir lieu le vote de renouvellement du conseil d’administration.
Enfin, un travail est également en cours sur les exigences qui pèsent aux écoles de commerce qui ne bénéficient que peu d’aides publiques aujourd’hui. « Avec les grades et les accréditations, nous avons une évaluation par mois. Nous sommes obligés de recruter un nombre incroyable de collaborateurs à temps plein pour remplir les dossiers d’évaluation », observe Alice Guilhon, DG de SKEMA et présidente de la CDEFM, qui explique avoir mené un travail, notamment avec la CEFDG, pour réduire le poids des accréditations dans le quotidien des écoles. L’objectif ? Travailler avec EQUIS, la CEFDG et l’Hcéres pour passer une évaluation unique pour les visas et certaines accréditations, un procédé qui serait employé dans de nombreux pays.
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Les chantiers de la CDEFM sur le supérieur privé
La DGESIP a organisé une réflexion sur la place du supérieur privé en France. À ce sujet, la CDEFM appelle à faire attention aux amalgames. « En France, personne ne contrôle les institutions qui voient le jour et revendiquent être des écoles de management. Aujourd’hui, de très bonnes écoles, même privés et non-membres de la CDEFM font du très bon travail. Certains groupes arrivent également à former des experts dans certains métiers. Il faut les encourager », constate Alice Guilhon.
Si la CDEFM estime que ce chantier est nécessaire, elle rappelle qu’il ne faut pas mélanger instituts privés qui « trompent les familles » et ceux qui proposent des formations de qualité avec de belles reconnaissances internationales et des taux d’insertion supérieurs aux 90%.
La réforme de la prépa au cœur des préoccupations de la CDEFM
La CDEFM dresse le constat de la baisse des effectifs en prépa depuis plusieurs années et prône pour le dialogue entre tous les acteurs afin de promouvoir cette filière. « C’est une filière d’excellence, incroyable qui forme des étudiants aux têtes bien faites et extrêmement recherchés par les entreprises. On veut promouvoir cette filière, on l’a toujours soutenue », affirme la présidente de la CDEFM.
Aujourd’hui, le projet de réforme a été annulé. Cependant, l’association veut continuer à soutenir la filière et poursuivre les discussions avec les classes préparatoires pour mieux communiquer autour de cette voie d’accès aux Grandes Écoles. « On veut engager une réflexion avec les lycées pour faire valoir l’attractivité de la filière », poursuit Alice Guilhon. « Nous sommes leurs alliés », complète Christophe Germain, DG d’Audencia et vice-président de la CDEFM, puis qui cette baisse des effectifs est corrélée à la réforme du baccalauréat.
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La transition écologique dans les écoles de commerce françaises
L’association qui réunit les directrices et directeurs d’écoles de management françaises dresse le bilan de l’expérience internationale dans les business schools, un point qui est au cœur des préoccupations des établissements, notamment sur le volet RSE. « Les étudiants n’ont jamais eu autant envie de voyager que depuis la fin du COVID », observe la présidente de la CDEFM. Cette conférence plaide pour des déplacements raisonnés, en privilégiant le train plutôt que l’avion, tout en ne négligeant pas cette expérience importante pour les étudiants. Il faut d’ailleurs rappeler que ce séjour international est une condition de diplomation obligatoire.
Cependant, les écoles membres de la CDEFM sont conscientes qu’un travail important doit être mené sur les sujets liés à la transition écologique. Une grande enquête a été menée auprès des étudiants, qui sont aussi conscients de ces problématiques, afin de récolter leurs avis et idées.
La RSE, c’est également un travail mené au sein des écoles de commerce via les enseignants-chercheurs. « Nous sommes très engagés dans les transitions », rappelle Alice Guilhon, qui précise qu’une grande partie des professeurs (environ 30%) mènent des travaux sur les sujets liés à la transition.
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