À l’initiative de six dirigeants d’école de commerce, les business school ont décidé, à leur tour, de créer leur propre instance représentative, la CDEFM, leur permettant de communiquer au gouvernement leurs ambitions. Zoom sur les grands messages forts qu’ils souhaitent transmettre au prochain président de la République.
Organisation, missions, commissions : tout savoir sur la CDEFM
La CDEFM (Conférence des Directeurs d’Écoles Françaises de Management) a vu le jour le 25 mars 2021 et compte aujourd’hui 35 écoles membres. Elle a comme responsabilité de mettre en avant les intérêts communs des établissements et écoles faisant partie de la CGE. Aujourd’hui, seules trois écoles de management de la CGE ne sont pas membres de la CDEFM. Son objectif premier est de travailler sur des enjeux et des sujets d’actualité relatifs à la vie des business schools françaises, tout en faisant valoir et rayonner le modèle de ces institutions à l’international.
Audencia, l’EDHEC, ESCP, l’ESSEC, HEC et SKEMA sont à l’origine de la création de cette institution. La mission première de la Conférence des Directeurs des Écoles Françaises de Management (CDEFM) est d’être leur porte-parole auprès des différentes parties prenantes : gouvernement, Union européenne, associations étudiantes, entreprises, organismes d’accréditation nationaux et internationaux, ainsi que d’autres instances internationales compétentes en matière d’enseignement et de recherche.
La CDEFM se compose d’un conseil d’administration constitué de neuf membres et de quatre grandes commissions (académique, digital et numérique, territoires et financement et, enfin, ouverture sociale et diversité), dirigées par des acteurs stratégiques du monde de l’enseignement supérieur et traitant de sujets stratégiques de cet univers. Si le besoin s’en fait sentir, l’instance procédera à la création de nouvelles commissions ou la fermeture d’autres.
CDEFM : faire entendre la voix des écoles auprès du gouvernement
Lors de cette crise sanitaire, la communauté des Grandes Écoles a fait un travail considérable d’adaptation. Le but de la CDEFM a été de saluer ces efforts et de tendre vers un système qui s’inscrit sur le long terme et qui bénéfice à tous les acteurs. Il tient très particulièrement à coeur aux écoles d’être écoutées et valorisées dans la place qu’elles occupent au niveau national et international. Mais surtout, d’avoir le soutien financier et moral du gouvernement. C’est en ayant un réel accompagnement qu’un modèle vertueux se mettra en place.
Christophe Germain, membre de la CDEFM et directeur d’Audencia, détaille lors de la conférence de presse qui s’est tenue ce jeudi 20 janvier : « Les établissements ne demandent pas grand chose, mais simplement un cadre dans lequel elles pourront évoluer. Il est donc important de déplacer le débat et de remettre en perspective ce qui importe à l’État. »
Les membres de cette instance considèrent que les écoles de commerce ont de grandes retombées positives sur l’économie française. Au-delà de former les grands dirigeants de demain, elles produisent en effet une très grande partie de la recherche dans le management.
Les propositions et recommandations pour l’enseignement supérieur aux candidats à la présidentielle 2022
Les membres de la CDEFM ont formulé très peu de propositions aux candidats à la présidentielle, mais les qualifient tout de même de « fermes et fortes ». Zoom sur ces grandes recommandations :
- Investir massivement dans l’orientation des jeunes au lycée. Les étudiants en Grande École n’ont pas de mal à assurer leur insertion professionnelle, mais cela n’est pas forcément le cas lorsque l’élève suit une licence générale. Le taux de chômage est en effet plus élevé dans ces filières. Certains abandonnent et ne vont pas jusqu’à la fin de leur cursus. Cela ne serait pourtant pas le cas s’il y avait une meilleure orientation des jeunes. Comment y remédier ? Par la création d’un portail d’information continu dans l’ensemble des régions. Les conseiller d’orientation doivent avoir un socle commun de connaissance. Pour promouvoir une meilleure orientation, il est également important de repenser la structuration des filières. Alice Guilhon, DG de SKEMA et présidente de la CDEFM, considère que le modèle en école de commerce, qui prend en compte l’aspiration des étudiants, peut devenir un modèle à suivre.
- Jouer un rôle d’accompagnement des étudiants et soutenir les boursiers dans les écoles de commerce en France.
- Défiscaliser le financement pour toute la chaine de l’enseignement, en donnant les moyens là où ils n’y sont pas et entrer dans un cercle vertueux. Christophe German se demandait ainsi pourquoi la culture était considéré comme un levier et pas l’enseignement ? Il a soulevé l’exemple des BRICS, qui ont fait de l’enseignement un grand investissement. « Pour asseoir leur développement, la brique de l’enseignement supérieur a été mise en place. Ils ont suivi une logique d’investissement et non pas de coûts », précise-t-il.
- Soutenir l’apprentissage au complet. Il s’agit en effet d’un facteur d’ouverture social important. C’est un fantastique outil d’accompagnement vers l’emploi.
- Soutenir la recherche. La France est le pays avec le plus d’écoles accréditées EQUIS. La recherche, aujourd’hui est majoritairement financée par les fonds propres des écoles. Elles demandent ainsi à être accompagnées financièrement.
- Simplifier les process administratifs, fluidifier les échanges et avoir un dialogue de terrain.
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