Du haut de ses 2m25, il est difficile de ne pas remarquer Victor Wembanyama sur un parquet de basket. Si l’attention médiatique sportive du monde entier s’est attardée sur le jeune parisien ces dernières années, c’est aussi, en grande partie, pour son talent. La combinaison de ses mensurations physiques exceptionnelles, de sa science du jeu et d’une mentalité conquérante en fait l’un des futurs porte-étendards du sport français, lui qui vient de traverser l’Atlantique pour découvrir la NBA. Business Cool te dresse le portrait du nouveau génie de la balle orange.
Les débuts de Victor Wembanyama
Victor Wembanyama : son enfance francilienne
Avant de se plonger dans le cœur du sujet, revenons d’abord sur les origines du phénomène Victor Wembanyama. Né au Chesnay, dans le sud de l’Île-de-France, le 4 janvier 2004, le petit Victor atterrit dans une famille rythmée par le sport et la compétition : son père, Félix, était un athlète spécialiste des sauts, déjà récompensé d’un titre de champion de France. Mesurant 2m01, il s’est également essayé au basket à un niveau amateur.
Sa mère était une joueuse de Nationale 1, elle-même issue de parents amoureux du basket, et c’est tout naturellement que Victor commence à tâter la balle orange dès son plus jeune âge, tout comme sa sœur Ève et son frère Oscar, eux aussi joueurs référencés dans leur catégorie d’âge.
C’est dans sa ville natale des Yvelines que Victor enfile ses premiers paniers, trois années de découverte avant de filer à Nanterre, l’une des plus importantes structures de la région. Alors âgé de 11 ans, Victor mesure déjà 1m91 (soit la même taille que sa mère) et attire les convoitises. En 2014, il fait un essai au FC Barcelone, en Espagne, mais décide finalement de rester dans les Hauts-de-Seine pour parfaire sa formation.
Dès lors, il continue de grandir, au sens propre comme au figuré, domine le championnat espoir et devient meilleur contreur du championnat. Ses performances remarquées commencent à intriguer le microcosme du basket français : il joue ses premières minutes en première division française lors de la saison 2019-20, continue à évoluer au sein de l’équipe espoir de son club et joue, en parallèle, avec l’équipe de l’INSEP, en Nationale 1, l’année suivante.
Au terme de la saison 2020-21, un choix se présente : continuer à grandir dans son club de toujours… ou changer de dimension en rejoignant l’ASVEL, l’un des plus grands clubs de France, dirigé par… Tony Parker. Victor finit par quitter sa région natale et signe un contrat de trois ans avec le club lyonnais.
Une expérience rhodanienne mitigée
Si le choix résonne comme une évidence, l’année de Victor sur les terres lyonnaises ne se passe pas comme prévu. L’AVSEL, champion de France en titre et engagé en EuroLigue, la plus grande compétition européenne, doit maintenir son statut et ne peut se permettre de donner de grandes responsabilités à Victor Wembanyama.
Pour sa première véritable saison professionnelle, il joue 19 minutes par match, durant lesquelles il inscrit, en moyenne, une dizaine de points et brille par sa versatilité défensive. Il prend également part à quelques belles joutes européennes mais Victor en veut plus : il souhaite devenir le leader d’une équipe.
Sa décision est actée, il va quitter l’ASVEL. Dès lors, les clubs franciliens se positionnent sur le sujet et ce sont finalement les Metropolitans 92 qui raflent la mise. Victor s’engage dans le club affilié aux villes de Boulogne et Levallois pour deux ans (dont une en option) avec un objectif clair : épater le monde du basket de son talent en vue de la Draft NBA, évènement annuel pendant lequel les trente franchises de la plus grande ligue de basket recrutent les meilleurs jeunes joueurs du monde.
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L’avènement de Victor Wembanyama
Son arrivée à Boulogne-Levallois
Avec Vincent Collet, coach de l’Équipe de France et des Mets 92, l’intention est claire : construire une équipe autour de Victor Wembanyama et l’emmener le plus haut possible. Les débuts sont prometteurs, l’équipe gagne, s’installe en tête du championnat et Victor s’affirme comme une véritable leader : c’est le début de l’éclosion d’un phénomène… dont la vie va véritablement basculer au début du mois d’octobre 2022.
Las Vegas, un court voyage aux airs de bascule
Alors que la saison en France bat son plein, la NBA et les Metropolitains ont convenu d’un accord : organiser deux rencontres de basket entre l’équipe de Victor, projetée à la première place de la Draft 2023, et l’équipe G-League Ignite, emmenée par Scoot Henderson, principal concurrent du prodige français dans cette bataille pour le premier choix.
Si Victor avait déjà convaincu les plus grands experts du basket à travers les États-Unis, la population américaine, elle, ne porte qu’un infime intérêt aux performances d’un joueur de basket hors de ses frontières : il fallait donc que Victor Wembanyama vienne montrer ses capacités, sur le sol américain, à Las Vegas.
Deux rencontres sont programmées à deux jours d’intervalle lors desquelles Victor éblouit la planète entière de son talent : 37 points lors de la première rencontre, 36 dans la seconde, suffisants pour enflammer le pays de l’oncle Sam. Considéré comme « le plus grand prospect depuis LeBron James« , selon Mike Schmitz, un expert local, tous les yeux sont désormais rivés vers la saison de Victor avec les Mets 92.
En effet, une succession d’événements inopinés s’enchaîne : la NBA rachète les droits de diffusion de l’équipe des Hauts-de-Seine afin de diffuser tous les matchs de Victor aux États-Unis. En France, tous les matchs se sont disputés à guichets fermés, une situation inédite dans l’histoire de la première division hexagonale. Peu impressionné par cet engouement soudain, Victor continue de performer tous les week-ends et parvient à hisser les Metropolitans 92 à la seconde place de la phase régulière, juste devant l’ASVEL, son ancien club… comme un symbole.
Alors que la Draft NBA approche et que tous les meilleurs jeunes joueurs du monde se préparent pour cet événement, Victor, lui, joue toujours : qualifié pour la phase finale du championnat de France, les Mets sortent successivement Cholet, puis l’ASVEL, une nouvelle fois, pour se hisser en finale, contre l’ogre monégasque. Une finale contre Monaco donc, sans doute le scénario rêvé après s’être défait de son ancien club. Face à la troisième meilleure équipe d’Europe (battue par l’Olympiakos au Final Four d’Euroligue quelques jours plus tôt), les Metropolitans et Victor sont trop justes et s’inclinent sèchement 3-0, malgré un court Phillipe Chatrier de Roland Garros plein, réquisitionné pour l’occasion.
Victor quitte alors la première division du championnat français par la grande porte, avec une seule idée en tête désormais : conquérir les États-Unis et la NBA, plus haut lieu du basket compétitif dans le monde.
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Les San Antonio Spurs : de Tony Parker à Victor Wembanyama
C’est avec une vive émotion que Victor est sélectionné par les Spurs de San Antonio, le 22 juin 2023, à la première place de la Draft NBA, comme attendu. La franchise qui a vu grandir Tony Parker, auréolé de quatre titres de champion et d’un titre de MVP des Finales dans le Texas, fait de Victor Wembanyama la pièce maîtresse de sa reconstruction, elle qui sort d’un exercice 2022-23 douloureux. Rendez-vous à la fin du mois d’octobre 2023 pour apprécier les premiers pas de Victor lors d’un match officiel en NBA.
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Victor Wembanyama et l’Équipe de France
Si la folie Wembanyama s’est emparée de l’univers mondial du basket lors de son escapade à Las Vegas, Victor était déjà bien connu des recruteurs de monde entier depuis des années. Habitué aux podiums internationaux avec les équipes de France jeunes, il s’est particulièrement illustré lors de la Coupe du Monde des moins de 19 ans, en 2021.
Élu dans le cinq majeur de la compétition, il hisse la France en finale face aux États-Unis, grands favoris de la compétition. Malgré la défaite, cette compétition marque un tournant dans la vision donnée aux experts américains… qui ne le quitteront pas d’une semelle, jusqu’à son arrivée en NBA.
Quid de son avenir en Équipe de France A ? Il a d’ores et déjà annoncé sa mise en retrait de l’équipe pour la Coupe du Monde 2023, malgré sa participation aux phases qualifications plus tôt dans l’année. Un choix rationnel selon lui, qui se projete sur les Jeux Olympiques de Paris en 2024, une compétition durant laquelle il aura à cœur de ramener l’or à la France, trois fois médaillée d’argent en 1948, 2000 et 2021.
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Les principaux accomplissements de Victor Wembanyama
Le palmarès collectif
- Champion de France 2022 avec l’ASVEL
- Vice-champion de France 2023 avec les Metropolitans 92
- Vice-champion du monde des moins de 19 ans avec l’Équipe de France en 2021
- Vice-champion d’Europe des moins de 16 ans avec l’Équipe de France en 2019
Les distinctions individuelles de Victor Wembanyama
- Sélection pour le All-Star Game LNB en 2021 et 2022
- MVP du All-Star Game LNB 2022
- Meilleur contreur du championnat de France en 2021, 2022 et 2023
- Meilleur espoir du championnat de France en 2021, 2022 et 2023
- Meilleur marqueur du championnat de France en 2023
- Meilleur rebondeur du championnat de France en 2023
- Meilleure évaluation du championnat de France en 2023
- Meilleur défenseur du championnat de France en 2023
- Meilleur joueur du championnat de France en 2023
- Membre du 5 majeur du championnat de France en 2023
- Membre du 5 majeur de la Coupe du Monde U19 avec l’Équipe de France en 2021
- Membre du 5 majeur de l’Euro U16 avec l’Équipe de France en 2019
Victor Wembanyama en chiffres
Si son talent est inquantifiable, ses attributs physiques sont eux, démesurés :
- 1m70 à 8 ans
- 1m91 à 11 ans
- 2m25 aujourd’hui
- 2m43 d’envergure
- 55 de pointure
À propos de chiffres, son arrivée en NBA est aussi synonyme d’une nette hausse salariale. Si son salaire aux Mets pouvait être qualifié de confortable (estimé entre 15 000 et 20 000 euros par mois), la rémunération NBA dépasse toute rationalité. En tant que numéro un de la Draft, le salaire de Victor Wembanyama est déjà défini : il touchera 12 160 680 $, soit près de onze millions d’euros l’année prochaine, et devrait percevoir plus de 55 millions de dollars sur les quatre prochaines années.
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