Mélodie est une athlète de haut niveau. Elle s’illustre notamment au judo où elle est arrivée 5e, en junior, aux Championnats d’Europe et du Monde, en individuel. Elle s’est toutefois hissée à la première place par équipe, lors de ces deux compétitions. Aujourd’hui, elle raconte son quotidien en tant qu’élève-ingénieure à Bordeaux Sciences Agro et sportive de haut niveau.
Le parcours de Mélodie
Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours académique ?
J’ai fait un bac S. J’étais en sport études. C’était un bac classique, seulement, notre emploi du temps était aménagé pour nous permettre de nous entraîner. J’ai ensuite suivi deux ans de biologie, puis j’ai passé le concours pour intégrer Bordeaux Sciences Agro.
D’où vient ton amour et ta passion le judo ?
J’ai toujours fait beaucoup de sport. J’avais besoin de bouger donc j’en ai testé plusieurs disciplines, dont le judo. J’habitais dans un petit village et il n’y avait pas beaucoup de choix possible. Parmi tous les sports proposés, le judo est celui qui m’a le plus intéressé. Je suis donc tombée dans cette discipline, car c’était pratique, au début.
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Le quotidien d’une championne de judo
Comment te prépares-tu pour tes compétitions ? Est-ce que tu es stressée ?
Avant, j’étais très stressée et j’avais du mal à gérer ce stress. J’ai eu quelques déceptions sportives, puis j’ai eu des déclics et j’ai appris à me détacher. Je reste quand même parfois un peu stressée selon les compétitions.
Tu as été championne du monde. Quelle émotion ressent-on quand on découvre sa victoire ?
Je n’ai jamais fait de sport par équipe, mais le fait d’être champion du monde en équipe, ça décuple la joie. C’est une victoire que nous célébrons tous ensemble. Toutefois, le judo reste un sport qui inclut beaucoup de respect et on se doit de contenir notre émotion, même si nous sommes en joie et dans l’euphorie.
Aujourd’hui, le judo te prend combien d’heures par semaine ?
Aujourd’hui, mes entraînements me prennent environ 12 heures par semaine. Le week-end reste consacré aux compétitions.
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Du judo à Bordeaux Sciences Agro
Pourquoi avoir tout de même décidé de poursuivre tes études et non pas de vivre du judo ?
C’est dur de vivre du judo et donc la question ne s’est pas posée. Ce que je me suis demandé, c’est : est-ce que je continue le judo ou est-ce que je me consacre pleinement à mes études ? Aujourd’hui, j’ai la chance de suivre des études qui me plaisent beaucoup tout en continuant le judo. Il est vrai que, parfois, certains sportifs vont tout faire pour obtenir un diplôme, quitte à suivre des études qui ne leur plaisent pas forcément et c’est dommage.
Comment jongles-tu avec tes études et la pratique du sport à haut niveau ?
Quand j’étais en licence, j’étais dans un programme adapté. Certains élèves prenaient des notes à ma place. Je n’ai plus ce dispositif à Bordeaux Sciences Agro, mais l’école et les professeurs sont très compréhensifs. Ils me permettent de m’absenter et je rattrape les cours que je manque, le soir et le week-end. Cette année, j’ai même eu la possibilité de ne pas réaliser mes partiels en même temps que les autres et à en faire certains sous forme d’oraux.
Pourquoi t’être dirigée vers les Sciences Agro ?
Mes parents sont agriculteurs. C’est un domaine que je connais. Avec ma licence de biologie, je me suis rendu compte à quel point j’aimais la biologie et tout ce qui tourne autour de la nutrition. Grâce à Bordeaux Sciences Agro, je peux travailler dans l’agroalimentaire ou la culture.
Quel est ton projet professionnel ? Comptes-tu abandonner le judo pour te consacrer à ton futur métier ?
Je ne sais pas encore ce que je veux faire. Ce qui m’intéresse le plus aujourd’hui c’est la nutrition, mais je ne sais pas encore quel métier j’exercerai ni ce que je ferai dans deux ans. Je sais que je vais continuer à jongler entre mes études et le judo et cela dépendra majoritairement du sport. On ne sait jamais. Je peux me blesser et m’arrêter ou avoir de très bons résultats qui m’obligent à me consacrer pleinement au judo. Je me laisse encore deux ans pour réfléchir.
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