Depuis plus d’un an, l’industrie du conseil enregistre des hausses de salaire impressionnantes dans tous les cabinets et pour tous les grades. Des boutiques spécialisées aux MBB, en passant par les Big 4, aucun ne recule face aux surenchères des concurrents qui oscillent entre +8% et +10%, voire +20% pour le package. Qu’est ce qui explique une envolée aussi soudaine et massive des rémunérations ? Jusqu’où ira cette inflation des salaires ? Que se cache-t’il derrière ce phénomène de grande ampleur ? Business Cool t’apporte un éclairage sur la question
Une industrie du conseil en plein essor
La première raison de cette hausse spectaculaire réside dans la forte croissance économique qu’ont connue les entreprises françaises en 2021. Alors que la croissance de l’économie a atteint 7% l’an passé par rapport à 2020, le chiffre d’affaires des sociétés du CAC40 a progressé de plus 20%, selon une étude du cabinet PWC. Ce sont ces grandes entreprises qui constituent l’essentiel du portefeuille de clients des cabinets exerçant en France.
La hausse de leur chiffre d’affaires d’une part et la conjoncture économique plutôt favorable, d’autre part, les encouragent donc à avoir recours de plus en plus à l’expertise des cabinets de conseil. Le secteur a crû de 12% en 2021, effaçant l’année noire qu’était 2020. C’est donc dans ce contexte que le besoin de main d’œuvre se fait le plus ressentir, ce qui entraîne un accroissement de la demande de consultants à tout niveau de séniorité.
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Cabinet de conseil : Un désintérêt croissant chez les jeunes diplômés
C’est la deuxième raison notable de l’augmentation des salaires des consultants et celle-ci est plus structurelle que la précédente. Si le conseil reste tout de même le secteur d’insertion numéro un chez les diplômés de Grandes Écoles, d’après l’enquête insertion de la CGE, les horaires, l’environnement de travail, la lassitude des consultants et l’envie de donner du sens à sa carrière professionnelle poussent les jeunes actifs à se détourner des grands cabinets traditionnels.
Désormais, les jeunes diplômés s’orientent vers des startups attractives à « impact ». Toujours d’après l’enquête insertion de la CGE, ils sont 20,9% à travailler dans une entreprise de 50 salariés ou moins, un chiffre en augmentation. Ce désamour croissant entraîne donc une pénurie de talents depuis la base jusqu’au sommet de de la pyramide de ces cabinets.
Une envolée des salaires dans les cabinets de conseil
L’augmentation de la demande conjuguée à la raréfaction des talents entraîne les cabinets dans une concurrence accrue pour attirer toujours plus de talents. Les consultants bénéficient alors de plusieurs promotions, primes, augmentations de salaire, voitures de fonction, ouvertures au capital, etc. La forte compétition au sein du secteur brouille les grilles de rémunération qui deviennent de plus en plus confidentielles.
Toutefois, au vu des retours des candidats, juniors, à ces cabinets de conseil, on peut estimer que la hausse des salaires à l’entrée s’élèverait à plus ou moins 10% pour le package. C’est surtout le milieu de la hiérarchie qui enregistre les hausses les plus conséquentes. Elles grimperaient jusqu’à près de 20% pour certains cadres des MBB, avec des avantages en nature tout aussi importants. Il est intéressant de noter que, même si la moyenne des salaires reste légèrement plus élevée chez les grands groupes, les plus petites structures arrivent elles aussi à offrir d’importantes rémunérations. Elles s’appuient de surcroît sur un cadre de travail plus souple, façon start-up, pour attirer la jeune génération.
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Vers les promotions et au-delà, l
Les cabinets de conseil ne s’arrêtent pas à l’augmentation de salaire pour attirer de nouveaux talents. Ainsi, le BCG a mis en place un programme spécial pour permettre à chacun de leurs consultants de partir un dans un de leurs bureaux à l’étranger. Roland Berger permet aux stagiaires de Grandes Écoles en année de césure de passer un an à leurs côtés, en France, à l’international et dans une startup partenaire. Enfin, tous les cabinets proposent à leurs collaborateurs des expériences très enrichissantes à l’instar de EY-Parthénon qui donne à la possibilité de passer 6 à 12 mois dans un bureau à l’étranger.