Rencontrée lors du bootcamp sur l’entrepreneuriat organisé par Audencia, Sarah Crosnier de Bellaistre nous a présenté son profil, mais aussi son entreprise. Alors qu’elle vient de sortir de prépa, elle est devenue la fondatrice de Lyltalent, une plateforme unique en son genre. Son objectif ? Mettre en relation des jeunes artistes avec des professionnels de la musique. Un projet qu’elle entreprend depuis neuf mois, et qui prend déjà de l’ampleur, avec plusieurs partenariats réussis et des artistes signés sur la plateforme. Nous sommes allés à sa rencontre pour qu’elle nous parle de son parcours et d’un projet qui lui tient tant à cœur.
Audencia et Lyltalent : comment Sarah conjugue-t-elle entrepreneuriat et études ?
Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ?
Je suis Sarah Crosnier de Ballaiestre et suis actuellement étudiante à Audencia dans la ville de Nantes après avoir fait trois ans de classe préparatoire en première année du Programme Grande École. Avant ça, j‘ai eu un parcours musical d‘une quinzaine d’années avec le Conservatoire. D’abord à celui de Chartres, puis celui de Paris, que j’ai dû quitter à cause de mon entrée en prépa. Au collège, j‘étais en classe à horaire aménagé musique, et au lycée j’étais chanteuse au sein du Chœur de la Philharmonie de Paris d’où l’orientation de ma première entreprise vers la musique.
Comment est-ce que ce projet d’entreprise t’est venu à l’esprit ?
L’idée m’était déjà venue à l‘esprit avant même que je sache ce que c’était qu‘une entreprise. En arrivant en prépa, j’avais un premier projet d’industrie alimentaire. C’était lié aux insectes consommables, mais le projet était bien trop lourd à mettre en place pour un étudiant. Je savais que ce projet n’allait pas être mis en place lors de ma scolarité, donc je suis partie vers un projet plutôt digital. Avec mes connaissances du monde de la musique, c’était devenu une évidence.
Est-ce qu‘Audencia a contribué d’une quelconque façon dans ton projet ?
D‘une certaine façon. Lors d’un événement organisé par Audencia Club of Entrepreneurship (ACE), la Hackathon DCE, où l’on devait travailler sur une start-up de A à Z en groupe, Lyltalent avait été choisi par mes partenaires. Ça m’a permis de me confronter directement à la faisabilité du projet, avec l’étape du calling. Par la suite, le projet Emerge d‘Audencia m‘a permis de mettre à plat ce projet, de mieux orienter le projet vers un aspect business. Les professeurs m’ont aidée à faire un pitch, mais également à faire une étude de marché, un business model, et tout calculer, surtout vis-à-vis des coûts. Ça a été une introduction pour moi, car à ce moment, je n’avais pas encore commencé les cours de comptabilité et encore moins de finance d’entreprise.
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Lyltalent : une plateforme qui contribue à la vie culturelle et musicale locale
Peux-tu nous présenter Lyltalent en quelques mots ?
Lyltalent est une plateforme qui met en relation les musiciens avec les organisateurs d’événements, tout en boostant leur visibilité. En somme, on aide les musiciens à trouver des dates et des scènes sur lesquelles ils peuvent se produire. On permet aussi aux musiciens de rentrer en relation entre eux. Cela peut leur permettre d’intégrer un groupe. Quant aux organisateurs d’événements, ça leur permet de ne plus avoir à trouver la perle rare pour leurs événements. Notre intervention est locale : Nantes, Paris et prochainement, Lyon. L’idée, c’est de consolider, si ce n’est pas recréer, un engouement pour la vie culturelle et musicale.
Comment fonctionne la plateforme Lyltalent ?
Pour le moment, on va chercher les artistes, on met en ligne des vidéos publicitaires sur Instagram. Le but, c’est de donner envie aux artistes de nous envoyer un message. À partir de ça, ils adhèrent au réseau et on compose leur CV grâce à un processus automatisé. À la fin, ça nous permet de créer un profil complet de l’artiste et un CV très intéressant et agréable pour les organisateurs d’événement.
Dans une autre étape, on fait des démarches auprès des organisateurs d’événements grâce au bouche-à-oreille. Ils nous connaissent et ils savent que nous pouvons les aider. Tout ce qu’il leur faut faire, c’est de remplir un formulaire et on les mettra en relation avec les meilleurs artistes possibles.
Je dois aussi ajouter que, pour que le partenariat soit finalisé, les deux parties doivent entrer en contact et se mettre d‘accord. C’est aussi une manière pour nous d’assurer la sécurité. Les artistes sauront pourquoi ils s’engagent et les organisateurs d’événement sont tranquillisés, et le choix final leur revient. On suit également ce qui se passe pour vérifier si tout va bien. À la fin, on demande un feedback aux deux parties afin d’avoir un retour d‘expérience. On essaie de faire de la médiation et faire en sorte que les talents aient d’accès aux opportunités qui matchent le mieux selon leur profil et ambitions.
Pourquoi as-tu choisi de placer la musique au centre de ton entreprise ?
Déjà, je l’ai fait par passion, j‘aime la musique depuis que je suis enfant. Quand je faisais partie du chœur de la maîtrise de Chartres, j’ai pu faire des tournées à l‘international. On est allés en Allemagne et en Angleterre. Avec le chœur de la Philharmonie de Paris, on devait aussi se rendre à Gaza, mais ça n‘a pas pu être possible, et à cause du COVID, tout s’est interrompu. La musique m‘a manqué et je l’ai introduit dans ce projet entrepreneurial. Et puis, c’était un projet que je pouvais mener à bien lors de mes études. Lyltalent a vraiment été pensé pour que je puisse suivre mes études. J’ai créé une roadmap millimétrée à toute éventualité, y compris mon séjour à l‘étranger.
As-tu déjà eu des retours quant à ta plateforme ?
Les artistes sont très enthousiastes, et même les professionnels de la musique. Le projet intéresse, y compris les artistes, de par leur statut. Lyltalent permet de réunir tout le monde, et ça me permet aussi de créer un véritable écosystème. À l’heure actuelle, on reste sur la mise en contact, bien que ça se développe avec des partenariats. À terme, l’idée est de pouvoir se développer grâce à ces mêmes partenariats.
Quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées dans la création de Lyltalent ?
Le plus dur a été de déclarer l‘entreprise. Avec l’URSSAF, j‘ai eu du mal à trouver un terme juridique pour ma plateforme, car elle est unique en son genre. Même quand j’ai été en mesure de la définir, j‘ai reçu un refus de la part de l’URSSAF disant que le terme n’était pas correct, ce qui m’avait abasourdie. C’était très compliqué. Certains organisateurs d’événements m’ont aussi pressée pour sortir l‘application très rapidement. À la fin du programme Emerge, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas commencer par ça. Ce qui m’a aidé, c’est que j’ai eu des retours et des critiques pertinentes quant à mon projet. Il faut trouver les bons contacts, surtout, et ne pas écouter toutes les remarques.
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Le projet professionnel de Sarah : que prévoit-elle après ses études ?
Que comptes-tu faire après Audencia ?
Ce que j’aimerais pour Lyltalent, c’est continuer à grandir. Quand je parle de Lyltalent, on me parle de l’intérêt du projet, son potentiel et de l’ouverture qu’il offrirait. Je souhaite continuer à mener ce réseau musical pour en faire profiter chaque personne, chaque ville française et internationale.
Est-ce que Lyltalent s‘intègre-t-il dans ton projet professionnel ?
J’ai créé Lyltalent, car j’aime apprendre et entreprendre. Mettre en application ce que j’ai appris en cours, développer de nouvelles connaissances, comme en vente, en tech, tout ce que je ne peux qu’apprendre qu’en étant sur le terrain. Je me crée ainsi un socle de compétences qui est solide pour mon projet professionnel. L’idée est de construire suffisamment bien et efficacement Lyltalent pour que je puisse veiller à son existence en parallèle de mes autres projets professionnels.
Que dirais-tu aux étudiants ou aux jeunes qui veulent créer leur propre entreprise ?
Se lancer et surtout ne pas arrêter à la première contrariété. Pour entreprendre, il faut oser. Si vous avez votre idée et que vous sentez au fond de vous que vous savez, il faut s‘écouter et accepter la critique. En prépa, on m’a appris beaucoup de choses à propos du monde et, comme beaucoup, j’ai été désabusée. Cependant, j’ai voulu apporter quelque chose à ce monde et aux gens ce qu’ils m’ont apporté, et Lyltalent participe à ce retour.
