C’est l’heure du bilan. Dans une étude menée par le cabinet Robert Walters, il y a près d’un an, les cadres déclaraient être prêts à démissionner s’ils ne percevaient pas d’augmentation significative. Mais aujourd’hui, qu’en est-il du salaire moyen des cadres en France ? Business Cool fait le point.
Salaire des cadres : des augmentations en demi-teinte
Un contexte inflationniste, une pénurie de talents ou des difficultés de recrutement, quoi qu’il en soit, près de sept entreprises sur dix ont augmenté leurs collaborateurs suite aux évaluations annuelles. Néanmoins, l’augmentation ne rime pas forcément avec acceptation. Et pour cause, plus de la moitié d’entre eux, soit 56%, se sont dits insatisfaits du montant de cette revalorisation salariale. En effet, bon nombre de salariés espéraient une augmentation au moins à la hauteur de l’inflation, et pourtant il n’en est rien. Dans les faits, la majorité des augmentations n’ont pas dépassé les 5%.
Pour ne rien arranger, les inégalités persistent. Pour preuve, les hommes ont davantage bénéficié d’une augmentation en début d’année : 71% contre 62% pour les femmes. Mais ce n’est pas tout, il faut croire que les salariés de moins de 39 ans ont eux aussi été privilégiés, puisque 74% d’entre eux ont été augmentés, contre 60% pour les plus de 40 ans. La raison en est la suivante : « Les cadres plus juniors sont davantage susceptibles de percevoir une augmentation, puisqu’ils sont au milieu de leur parcours professionnel et seront amenés à prendre de nouvelles responsabilités. De leur côté, les cadres de plus de 40 ans peuvent avoir déjà atteint des niveaux de rémunération élevés et sont donc moins revalorisés », explique Aude Boudaud, directrice associée du cabinet Robert Walters.
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Les fonctions juridiques grandes gagnantes
Une chose est sûre, la plupart des cadres ont vu leur salaire augmenter. Néanmoins, on observe des disparités entre les différents secteurs d’activité. Ainsi, le secteur du « Juridique, Fiscal et Conformité » a vu 77% de ses cadres revalorisés, tandis que, dans le même temps, le secteur des RH n’a augmenté que 60% des siens. « Longtemps reléguées au rang de fonctions support, les fonctions juridiques et fiscales sont aujourd’hui revalorisées et font partie de celles qui ont été les plus augmentées », indique Salomé Agid, manager au sein du cabinet Robert Walters.
Toutefois, on constate tout de même que si les augmentations varient selon les profils, dans l’ensemble, tous les cadres de tous les secteurs ont été augmenté. Cela répond au premier critère de satisfaction pour les cadres en entreprise, à savoir : bénéficier d’un très bon niveau de rémunération.
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Un cadre insatisfait est un cadre qui démissionne
87% des cadres insatisfaits souhaitent démissionner. Selon le cabinet Robert Walters, plus que la déception de ne pas avoir été augmenté, la désillusion face à une augmentation jugée trop faible semble pousser certains cadres à vouloir démissionner. Toutefois, la différence entre la volonté de partir et l’acte en lui-même est grande. Ainsi, les périodes clés telles que celle des entretiens annuels ou de mi-année sont essentielles pour permettre aux managers d’entendre les besoins et les attentes de leurs salariés. « Quête de sens, management à l’écoute, flexibilité et valeurs sont désormais des éléments qui pèsent dans la balance, aussi bien pour retenir les talents que pour les attirer », conclut Arnaud Monteil, directeur associé du cabinet Robert Walters.
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