Vendeur de formations en dropshipping, Yomi Denzel a assez souvent fait parler de lui sur Internet, faisant de lui un personnage particulièrement clivant. Mais d’où vient-il ? Quid de ses formations dont celle proposée avec Oussama Ammar ? On t’explique tout sur la fortune de Yomi Denzel et décrypte son parcours.
Yomi Denzel, un storytelling très bien pensé
Le rêve de Yomi Denzel
Yomi Denzel est un jeune entrepreneur suisse qui met en récit sa vie de manière assez particulière : né de parents immigrés qu’il a vu travailler plus de 10 heures par jour pour survivre, il a très vite conscience que la vie de salarié n’était pas faite pour lui et surtout qu’il ne souhaitait pas être dans la même situation que ses parents. Il décidé alors de se lancer dans le commerce en ligne (comprenez dropshipping) et aurait réussi, en moins d’un mois, à atteindre ses objectifs en matière de chiffre d’affaires.
C’est donc le récit typique de défense de la méritocratie : sur son site Internet, Yomi dit avoir décidé d’être « le maître de son destin« , s’être lancé pour « ne pas regretter de ne pas avoir tenté sa chance« , sans « écouter les doutes des autres« , etc. Ce discours est tellement représentatif de ce type de formateurs sur Internet qu’il en devient presque cliché : le jeune entrepreneur qui brasse des millions d’euros, car il n’a écouté personne d’autre que ses rêves, parce que quand on veut, on peut.
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Réussir comme Yomi Denzel
Toujours son site Internet, Yomi Denzel appuie énormément sur ses accomplissements. Il dit avoir « acheté une voiture à sa mère », « enseigné à Harvard », animé des conférences dans des Grandes Écoles, etc. Si l’idée était de jouer sur l’identification sur le début de sa vie, l’objectif semble être désormais de se distancier au maximum de sa vie personnelle, pour pouvoir… vendre sa vie. Car c’est sur sa réussite personnelle que tout le business de Yomi Denzel repose. Aujourd’hui, la majorité de son activité semble se concentrer sur la vente de formations et sur les conseils qu’il peut prodiguer aux jeunes découvrant le dropshipping grâce à ses formations, faisant passer au second plan ses boutiques. Il doit donc avoir le récit le plus attractif possible.
Si l’on devait résumer le discours de Yomi Denzel, on pourrait le réduire à la publicité en ligne de Tai Lopez, entrepreneur américain, très diffusée sur sa chaîne YouTube et sur Facebook à l’époque : les biens matériels et la connaissance sont indissociables, et le second est indispensable pour acquérir le premier. Une recette là encore tellement imitée qu’elle en devient moins efficace : il faut donc donner plus de gages aux potentiels acheteurs pour les convaincre de consommer le produit.
Vendre des formations comme Yomi Denzel
Comment Yomi est devenu riche ?
L’Eldorado vanté par Yomi Denzel est la vente en « dropshipping ». Concrètement, le dropshipping est un modèle de e-commerce dans lequel on se place entre le consommateur et une boutique existante. On construit un site qu’on promeut sur les réseaux sociaux et on vend sur ce site des produits trouvables la plupart du temps ailleurs en ligne, à des prix plus élevés. Il aurait notamment utilisé le site Shopify, qui permet de créer assez aisément une boutique en ligne.
Il a cependant fait le choix de ne pas divulguer le nom de ses boutiques, car il aurait déjà eu une expérience négative avec d’autres entrepreneurs qui « copieraient sa niche » et feraient, de fait, chuter son chiffre d’affaires, et ainsi affaiblissant ses sites mois après mois. On peut le comprendre, mais c’est toutefois un signal assez inquiétant qui est envoyé : sa réussite n’est ni visible, ni ostensiblement vérifiable.
C’est une des raisons pour lesquelles les accusations en imposture pleuvent, d’autant qu’il n’est pas rare de voir des entrepreneurs vendeurs de rêve mentir de manière éhontée. On reproche notamment la même chose à JP Fanguin (« Salut à toi jeune entrepreneur ! »), Emmanuel Fredenrich, et même plus récemment Oussama Ammar, accusé de mentir à longueur d’interview. Faire confiance en la fortune de Yomi Denzel seule, sans connaître ses accomplissements dans le e-commerce, peut risquer de s’avérer difficile, d’autant que la formation coûte près de 997 euros.
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La fortune de Yomi Denzel
D’après l’estimation de plusieurs sites internet, en fonction du salaire communiqué par Yomi Denzel lors de certaines journées de vente de ses formations, la fortune de Yomi Denzel oscillerait entre 25 et 30 millions d’euros.
Vendre en dropshipping : la formation de Yomi Denzel est-elle fiable ?
Difficile de répondre à cette question sans réellement acheter la formation. Cependant, Yomi propose sur sa chaîne YouTube une formation de près d’une heure, qui se veut être un premier pas dans le monde du dropshipping et de la vente en ligne en général. C’est d’ailleurs un point qui le différencie de bon nombre de ses concurrents : il propose un grand nombre de très longues vidéos formation, autour de nombreux sujets. Le meilleur moyen de juger ses conseils est donc de regarder cette formation, avant d’acheter quoi que ce soit sur son site.
Il convient toutefois de rappeler que cela s’inscrit dans une stratégie de communication concoctée par ses soins : la vidéo est donc très certainement en grande partie optimisée pour donner envie d’acheter une formation plus tard. Cela ne vous empêche cependant pas de juger de la pertinence des conseils qui y sont prodigués, mais c’est pour autant un élément à ne pas négliger avant de s’engager à payer plusieurs centaines d’euros par mois.
C’est quoi, le dropshipping ?
Il semble cependant important de dissiper quelques doutes : le terme « dropshipping » désgine une réalité légale, mais selon des cas plus ou moins morales. Dans l’imaginaire collectif, l’idée est de vendre sans plus-value des produits 10 fois plus chers que le coût d’achat, en comptant sur le fait que les gens ne tombent que sur notre site. Cette pratique est par ailleurs bien souvent associée à de la contrefaçon, vendue comme des produits de marque. Une vidéo du vidéaste Un Créatif est souvent citée sur le sujet, soulignant combien les pratiques encouragées par les dropshippers permettent de mettre en place une arnaque rapidement et efficacement.
C’est toutefois quelque chose dont Yomi Denzel semble vouloir se distancier, répétant assez souvent à ceux découvrant le dropshipping grâce à sa formation que c’est un business sérieux. Il souhaite crédibiliser la pratique et affirme que ce n’est pas une méthode miracle : pour percer dans le domaine du dropshipping, il faut impérativement travailler et y passer du temps. Si cela permet en partie de rassurer, cela pose un autre problème : celui du biais du survivant, créant une situation dans laquelle tout le monde considère que le succès est toujours une question de travail, sans jamais considérer sérieusement la diversité des facteurs extérieurs et leur rôle dans la réussite ou l’échec d’initiatives diverses. De cette manière, le risque d’enfermer ceux qui créent leur business dans l’échec, croyant qu’ils sont les seuls à échouer, est grand, d’autant plus quand on leur demande de « ne pas écouter les critiques ».
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Yomi Denzel, entrepreneur ou influenceur ? (ou les deux)
Si nombre de vendeurs de formation en ligne adoptent une stratégie de communication très localisée, pour s’adresser au public très niche susceptible d’acheter une formation en dropshipping, Yomi Denzel va, à l’instar de quelques autres entrepreneurs très médiatiques, chercher à se constituer une communauté la plus large possible. De cette manière, il va organiser un concours sur Instagram pour faire gagner une voiture, être très actif sur les réseaux, publier un grand nombre de TikTok, la plupart issus d’un podcast qu’il anime de concert avec Oussama Ammar et alimenter de manière très abondante sa chaîne YouTube.
Sur le papier, sa chaîne est tout ce qu’il y a de plus classique sur YouTube : il prodigue des conseils sur tous types de sujets, avec des miniatures très travaillées et un montage très dynamique. Il vient en réalité nous partager plusieurs fois par mois des conseils qui s’axent toujours autour de la productivité, du e-commerce, du business en ligne, etc. S’il axe toute son expertise sur le fait de créer ses boutiques ou de vendre des formations en commerce en ligne, c’est comme un influenceur très populaire que beaucoup vont le découvrir. La stratégie semble payante : il est une des références dans le domaine du dropshipping, et ses formations semblent rencontrer un certain succès. Le temps nous dira si la stratégie s’avère durable.
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