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Concours : Des cas de triche constatés à SÉSAME et ACCÈS

Cette année, les concours d’accès post-bac aux Grandes Écoles de commerce SÉSAME et ACCÈS ont été marqués par des cas de triche. Plusieurs tricheurs ont été signalés lors de ces concours qui se déroulent en distanciel cette année.

 

Si la plupart des concours, notamment au niveau post-prépa, sont revenus à du présentiel cette année, ACCÈS et SÉSAME ont opté pour une modalité en distancielle, permettant plus de flexibilité pour les étudiants et les organisateurs. En outre, le contexte sanitaire et l’incertitude liée à la pandémie ont achevé de convaincre les différents organismes.

Cependant, des cas de triche ont été constatés durant les épreuves qui se sont déroulées au mois d’avril pour les deux concours qui permettent d’intégrer de nombreuses écoles de commerce après le bac. Parmi elles, on retrouve l’ESSEC, NEOMA, l’ESSCA, l’IÉSEG ou encore emlyon et SKEMA.

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ACCÈS et SÉSAME : Des concours sous surveillance ?

Habituellement, les concours en distanciel sont placés sous haute surveillance pour éviter les cas de triche. Thomas Lagathu, DG de SÉSAME, nous indique que le logiciel utilisé pour passer les épreuves demande à chaque candidat de filmer, avant de plancher sur les exercices, l’intégralité de la pièce, le bureau, sous le bureau et à chaque oreille (pour éviter la présence d’oreillette). En outre, le son et la vidéo sont enregistrés durant l’intégralité du concours. Au total, 52 millions de documents audio et d’images sont analysés par une IA, puis par une équipe de surveillance du concours SÉSAME composée de 200 personnes.

En revanche, ACCÈS a fait le choix de ne pas enregistrer le candidat durant l’intégralité du concours. Cette décision, si elle est respectueuse de la vie privée et répond notamment aux critiques formulées sur le côté intrusif des plateformes d’examen, a pour inconvénient de favoriser la triche et le partage d’information. Malgré tout, des cas de triche ont été identifiés des deux côtés.

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Concours SÉSAME et ACCÈS : Quelles sanctions pour les candidats accusés de triche ?

Thomas Lagathu explique que le micro « enregistre assez finement ce qui se passe dans la pièce. Ainsi, même si deux candidats chuchotent, nous sommes capables de les entendre. Nous savons également reconnaître un candidat qui clique sur une souris d’une personne qui tape sur un écran tactile pour chercher une réponse. »

Il indique notamment que les cas de triche constatés sont de deux natures : ceux qui se trouvent avec une autre personne dans la pièce qui entrent après la première vérification vidéo et ceux qui arrivent à utiliser leur téléphone durant les épreuves.

Que risquent ces candidats ? Les sanctions peuvent être assez lourdes. Si les concours font remonter le nom de ceux qui tentent d’intégrer les Grandes Écoles au ministère de l’Éducation nationale, ces derniers pourraient être privés d’examen pendant 5 ans. Ainsi, en théorie, ils n’auraient pas la possibilité de passer le bac à la fin de l’année.

Cette sanction extrême peut s’accompagner même de plaintes au pénal et d’une forte amende allant jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Cependant, Thomas Lagathu indique que le concours SÉSAME fait le choix d’être dans la pédagogie. « Chaque année, nous ne faisons pas remonter le nom des candidats au ministère, mais nous ne l’excluons pas pour autant. En revanche, les candidats sont interdits de concours SÉSAME à vie et ne peuvent plus intégrer les écoles membres du concours par un autre biais. »

Il a notamment observé que plusieurs candidats accusés de triche provenaient du même lycée. « Nous hésitons à aller plus loin et à donner leur nom à leur établissement et à leurs parents. » Une commission disciplinaire présidée par Vincenzo Vinzi, président de SÉSAME et DG de l’ESSEC, devrait avoir lieu ce vendredi.

De son côté, le concours ACCÈS a également tenté de prendre les choses en main. Céline Verdrière, responsable des admissions de l’IÉSEG, se confie à Challenges et indique avoir « épluché 2.000 dossiers sur 6.800 candidats pour voir si leurs notes au concours étaient en adéquation avec leurs notes de terminale. »

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Vers un recrutement sur dossier pour les concours post-bac ?

Cette question peut se poser. En effet, beaucoup de concours post-bac ou via les admissions parallèles ont fait le choix du dossier cette année, pour se focaliser sur un tri au moment des oraux. C’est notamment le cas des concours Passerelle qui permettent d’intégrer les Grandes Écoles de commerce après un BTS ou une licence.

Du côté d’ACCÈS, on avoue penser à cette possibilité, en revanche, pour SÉSAME, cette option est à exclure. En effet, Thomas Lagathu reconnaît une difficulté d’évaluer le niveau des candidats qui ne viennent pas du même lycée. « Un 12 à Louis-Le-Grand ne vaut pas un 12 dans un autre lycée. » En outre, cette option est valide dès lors que le lycée d’origine est connu, ce qui ne sera pas forcément le cas les prochaines années.

Enfin, Thomas Lagathu soupçonne certains établissements de mettre en place un double-bulletin. « On a observé que dans certains lycées, notamment des lycées privés, on avait un bulletin plutôt sévère, qui reste le bulletin de notes classiques, et une autre version beaucoup plus positive pour Parcoursup. »

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La triche : incontournable des concours ?

Si nous parlons des cas de triche cette année, il n’aura pas fallu attendre 2022 pour que des candidats ne se plient pas aux règlements des concours. Thomas Lagathu nous a avoué avoir identifié une vingtaine de cas lors du concours SÉSAME 2021.

En outre, le distanciel a peut-être facilité la triche, même si l’enregistrement du son et de l’image ne rende pas la tâche aisée pour les candidats, mais les concours en présentiel étaient également marqués par des cas de triche. « Il nous est déjà arrivé de retrouver des dictionnaires cachés dans les toilettes, un peu partout dans les centres d’examen, juste après les épreuves« , affirme Thomas Lagathu.

Les concours post-bac ne sont les seuls à enregistrer des cas de triche. Le baccalauréat ou les concours post-prépas sont également marqués par des candidats qui jouent avec le feu et le règlement. SÉSAME et ACCÈS ne sont donc que des exemples parmi tant d’autres.

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