Sylvie Retailleau a été nommée ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Celle qui pilotait l’Université Paris-Saclay depuis 2020 intègre donc le gouvernement Borne. Études, parcours professionnel… Portrait de Sylvie Retailleau.
Le 20 mai 2022, Élisabeth Borne a dévoilé la composition de son gouvernement. On y retrouve Pap Ndiaye en tant que ministre de l’Éducation nationale et Sylvie Retailleau en qualité de ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Par ailleurs, il faut noter que presque la totalité des ministres est diplômée d’une grande école de commerce, d’ingénieurs ou d’un institut d’études politiques.
Avant sa nomination au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau pilotait l’Université Paris-Saclay, un projet d’établissement expérimental très récent, puisqu’il a vu le jour en 2019. Sa connaissance de l’écosystème de l’éducation en France sera un atout clé dans le pilotage de son ministère.
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Biographie de Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Les études et diplômes de Sylvie Retailleau
Sylvie Retailleau est née le 24 février 1965 dans le sud de la France, à Nice. C’est à l’âge de 19 ans qu’elle décide de rejoindre Paris pour ses études. Elle se forme à l’ENS Cachan (École normale supérieure de Cachan aujourd’hui baptisée ENS Paris-Saclay).
Passionnée de mathématiques et de sciences, elle se spécialise en physique en intégrant le département EEA, pour Électronique, Électrotechnique et Automatique. Dans cette discipline, elle obtiendra sa licence, puis une maîtrise en 1987. Elle poursuit ensuite ses études en passant l’agrégation en sciences physiques, avec l’option physique appliquée, en 1988.
Sylvie Retailleau ne s’arrête pas là, puisqu’elle intègre, cette année-là, l’Université Paris-Sud (une institution qui a rejoint aujourd’hui l’Université Paris-Saclay). En 1989, elle sort diplômée d’un DEA en physique et microélectronique. Elle continue à se former au sein de cet établissement et obtient un doctorat, toujours en microélectronique en 1992.
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Le parcours professionnel de Sylvie Retailleau marqué par l’enseignement
Dès sa diplomation, Sylvie Retailleau montre son profond attachement à l’enseignement et, plus particulièrement, à l’Université Paris-Sud dans laquelle elle s’est formée. En 1992, elle débute sa carrière en tant que maître de conférences. Elle occupera ce poste jusqu’en 2001, date à laquelle elle devient professeur 2e classe.
En 2007, Sylvie Retailleau change d’échelon et affiche désormais le rôle de professeur 1ère classe, avant de devenir professeur Classe Exceptionnelle en 2011. La même année, Sylvie Retailleau reste professeur Classe Exceptionnelle, mais prend la tête de la Faculté des Sciences d’Orsay. C’est en 2016 que son rôle change d’envergure puisqu’elle devient présidente de l’Université Paris-Sud. Elle reste à la tête de cette institution pendant deux ans, avant de rejoindre l’Université Paris-Saclay.
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L’histoire de l’Université Paris-Saclay
L’objectif de l’Université Paris-Saclay est de créer un grand pôle universitaire et de recherche français d’excellence afin de rayonner au sein de l’Hexagone, mais aussi à l’international et, plus particulièrement, dans les classements. En 2014, les différents membres de l’Université Paris-Saclay adhèrent à la ComUE (Communauté d’universités et d’établissements) Paris-Saclay.
En 2017, à la suite de désaccords entre tous les établissements de la ComUE, il est décidé de séparer ses membres en deux entités universitaires différentes : l’Institut Polytechnique de Paris (IP Paris) et l’Université Paris-Saclay. Aujourd’hui, cette dernière regroupe l’Université Paris-Sud, l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et l’Université d’Évry-Val-d’Essonne, l’ENS Paris-Saclay, AgroParisTech, CentraleSupélec et l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS).
C’est en novembre 2019 que la ComUE Paris-Saclay est abrogée pour laisser place, par décret, à l’Université Paris-Saclay. Depuis janvier 2019, on retrouve à sa tête une certaine Sylvie Retailleau qui a mis son expérience en tant que présidente au sein de l’Université Paris-Sud à profit de cet établissement expérimental.
Il est important de noter que la présidente de cette université est nommée par vote du conseil d’administration. Il comprend des représentants des établissements qui sont membres de cette entité, du personnel, des étudiants, des collectivités territoriales et des entreprises. Il est également adossé à un conseil des membres qui réunit uniquement des représentants des écoles et universités membres. Enfin, un conseil académique de 220 membres (personnel et étudiants) ainsi qu’un comité de stratégique scientifique et d’innovation (constitué de personnes externes à l’Université Paris-Saclay) servent également à piloter cette entité.
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Les chantiers qui attendent Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Tout au long de son expérience en tant que présidente de l’Université Paris-Saclay, Sylvie Retailleau invoque souvent le fait qu’elle n’a pas d’autre choix que d’appliquer des mesures et lois avec lesquelles elle n’est pas forcément en accord, notamment au niveau de la recherche. Ainsi, nommée ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche le 20 mai 2022, elle pourra s’appliquer à revaloriser la recherche française au travers de nouvelles méthodes.
Parmi les grands chantiers sur lesquelles va travailler Sylvie Retailleau en tant que ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, on retrouve la Loi de programmation pour la recherche. Mise en place en 2019, elle avait interpellé celle qui était à l’époque présidente de l’Université Paris-Saclay. Elle avait alors indiqué que « la France est au bord d’un décrochage aux conséquences graves et irréversibles ». Sylvie Retailleau est pleinement alignée avec les objectifs d’Emmanuel Macron qui souhaite revaloriser la recherche et investir sur ce sujet.
Le président de la République a aussi déclaré vouloir transformer les grands organismes de recherche en tant qu’agences de moyens, un sujet déjà évoqué par le gouvernement de Nicolas Sarkozy à la fin des années 2000. Parmi les organismes de recherche nationaux, on retrouver le CNRS, l’INSERM ou encore le CEA.
Enfin, un autre chantier important qui pourrait incomber à Sylvie Retailleau, c’est la réforme de l’enseignement supérieur. En effet, lors du dernier colloque de la France Universités (ex-CPU pour Conférence des professeurs d’universités), Emmanuel Macron a déclaré vouloir s’attaquer au double système Grandes Écoles-Universités.
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Sylvie Retailleau reconduite à son poste de ministre de l’Enseignement supérieur
Elisabeth Borne a dévoilé son tout nouveau gouvernement, début juillet 2022. Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, a été reconduite à ses fonctions. Elle devrait donc continuer ses projets, à commencer par replacer l’Université au coeur des préoccupations de la France, comme l’annonçait la Première ministre lors de son discours du 6 juillet 2022 devant l’Assemblée nationale.
Parcoursup dans le giron de la ministre de l’Enseignement supérieur
Sylvie Retailleau a annoncé qu’elle aimerait travailler sur Parcoursup. Beaucoup dénoncent son efficacité et certains lui reprochent même d’amener la fin du bac. La ministre de l’Enseignement supérieur a ainsi annoncé vouloir faire mieux avec cet algorithme d’affectation des études supérieures et a promis de réaliser plusieurs améliorations.
La ministre de l’Enseignement supérieur entend replacer la recherche et les étudiants au coeur de ses préoccupations. Elle travaillera également sur une refonte complète du système d’attribution des bourses sur critères sociaux. En outre, Sylvie Retailleau a dévoilé, comme cheval de bataille, un travail d’harmonisation et transparence dans la sélection et le calendrier des entrées en master. Certains prônent d’ailleurs pour une plus grande sélectivité à l’entrée de ces formations qui octroient un niveau bac+5.
Trouve Mon Master : le Parcoursup de master de Sylvie Retailleau
Le grand projet de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est d’uniformiser les conditions d’accès en master. Pour ce faire, Sylvie Retailleau a dévoilé, il y a quelques semaines, une plateforme du nom de Trouve Mon Master. Elle a en réalité déjà été déployée, à plus faible échelle, en 2021, par sa prédécesseure : Frédérique Vidal.
Trouve Mon Master a une vocation : fonctionner comme Parcoursup, c’est-à-dire permettre aux étudiants de trouver sa formation de niveau master, de postuler et de consulter les résultats d’admission sur une seule et même plateforme. Ce projet vise également à simplifier les demandes d’entrée en master, en uniformisant également les dossiers que doivent remplir les étudiants. Via un seul guichet unique, il devient beaucoup plus simple de trouver et candidater à un master.