Face à la recrudescence de témoignages de violences sexistes et sexuelles issus de Grandes Écoles et d’universités, le MESRI (ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation) dévoile son plan d’action.
L’actualité de ces dernières semaines a été marquée par l’enquête de Çapèse, une association de CentraleSupélec qui a révélé qu’une centaine d’étudiants ont été victimes d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel ou même de viols sur l’année 2020-2021. En outre, ils sont 135 à avoir été victimes de remarques sexistes.
Si une enquête est prévue dans plusieurs Grandes Écoles, notamment des écoles d’ingénieurs, le MESRI a détaillé un plan d’action national 2021-2025 pour lutter contre ce que l’on appelle les VSS ou violences sexistes et sexuelles. Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, indique, dans l’édito de ce plan d’action : « Les violences sexistes et sexuelles ne connaissent pas d’âge, ni de milieu social ou géographique. L’actualité récente a mis en lumière l’étendue de ce phénomène, qui perdure par la combinaison du non-dit, la difficulté à mettre en mots l’agression subie, parfois même, la difficulté à l’identifier comme telle. »
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Un plan d’action pour faire disparaître les violences sexistes et sexuelles dans les Grandes Écoles
Ce plan d’action a été élaboré par le MESRI, le ministère de l’Égalité femmes-hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, mais aussi la Conférence des Grandes Écoles, la CDEFM, la CDEFI et la Conférence des présidents d’universités.
Il tourne autour de quatre axes majeurs :
- Former massivement toute la communauté de l’enseignement supérieur (étudiants, présidents et directeurs d’universités ou d’écoles, professeurs, collaborateurs…)
- Renforcer les dispositifs de signalement
- Renforcer la prévention et la communication autour des VSS
- Valoriser l’engagement de la communauté (étudiants, professeurs, personnels)
Pour mettre en place ce plan d’action, le gouvernement prévoit un budget d’un montant de 7 millions d’euros sur cinq ans. Il sera suivi par un comité de pilotage qui comprend les conférences d’établissements (CGE, CPU, CDEFM, CDEFI), les services et le cabinet du MESRI, et le cabinet du ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances.
Renforcer les dispositifs de signalement des VSS
Parmi les axes majeurs de ce plan d’action du MESRI, nous retrouvons la volonté de renforcer les dispositifs de signalement des violences sexistes et sexuelles. Le gouvernement souhaite que chaque établissement d’enseignement supérieur « s’engage à créer un dispositif de signalement structuré, pérenne et visible » qui doit être connu de tous.
En outre, des partenariats seront noués entre les Grandes Écoles et universités et les associations nationales d’aide aux victimes, comme le 3919 ou encore le Planning familial. L’objectif ? Permettre l’écoute et l’accompagnement des étudiant(e)s victimes de VSS. Des relations seront également tissées entre les établissements d’enseignement supérieur et les parquets pour mieux faire la transition entre la prise en charge par l’école et la plainte au pénal.
Pour assurer la bonne conduite de ce plan d’action, le MESRI a détaillé un certain nombre d’indicateurs de suivis, parmi lesquels :
- Nombre de membres de sections disciplinaires ayant bénéficié d’actions de formation
- Nombre de membres du CNESER disciplinaire ayant bénéficié d’actions de formation
- Mise à disposition d’un module de formation en ligne pour la communauté étudiante
- Recensement des dispositifs de chaque établissement via une cartographie nationale mise à disposition sur le site du MESRI
- Recensement des évènements et communications dédiés aux VSS via une cartographie nationale mise à disposition sur le site du MESRI
- Lancement d’une campagne nationale ainsi que le nombre d’établissements l’ayant relayé
Retrouve le plan d’action complet sur le site du MESRI.
