Hermance a fait deux ans de classe préparatoire en voie économique au lycée Madeleine Daniélou et elle est aujourd’hui en deuxième année à HEC Paris.
Comment as-tu eu l’idée de faire un voyage humanitaire ?
J’ai toujours voulu partir en mission humanitaire mais je n’ai jamais trouvé le temps de le faire.
J’avais déjà effectué plusieurs missions humanitaires pendant mes années scolaires : en première j’étais bénévole dans une maison de retraite et je réalisais aussi des quêtes ponctuelles pour des associations comme la Banque Alimentaire. En rentrant en école de commerce je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais et que j’allais enfin avoir le temps de me consacrer à un projet humanitaire à l’étranger.
Justement, penses-tu que les écoles de commerce promeuvent assez les projets humanitaires ?
Je regrette qu’à HEC les associations humanitaires n’aient pas plus de poids mais c’est déjà une grande chance d’en avoir autant !
Comment as-tu choisi ta destination ?
J’ai choisi le projet plutôt que la destination, c’est à dire des missions de micro-crédit et l’immersion dans un orphelinat. Ensuite c’est vrai que j’ai toujours été beaucoup attirée par l’Asie, alors partir au Vietnam me plaisait énormément. Mais il s’agit avant tout de choisir une mission concrète plus que de partir en voyage touristique. Si en plus la région nous plait, tant mieux !
Quelle image avais-tu de ton expérience avant de partir ?
J’en avais une image assez floue car nous n’avions pas reçu beaucoup de retours de nos ainés. Je ne connaissais que les grandes lignes de ma mission.
Et finalement qu’as-tu fait sur place ?
Sur place nous consacrions nos matinées à des visites à des personnes résidant dans un centre social (des personnes handicapées, des personnes âgées, des orphelins) et à leur parler malgré la barrière de la langue ! De plus nous les aidions dans leurs tâches quotidiennes comme faire la cuisine ou le repassage et nous enseignons l’anglais aux enfants. L’après-midi nous mettions en place les prêts de micro-crédit en allant voir les familles demandeuses de crédit : nous les interrogions sur leurs motivations afin de mesurer leurs besoins et leur capacité de remboursement. Nous avons également mené d’autres missions plus ponctuelles comme l’achat de fauteuils roulants pour des personnes atteintes de la maladie de l’agent orange mais aussi de vélos pour des enfants en zone rurale.
Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans cette expérience ?
Je dirais que c’est le sentiment d’apporter de l’aide, aussi modeste soit-elle par rapport à l’ampleur des besoins en aide humanitaire dans le monde… J’ai aimé rencontrer des personnes qui ont une vie si différente de la mienne, j’ai aimé être challengée sur mon adaptabilité, ma patience et ma persévérance. Quand on se retrouve dans une petite ville aux confins du Mékong au Vietnam et qu’on ne croise aucun regard occidental, il faut réveiller son sens de l’adaptation et sa curiosité … cela fait grandir !
Qu’est-ce qui t’a moins plu ?
Sans doute la lenteur et le manque d’organisation de la bureaucratie vietnamienne à laquelle nous avons été confrontés : en effet nous travaillions avec des associations mais nous étions obligés de passer par le Ministère des Affaires étrangères pour faire office d’intermédiaire avec les peuples que nous allions aider.
Faire de l’humanitaire, c’est pour tout le monde ?
Oui ! Tout le monde est concerné et invité à se lancer dans l’aventure. Néanmoins il faut avoir envie de consacrer son temps à d’autres, dans la gratuité, et savoir parfois prendre sur soi !
Qu’est-ce que tu dirais à un jeune qui hésite à se lancer ?
Fonce !