Moderna Therapeutics a récemment fait la Une de l’actualité avec son vaccin miracle contre le coronavirus, efficace à 94,5%. Son PDG, Stéphane Bancel, a lui aussi été propulsé sur le devant de la scène. Retour sur le parcours de cet homme d’affaires au cœur des enjeux sanitaires actuels.
Qui est Stéphane Bancel ?
Stéphane Bancel est l’homme à l’origine de l’entreprise Moderna Therapeutics, une société qui a été au coeur de l’actualité durant la pandémie de COVID-19, puisqu’elle a mis au point rapidement un vaccin capable de combattre cette maladie.
Pour créer ce vaccin, Moderna a utilisé une toute nouvelle méthode : l’ARN messager, une méthode que nous t’expliquons un peu plus bas. Le beau succès de cette startup durant la pandémie a permis à Stéphane Bancel d’accélérer sur d’autres sujets sur lesquels il travaille comme le traitement sur le cancer.
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Les études et le parcours de Stéphane Bancel
Marseillais d’origine, Stéphane Bancel a débuté ses études dans le supérieur à Ginette (Lycée Sainte-Geneviève de Versailles) en 1990. Il en sort en 1992 et rejoint CentraleSupélec, à l’époque Centrale Paris. Il y reste jusqu’en 1995, mais fera tout de même une année de double-diplôme au sein de l’Université du Minnesota, se spécialisant en chimie. Son cursus à Centrale l’amènera à se spécialiser en ingénierie chimique et biomoléculaire domaine dans lequel il évoluera durant toute sa carrière.
Après avoir débuté sa vie professionnelle en 1995, il reprend le chemin de l’université en 1999. Il suivra un MBA au sein de la prestigieuse Harvard Business School d’où il sortira diplômé en 2000. Il suit cette formation entre deux expériences dans le monde de l’industrie pharmaceutique.
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Les débuts de Stéphane Bancel dans l’industrie pharmaceutique
Son histoire d’amour avec le secteur débute dès sa sortie de CentraleSupélec en 1995. Il rejoint alors la division Asie-Pacifique bioMérieux en tant que directeur des départements marketing et commercial. Il a notamment lancé les équipes commerciales au Japon, en Corée, en Chine et en Australie.
Il quitte l’entreprise en 1998 et réalise son MBA à Harvard Business School avant d’intégrer Eli Llily and Company en 2000. Cette société américaine dont le siège est basé à Indianapolis (Indiana) est spécialisée dans la production de médicaments contre le diabète. Elle est également à l’initiative de traitement dans divers secteurs médicaux comme l’urologie ou l’oncologie.
Stéphane Bancel restera plus de cinq ans au sein d’Eli Lilly and Company. Il sera d’abord manager en supply chain, avant de gravir les échelons un peu plus d’un an après son arrivée pour devenir directeur de la stratégie de production. Il gèrera 22 000 personnes réparties sur 23 sites. Seulement 10 mois après avoir pris ce poste, il devient directeur exécutif de la stratégie de production et de la supply chain. Enfin, en 2004, il continuera son expérience chez Eli Lilly and Company en tant que DG de l’entreprise en Belgique.
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Le retour de Stéphane Bancel chez bioMérieux
Stéphane Bancel quitte Eli Lilly and Company en mars 2006 et retourne chez bioMérieux en janvier 2007. Il y occupe le poste de CEO jusqu’en 2011. bioMérieux est une société spécialisée dans le diagnostic in vitro, mais aussi d’autres domaines de spécialité comme l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, cosmétiques et vétérinaires.
En parallèle de son poste chez bioMérieux, Stéphane Bancel prend un poste au sein du conseil d’administration de Knome, Inc. Cette entreprise propose des logiciels et outils qui ont pour but de permettre une analyse et interprétation du génome humain. Il se retirera du board de cette entreprise en 2013, soit deux ans après être parti de bioMérieux pour fonder sa propre entreprise.
L’aventure Moderna de Stéphane Bancel
En 2011, Stéphane Bancel plaque son poste de CEO de bioMérieux pour créer sa propre société : Moderna Therapeutics. La société possède son quartier général à Cambridge, dans le Massachusetts et affiche aujourd’hui plus de 1 000 collaborateurs.
L’entreprise est spécialisée dans plusieurs domaines médicaux : les maladies infectieuses, l’immuno-oncologie (une discipline dans laquelle la médecine tente d’apprendre au corps à se débarrasser des cellules cancéreuses), les maladies rares et auto-immunes et les maladies cardiovasculaires. Ces champs de recherche sont assez proches de ceux d’autres laboratoires, c’est pour cette raison que Moderna Therapeutics a noué des partenariats avec plusieurs grandes institutions comme AstraZeneca (spécialisée dans l’oncologie), Merck ou encore la DARPA. Cette dernière est la Defense Advanced Research Projects Agency, une agence gouvernementale placée sous l’égide du département de la Défense dont l’objectif est de se focaliser sur la recherche en nouvelles technologies appliquée au domaine militaire.
Moderna Therapeutics s’intéresse surtout aux travaux qui concernent l’ARNm ou ARN messager. L’ARNm est une molécule porteuse du code génétique de l’ADN et qui joue un rôle essentiel dans la production de protéines permettant à notre corps de fonctionner, sans endommager le code génétique original détenu au sein de l’ADN.
Parmi les recherches actuelles menées par le laboratoire, on retrouve notamment un vaccin à ARNm contre le Zika actuellement en phase 2. Il s’agit d’une maladie transmise par piqûre de moustiques, transfusion sanguine ou relations sexuelles surtout présente en Amérique latine. Moderna travaille également sur un vaccin à ARNm contre le cancer du pancréas en phase 1. Bien sûr, le vaccin le plus connu de Moderna est celui contre le COVID-19 dont les résultats semblent prometteurs.
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Vaccin contre le COVID-19 : La consécration de Moderna
En novembre 2020, Moderna Therapeutics fait la Une de l’actualité. La raison ? L’annonce d’un vaccin à ARNm efficace à 94,5%. Il s’agit du premier vaccin aussi efficace contre le COVID-19. Ce résultat est issu d’un test en phase 3 sur 30 000 personnes. S’en suit un engouement de la part de la population, mais aussi des États.
Rapidement, Moderna Therapeutics va signer un deal avec la Suisse qui est actuellement en train d’étudier la fiabilité de l’étude autour de ce vaccin qui était en phase 3. Un contrat a également été noué avec le Royaume-Uni ou même l’Union européenne qui a déjà précommandé 80 millions de doses pour une population estimée, sans la Grande-Bretagne, de 380 millions d’habitants.
Propulsé sur le devant de la scène, Moderna fait face à un engouement de la demande, mais promet de fabriquer près de 500 millions de doses en 2021 puis d’accélérer le rythme de production pour atteindre le milliard de vaccins par an, à compter de 2022.
Aujourd’hui, Stéphane Bancel et Moderna travaillent déjà sur l’élaboration de vaccins à ARNm permettant de contrer la contraction des variants britannique, brésilien, sud-africain et japonais du coronavirus. Cependant, le fondateur de la biotech a déjà assuré que le vaccin actuellement mis en circulation avait une efficacité, certes limitée, contre le variant britannique.
Les ambitions de Stéphane Bancel pour Moderna
Stéphane Bancel veut transformer Moderna en géant pharmaceutique. Il indiquait ainsi au Figaro, fin décembre 2021, que cette startup aura « l’ampleur d’un Roche » d’ici 12 à 18 mois. Il faut dire que sa société se positionne sur de nombreux fronts aujourd’hui et est en passe de réaliser des avancées spectaculaires dans le domaine des cancers et sur d’autres sujets comme les maladies pulmonaires.
Actuellement, Moderna travaille sur un vaccin pour contrer le variant Omicron du COVID-19. La startup de Stéphane Bancel a également connu de belles avancées en ce qui concerne la création du PCV ou Personalized Cancer Vaccine, actuellement en phase 2. Ce produit permettrait de cibler directement les antigènes d’une vingtaine de tumeurs.
Stéphane Bancel homme d’affaires et milliardaire
Stéphane Bancel n’est pas seulement l’homme à la tête de Moderna. S’il possède 9% de cette société qu’il a fondée, il s’investit également dans d’autres entreprises comme QIAGEN dont il a pris la tête du conseil d’administration. QIAGEN une société qui fournit des outils pour les laboratoires durant leurs essais cliniques. L’entreprise s’est engagée dans l’accompagnement de laboratoires qui sont actuellement en pleine recherche de vaccins contre le COVID-19. Stéphane Bancel est également à la tête du board de Syros Pharmaceuticals, une société qui se base sur l’approche génomique pour soigner des maladies comme les leucémies.
À l’annonce de la recherche d’un vaccin contre le coronavirus, l’action de Moderna a décollé, faisant de Stéphane Bancel un milliardaire. Sa fortune s’est encore consolidée suite aux annonces du laboratoire et de son vaccin efficace à 94,5%.
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La fortune de Stéphane Bancel
La crise sanitaire n’a pas porté préjudice à la fortune des milliardaires français. Mieux encore, quatre nouvelles personnes ont fait leur entré au classement Forbes. « La plupart d’entre eux sont parvenus à stabiliser leur fortune, certains l’ont même vue augmenter de manière significative », souligne le magazine Forbes dans son classement.
À la tête de ce classement, nous retrouvons Bernard Arnault (président du leader du luxe, LVMH), Françoise Bettencourt-Meyers (L’Oréal), et François Pinault (Kering et Christie’s). Suivi par les frères Alain et Gérard Wertheimer, propriétaires de Chanel (28,8 milliards chacun), Emmanuel Besnier, héritier de Lactalis (15,9 milliards), Patrick Drahi, propriétaire via Altice de BFM, Libération et RMC (9,8 milliards), Rodolpe Saadé de l’armateur français CMA-CGM (9 milliards), Xavier Niel propriétaire notamment d’Iliad-Free et du journal Le Monde (7,3 milliards) et Alain Mérieux de l’empire pharmaceutique bioMérieux (6,8 milliards).
Stéphane Bancel, le patron du laboratoire Moderna, fait partie de cette liste de français qui ont vu leur fortune s’envoler grâce au vaccin anti-Covid. Il détient en effet 8 % du laboratoire pharmaceutique. Il entre grâce à cela à la 23e place du classement Forbes avec une fortune estimée à 3,5 milliards d’euros.
Le , le cours de l’action Moderna avait atteint 80 dollars. La part de Stéphane Bancel valait 2,5 milliards de dollars. En , l’action atteint 134 dollars et selon le nouveau classement Forbes, sa fortune est estimée à 3,5 milliards d’euros. Le mois suivant, sa fortune s’élève à 4,3 milliards de dollars.
En revanche, Stéphane Bancel assure qu’il ne crée pas Moderna pour s’enrichir et entend reverser sa fortune à la philantropie et au secteur de la santé.
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Stéphane Bancel et les sphères économiques mondiales
Stéphane Bancel est très impliqué dans les sphères économiques mondiales. En 2009, il intègre The Forum of Young Global Leaders, créé en 2014. Organisé en marge du Forum Économique Mondial de Davos, cet événement rassemble plus de 1 400 jeunes décideurs du monde entier évoluant dans divers domaines. On y retrouve des journalistes, des entrepreneurs, des activistes, des artistes… Young Global Leaders se veut être un lieu d’échanges entre acteurs du secteur public et privé pour oeuvrer à la construction d’un monde meilleur, plus durable et inclusif.