Pierre Della Monica Bon Entendeur
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Pierre Della Monica, membre de Bon Entendeur et diplômé de SKEMA

Pierre Della Monica est diplômé de l’EDHEC et de SKEMA, mais, s’il est connu aujourd’hui, c’est pour son groupe, Bon Entendeur, qu’il a cofondé avec Arnaud Bonet et Nicolas Boisseleau. Le musicien revient sur ses études, les débuts de Bon Entendeur et la sortie du nouvel album.

 

Les études de Pierre Della Monica

Tu as commencé par un passage en école de commerce. Pourquoi s’orienter dans cette voie ?

C’était une époque où je ne savais pas quoi faire. Il fallait choisir un cursus et donc je me suis orienté vers un IUT Techniques de commercialisation pour ne me fermer aucune porte. Je ne savais pas ce que je voulais faire après, j’ai choisi l’EDHEC pour faire de la finance, pendant un an, car je savais que je pouvais passer de la finance au marketing facilement. J’ai fait un stage à la Société Générale, puis je suis allé en marketing. J’ai ensuite rejoint SKEMA pour ma dernière année, pour retrouver mes collègues de Bon Entendeur à Paris.

 

Les débuts de Bon Entendeur

Comment as-tu rencontré les autres membres du groupe ?

J’ai rencontré Arnaud à Aix-en-Provence quand j’étais en 4e. Nous habitions tous les deux là-bas. J’ai connu Nicolas grâce à son petit frère. J’étais dans sa classe, en prépa intégrée à l’ESEO à Angers.

 

Comment a commencé ton histoire avec la musique ?

Mes parents font tous de la musique. Mon père joue du violon, ma mère et mon frère, du piano. Je joue de la guitare. Quand on a lancé Bon Entendeur en 2012, on ne s’attendait pas du tout à aller jusque-là ! Au début, nous sélectionnions juste des musiques qui nous plaisaient pour les partager sur les réseaux sociaux. C’était plus un blog.

 

Comment décrirais-tu le concept et le style Bon Entendeur ?

Le style, c’est d’abord de véhiculer des ondes feel good. Bon Entendeur, c’est une musique positive qui donne envie de sourire, qui véhicule quelque chose d’agréable. Nous dénichons de vieux sons français pour les retravailler et leur donner cette énergie. Si notre premier album était très français, dans notre deuxième album, on retrouvera également des sons étrangers.

 

Le concept de départ est original : vous réalisez des interviews de personnalités mises en musique grâce à des mixtapes. Comment vous est venue l’idée ?

Entre 2012 et 2013, on faisait des playlists à partir de titres qu’on avait aimés, mais on savait qu’il fallait évoluer. Nous voulions trouver le moyen de mixer des sons entre eux et de faire une mixtape en ajoutant une touche originale et sympa. À ce moment-là, c’était le boom des mixtapes. C’était aussi l’époque où DSK était empêtré dans l’affaire du Sofitel. On s’est donc amusés à prendre son discours où il faisait de la langue de bois pour le mettre en introduction de notre première mixtape.

On a eu un succès auquel on ne s’attendait pas. On a donc réfléchi à ce qu’on pouvait mettre en avant et on a enchaîné avec Fabrice Luchini, Gérard Depardieu, Jean Dujardin… C’est là qu’est né le concept. À l’origine, les extraits d’interviews étaient diffusés uniquement en introduction de la mixtape. Désormais, on les retrouve tout au long de la mixtape.

 

Aller-Retour : Le premier album de Bon Entendeur

En 2019, vous sortez votre premier album avec des reworks iconiques, notamment Le Temps est Bon, qui connaît un succès dingue. Est-ce que vous vous y attendiez ?

Pas du tout. On ne s’attend jamais à un tel succès. Il ne faut pas faire de la musique pour le succès. Mais, s’il vient, c’est super. C’était intéressant de voir comment Le Temps est Bon a eu plusieurs vies. On l’a officiellement sorti en indépendant en 2017. C’était notre premier remix. En 2019, lorsque nous sommes entrés chez Columbia, il a connu une deuxième vie. C’était une véritable caisse de résonnance. Nous avons eu accès à des télévisions et des radios et il a commencé à tourner sur Instagram, en story.

 

Est-ce que vous vous êtes lassés de ce morceau ?

On s’en lasse forcément. Quand l’album sort, on a déjà tellement entendu nos sons qu’on en peut déjà presque plus. Nous sommes obligés de jouer Le Temps est Bon à chaque concert. En 2019, on a eu 150 concerts, on a dû faire 150 fois le même geste pour jouer ce morceau, mais on ne se lasse jamais de la réaction du public quand il l’entend !

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Zoom sur Minuit, le deuxième album de Bon Entendeur

Le deuxième album arrive bientôt. Comment le décrirais-tu ?

Quand on a commencé à travailler sur Minuit, deux problèmes se posaient à nous. Le premier est qu’il ne fallait pas reproduire notre premier album. L’autre problématique était la construction de cet album. Nous étions très fiers de notre premier opus, mais nous n’imaginions pas le jouer en public. Après deux ans de tournée, nous avons réalisé qu’il n’était pas toujours évident de proposer des albums, surtout en DJ set ou en boîte. Nous voulions donc faire des morceaux plus dynamiques, plus proches de ce que l’on mixe.

Pour Minuit, nous gardons l’ADN du premier album, c’est-à-dire la volonté de remixer de vieilles chansons françaises, mais pas que ! Il y a une phase jour qui ressemble beaucoup à Aller-Retour et une phase nuit dans laquelle nous avons tenté des remixes d’artistes anglais ou même ivoiriens. Nous avons ouvert notre spectre. Nous avons ainsi créé des morceaux beaucoup plus punchy.

 

Dans Minuit, on retrouve aussi des créations originales : un morceau avec Sofiane Pamart et un autre avec MC Solaar. Pourquoi ne pas proposer plus de morceaux de votre création ?

Il y a beaucoup de remixes sur nos deux albums. Nous essayons tout de même trouver le moyen de faire un pont entre notre album et nos mixtapes. Sur Aller-Retour, nous avons réalisé des productions originales grâce aux Entrevues et nous voulions trouver un dispositif similaire. Sur Minuit, ce sont des morceaux à part entière. Pour Sofiane Pamart, nous sommes tombés amoureux du morceau au piano qu’il nous a envoyé. Pour MC Solaar, nous l’avons directement contacté. Nous lui avons envoyé une création originale et il nous a fait un texte en deux prises.

Est-ce qu’on va proposer plus de créations originales ? Aujourd’hui, on passe notre vie à chercher des vieux sons pour notre mixtape, mais on tend vers les productions originales. Peut-être qu’on y arrivera petit à petit, mais l’exercice du remix n’est pas le même et il nous plaît beaucoup pour l’instant. Ça nous éclate de trouver de vieux sons, de voir comment on peut les remettre au goût du jour.

 

Vous avez travaillé cet album pendant la crise. Est-ce que ça a eu un impact sur son écriture ?

On a eu beaucoup plus de temps pour le faire. Avec la tournée prévue en 2020, on n’aurait jamais pu sortir et présenter un nouvel album en juin 2021. On avait une énergie qui bouillonnait ! Nous sommes passés d’un été radieux à une succession de confinement et cette énergie non dépensée s’est retrouvée dans la partie nuit de notre album. Nous avions envie que ça bouge, que ça danse et je pense que ça va se ressentir.

 

Comment te sens-tu à l’idée de reprendre les shows ?

D’un côté, je suis hyper excité. J’ai hâte de voir le public, de prendre le train, de retrouver les copains. De l’autre, je suis stressé. Les tournées nous imposent un rythme dingue : on mixe, on se couche, on prend l’avion, on mixe, on se couche, on prend l’avion… J’ai l’impression que je n’aurai jamais l’énergie pour affronter ces énormes tournées. Mais, dès qu’on va se retrouver devant le public, tous les doutes vont disparaître. J’ai hâte.

 

L’avenir de Bon Entendeur

C’est quoi la suite pour Bon Entendeur ?

Il y a un an, j’aurais dit : tournée d’été ou tournée d’hiver. Aujourd’hui, on a l’impression qu’on ne peut s’exprimer que six mois par an. Petit à petit, les jauges vont augmenter, on pourra faire des spectacles en extérieur, puis en intérieur. L’été sera sympa, mais il faudra voir ce que ça donnera en hiver.

Concernant un futur album, pour l’instant, Minuit n’est pas encore sorti. Pour l’instant, on a le syndrome de la page blanche. On va sortir ce deuxième album, le présenter, le digérer et gagner en maturité, puis on va progressivement réfléchir au troisième album.

 

Et quelle suite pour toi ?

Aujourd’hui, Bon Entendeur a pris le pas sur tout dans ma vie. Je passe beaucoup de temps avec Arnaud et Nicolas. On s’entend très bien en dehors de Bon Entendeur. C’est une drôle de vie, car tu ne sais même plus quand tu travailles ou quand tu arrêtes de travailler. Bon Entendeur est profondément imbriqué dans ma vie personnelle. Mais on a d’autres projets.

On a aussi Belle Époque, une jeune entreprise qui sonorise des espaces comme des restaurants ou des bars. Je crois beaucoup dans cette boîte qui est hyper pérenne et ne dépend pas de nos fans. Belle Époque, c’est aussi beaucoup moins sentimental et plus pragmatique et c’est une société qui évolue dans un domaine qui me plaît.

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