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À quoi ressembleront les métiers de demain et comment s’y former ?

Pendant plusieurs mois, NEOMA et Arts et Métiers ParisTech ont travaillé sur un livre blanc qui creuse le sujet des métiers de demain. Depuis plusieurs années, le même marronnier revient nous rappeler qu’une part importante des jobs de demain n’existent pas aujourd’hui. Les deux écoles ont donc tenté d’apporter un éclairage sur ce sujet, pour comprendre à quoi ressemblera le monde du travail demain.

 

Lors d’un débat autour de ce livre blanc, Delphine Manceau, DG de NEOMA, Véronique Matignon-Ménard, DRH Vinci Énergies et Laurent Champaney, DG d’Arts et Métiers ParisTech, ont tenté de répondre à la question que tout le monde se pose, surtout en ces temps de crise : à quoi ressembleront les métiers de demain ?

 

Pourquoi faut-il s’intéresser aux métiers de demain ?

En tant qu’établissement formant les managers et ingénieurs de demain, Laurent Champaney explique que les écoles ont « besoin de former des jeunes qui vont accompagner ou être acteur de cette révolution accélérée par la crise du COVID. » De son côté, Delphine Manceau rappelle que la transformation du monde professionnel, provoquée par la prise en compte des enjeux environnementaux et technologiques, est d’ailleurs à la base de la refonte du PGE de NEOMA.

En outre, en ces temps de crise où le travail s’est digitalisé, la question du management à distance se pose également, entre les réunions zoom et l’éloignement physique des collaborateurs. « Pour que cela fonctionne, il faut beaucoup de rigueur, mais aussi analyser ce qui peut se faire seul et ce qui doit se faire en communauté. Cela veut dire que « managérialement », il faut réfléchir non pas à un temps de télétravail, mais à ce qu’on peut faire en télétravail et cela pose la question du sens », indique la DRH de Vinci Énergies. Ainsi, les compétences recherchées par les entreprises ont beaucoup évolué ces derniers mois.

 

Les attentes des entreprises en 2020

Véronique Matignon-Ménard indique que pour affronter les bouleversements dans les entreprises, les recruteurs se focalisent d’abord sur les soft-skills. « Les jeunes diplômés doivent savoir comment réagir, vis-à-vis des transformations ou vis-à-vis des clients. Ils doivent également être dotés de confiance, d’un esprit d’entreprendre, mais ils doivent être également des managers responsables. » Les deux directeurs d’écoles soulignent également l’importance du développement de l’esprit entrepreneurial, mais aussi des qualités personnelles chez les étudiants.

Les autres éléments clés selon la DRH de Vinci Énergies sont la solidarité et la responsabilité. « Il faut être solidaire entre nous, mais aussi avec les clients et avec les autres. Être un manager responsable, respectueux de l’environnement, cela passe d’abord par le changement des comportements personnels. En tant que société, nous avons une responsabilité sociale. »

Delphine Manceau met également en avant le volet environnemental qui est important pour les entreprises, mais essentiel pour les étudiants qui doivent être à formés à la complexité de ce sujet. « Pour passer à l’action, ils doivent comprendre la dimension technique et scientifique des questions environnementales. C’est pourquoi nous les avons fait travailler sur des sujets concrets lors d’un séminaire dédié. »

L’hybridation des compétences devient un enjeu également important dans les entreprises. Alors que les écoles d’ingénieurs proposent désormais des cours de management pour diplômer des étudiants qui sauront prendre les décisions complexes qui sont attendues dans le monde de demain, les écoles de commerce proposent des formations hybrides, à l’image de TEMA, la formation mi-tech, mi-management proposée à NEOMA. Cette dernière impose même aux étudiants de réaliser plusieurs mois chez un partenaire qui affiche une autre expertise, comme les écoles d’ingénieurs.

 

La tech et la data au cœur des métiers de demain

Si les soft-skills sont importantes, les compétences techniques restent centrales, même dans le monde de demain. « Nous avons besoin de jeunes qui savent manipuler ses datas, mais aussi ajouter une expertise pour créer de la valeur pour nos clients », précise la DRH de Vinci Énergies. « L’outil de pilotage aujourd’hui, c’est la data. Il faut donc former les ingénieurs qui sauront utiliser ces données pour prendre des décisions complexes, car aujourd’hui il faut mixer les données qui viennent des simulations, mais aussi du terrain », complète le DG d’Arts et Métiers ParisTech.

Bien évidemment, les ingénieurs sont formés à ces notions techniques, mais la question se pose pour les écoles de commerce. Quelle sera la place des managers dans ce « nouveau monde » ? « Demain, les individus vont se recentrer sur ce qui fait la valeur ajoutée des êtres humains face à l’automatisation des décisions, c’est-à-dire la créativité, mais aussi la mise en regard entre les datas et les situations qui sont toutes différentes. Dans des métiers comme l’audit ou la finance, on utilise beaucoup de données, mais le responsable marketing ou l’auditeur va travailler sur la partie décisionnaire et créative, là où il a une valeur ajoutée », répond la DG de NEOMA. « Il est important de ne pas juste prendre la donnée en tant que telle, mais de la comprendre et de l’analyser. La logique de raisonnement reste humaine », poursuit la DRH de Vinci Énergies.

Comment sont donc formés les étudiants en école de commerce à ces notions ? « Nous formons les gens qui savent échanger avec les experts techniques. C’est important de travailler avec des gens qui ont d’autres compétences que soi. Il faut qu’ils comprennent suffisamment la technique pour pouvoir l’utiliser de façon pertinente. Là où l’humain est également essentiel, c’est sur la question de l’éthique des données », indique Delphine Manceau. Derrière toutes ces questions, un enjeu se dessine pour Véronique Matignon-Ménard, celle du sens des technologies dans l’entreprise et de leur place.

 

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