Au mois de mars dernier, Emmanuel Faber a été évincé du poste de PDG à la suite de la pression de plusieurs actionnaires qui critiquaient notamment sa stratégie et les résultats peu satisfaisants du groupe Danone. L’entreprise française vient désormais d’annoncer l’identité de la personne qui va lui succéder à ce poste. Il s’agit d’Antoine de Saint-Affrique. Zoom sur le parcours du nouveau PDG du groupe français Danone.
Qui est Antoine de Saint-Affrique, nouveau PDG de Danone ?
Antoine de Saint-Affrique est diplômé de l’ESSEC Business School. Il sort de l’école de commerce 1987 avec un MBA. Il est également diplômé de la Harvard Business School en 2002. Il a évolué professionnellement dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, en Hongrie, en Norvège et en Russie. Il a occupé des postes stratégiques pendant 23 ans au sein du groupe concurrent de Danone : Unilever. Il a notamment dirigé la branche alimentation pendant quatre après avoir été vice-président de la filiale Unilever Skin Business. Antoine de Saint-Affrique était à la tête du chocolatier suisse Barry Callebaut depuis 6 ans. Il a toutefois quitté son poste en août 2020.
Il est par ailleurs important de souligner qu’Antoine de saint-Affrique a déjà eu l’occasion de travailler pour le groupe Danone à la fin des années 1990, quand Amora faisait encore partie du groupe. À l’époque, il occupait le poste de vice-président marketing.
En novembre dernier, quand Danone affichait de mauvais résultats à cause notamment de la crise sanitaire et de la suppression de 2 000 postes, Antoine de Saint-Affrique, de son côté, enregistrait des résultats quasi-stables. Il aura pour mission principale de mettre en action le plan de restructuration “Local First” et de sortir Danone de sa période de récession.
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Antoine de Saint-Affrique : la personnalité du nouveau CEO de Danone
Antoine de Saint-Affrique a la réputation d’être une personne loyale qui défend coûte que coûte ses produits et qui sert à tout prix les intérêts du Conseil d’administration en ne se mettant jamais en désaccord avec eux. Il a la particularité de rassurer son personnel et les figures incontournables du groupe.
Danone a ainsi trouvé un dirigeant avec une empreinte internationale très forte et une connaissance du monde de l’agroalimentaire très complète. Il également très sensibles aux questions sociales et éco-responsables qui constituent deux piliers du groupe. Lors d’une interview avec BFM Business en février 2020, il souligne, en parlant de son ancienne entreprise : « Notre activité doit pouvoir exister à un horizon de très, très long terme même si nous sommes cotés en bourse. Le fait d’avoir des arbres et de la pluie sur les arbres, des fermiers qui gagnent leurs vies et des enfants de fermiers qui prennent leur suite est très important pour nous. C’est pourquoi nous luttons contre la déforestation, construisons des écoles et des dispensaires. »
Danone, devenue une entreprise à mission, s’aligne parfaitement avec ses ambitions écologiques et sociales. Il y a deux ans, il ne manquait pas de rappeler : “Il n’y a pas de futur pour une entreprise qui ne serait pas un acteur économique responsable, tant du point de vue environnemental que sociétal.”
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Les défis d’Antoine de Saint-Affrique
Antoine de Saint-Affrique sera confronté à de nombreux défis. Le groupe Danone enregistre certes des résultats satisfaisants avec notamment un chiffre d’affaires de 23,62 milliards et un résultat net stable à 2 milliards d’euros. Or, sa marge opérationnelle a considérablement baissé en 2020 (-14%), un niveau en deçà de celui de ses concurrents. Pour remédier à cette problématique, Emmanuel Faber, ancien PDG du groupe, avait réduit considérablement le budget marketing, chose qui a très fortement déplu aux actionnaires.
En outre, le groupe français compte dix fois plus d’employés dans le monde que Barry Callebaut. Cela implique donc de nombreux défis sociaux à relever et une exposition à de multiples pressions des différentes parties prenantes (consommateurs, actionnaires, salariés, etc.). La mission première d’Antoine de Saint-Affrique sera ainsi de relancer la croissance de Danone tout en répondant aux attentes des différents acteurs.
Mais ce ne sont pas les seuls défis d’Antoine de Saint-Affrique. Il devra composer avec le changement des habitudes de consommation des clients changent qui rejettent massivement les produits laitiers ou les produits transformés, sans parler de la crise sanitaire qui vient chambouler le monde économique.
L’attractivité de l’entreprise se replie considérablement depuis plusieurs années. Elle a en effet du mal à attirer de nouveaux investisseurs étrangers, à cause notamment des règles internes qui limitent les droits de vote des actionnaires. Le cours de la Bourse avoisine aujourd’hui les 57 euros, soit le niveau d’il y a 6 ans.
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Un reproche très atypique fait à Antoine de Saint-Affrique
On reproche à Antoine de Saint-Affrique de ne pas être une femme. En effet, l’entreprise Women First, qui a pour mission de se battre pour faciliter l’accès des femmes aux postes de cadres, s’est mobilisée la semaine dernière pour défendre une autre candidate qui n’a pas réussi à avoir le poste. Il s’agit de Nathalie Roos, directrice de la branche produits professionnels chez L’Oréal. Un post sur LinkedIn défendant ses intérêts a été vu 500 000 fois. Nathalie Roos affiche une très bonne connaissance du monde de l’agro-alimentaire et une excellente réputation opérationnelle. Néanmoins, elle ne s’est pas vu attribuer le poste de CEO de Danone, une décision qui a révoltée la toile.
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