Les répercussions économiques dues à la crise sanitaire ont été conséquentes et n’ont pas épargné les cabinets de conseil. Le secteur a subi une baisse d’activité de -11,4% et un recul d’effectifs de -2%. Toutefois, en début d’année 2021, les indicateurs étaient au vert avec une reprise moyenne de +10% pour le conseil en stratégie.
Depuis 2013, le secteur du conseil a connu une croissance continue et régulière. La crise sanitaire a toutefois bousculé cette tendance et a eu des conséquences sur l’activité des cabinets et plus particulièrement les plus petits. Cette période atypique a poussé les groupes à se réinventer et à adapter leurs modes de travail. Ils sont en effet passé au télétravail généralisé et ont eu pour défi de préserver le management de proximité quotidien.
Ces enjeux de transformation n’ont pas été très contraignants au vu de leur fonctionnement déjà très digital et de leur population d’employés jeune, agile et bien équipée pour s’adapter à toute situation et rebondir rapidement. Aussi terribles que soient les conséquences sanitaires et économiques du covid-19, cet « épisode » a tout de même permis d’ouvrir le champ des possibles, comme le révèle une étude qualitative et quantitative menée par Syntec Conseil auprès de ses membres et dans laquelle se dévoilent des opportunités précieuses à explorer pour l’avenir.
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Une croissance exponentielle pour le secteur du conseil interrompue en 2020
Le secteur du conseil a connu une longue période de croissance continue qui s’est poursuivie jusqu’en 2019 avec un léger tassement de la croissance au quatrième trimestre, ce qui a eu pour résultat un taux annuel de progression de +8,6%, après une progression de 12% en 2018. Ces chiffres étaient principalement portés par les activités de conseil en stratégie et management, qui monopolisent à elles seules 73% de l’ensemble du marché.
Le marché des Études et celui du Recrutement ont enregistré respectivement une hausse de 3% et 3,6% en 2019. Le marché du conseil en Évolution Professionnelle représente la seule exception à cette croissance : une part importante de l’activité est contra-cyclique et a subi une baisse d’activité de -5%. Mis à part cette dernière exception, les métiers du conseil ont dans leur ensemble connu une expansion en 2019.
Mais les activités du conseil ont connu un arrêt brutal en mars 2020, lors du premier confinement. Ce sont évidemment les petites structures, et notamment les acteurs du conseil en recrutement et les instituts d’études qui ont le plus souffert de cette situation inédite. Les agences de conseil en communication ont également subi de grandes pertes, surtout celles liées aux activités de l’événementiel, qui ont eu recours massivement au chômage partiel.
Les grands cabinets de conseil en stratégie, plus résistants face à la crise sanitaire ?
Matthieu Courtecuisse, président de Syntec Conseil et fondateur de Sia Partners, a expliqué lors d’une interview avec Consultor : « Ce sont toujours les grands cabinets de conseil en stratégie et management (de 50 à 150 M€ de CA) qui s’en sortent effectivement le mieux, avec + 14 % au S1 et + 11 % au S2, alors que les cabinets de moins de 3 millions d’euros de CA devraient rester dans le rouge (– 6 % au S1, – 8 % au S2). »
Il poursuit : « Il est certain que lorsqu’un petit cabinet n’est exposé qu’à un seul client qui représente 30-40 % de son revenu, ou un seul secteur qui fait 60-70 % de son activité, et que ce secteur est touché par la crise covid, il n’est pas facile d’avoir un portefeuille de gestion des risques. »
Même si les cabinets de conseil en stratégie n’ont pas entièrement été épargnés par la crise économique, ils ont tout de même rebondi rapidement, grâce à leur agilité et leur réactivité. Ils ont réorganisé leur activité et ont pu continuer et même démarrer des missions. « Pour la première fois, nous avons vu à l’œuvre leurs capacités à utiliser leurs propres gains de productivité liés au digital. Cela n’avait pas du tout été le cas lors de la crise de 2008-2009, qui avait été très rude pour le secteur du conseil en général », détaille le président du syndicat pro du secteur.
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Les grandes mutations du secteur du conseil
La crise sanitaire a eu pour répercussion le passage au télétravail et l’accélération d’une évolution déjà entamée. « Si les consultants ont l’habitude de travailler dans des environnements variés, la distance au sein des équipes imposée par le télétravail est quant à elle inhabituelle et nécessite une adaptation dans les modes de collaboration », précise Matthieu Courtecuisse.
Les cabinets de conseil ont également eu à se réorienter et à développer de nouvelles expertises en réponse aux besoins émergents de leurs clients. Les cabinets sont maintenant tenus de gérer des problématiques telles que la généralisation du télétravail, la refonte de l’organisation et des processus, l’adaptation des modes de management mais aussi le développement durable et le développement de nouveaux canaux de distribution. « La crise que nous vivons agit comme un accélérateur sur des tendances que nous avions déjà identifiées et explorées dans nos méthodes et nos pratiques. Nous ne sommes pas surpris, mais nous devons proposer encore plus rapidement des solutions concrètes », analyse le président de Syntec Conseil.
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Une reprise qui s’accélère pour les cabinets de conseil en 2021
La tendance de croissance pour le secteur du conseil est à l’optimisme, grâce à une reprise satisfaisante en ce début d’année 2021. En mai 2021, 77 % des sociétés interrogées estimaient que leur activité était à la hauteur de leurs attentes, voire même supérieure au budget prévisionnel. L’ensemble des entreprises du secteur exprime des perspectives de croissance admirables pour l’année 2021 (+11 % en moyenne par rapport à 2020 et de +3 % par rapport à 2019).
Matthieu Courtecuisse détaille : « 2021 s’annonce bien comme une année de reprise qui pourrait même être particulièrement forte dès le second semestre, pour le conseil en stratégie et management, en hausse de 10 % par rapport à 2020. En cette fin 2021, les résultats des cabinets se situent en moyenne au-dessus de 2019. Et pour 2022, on annonce déjà une croissance à deux chiffres. Ils apparaissent donc comme covid-proof et robustes face aux crises. »
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