Rencontré lors du bootcamp sur l’entrepreneuriat organisé par Audencia à Nantes, Raphaël Baux est venu pour nous présenter son profil. Étudiant de première année du Programme Grande École, il décide de lancer sa propre entreprise : une agence de gestion de talents pour des magiciens. Le projet lui est venu à l’esprit, car son frère, Xavier, pratique la magie et fait des prestations à Nantes. Leur micro-entreprise commence à fleurir et recueille déjà des magiciens prestigieux dans toute la France. Nous sommes allés à leurs rencontres pour qu’ils nous parlent de leur projet.
Le profil de Raphaël Baux, un jeune étudiant d’Audencia qui lie entrepreneuriat et magie
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Raphaël : Je m’appelle Raphaël, je suis en première année du Programme Grande École d’Audencia. Dès mon arrivée au lycée, j’étais intéressé par le commerce et je me suis découvert une passion pour le management. C’est pour ça que j’avais décidé de faire une filière STMG. J’ai pu commencer à mettre en pratique cette passion au travers d‘une association e-sportive de la première jusqu’à la terminale. Après, je suis rentré en classe préparatoire ECT au Lycée Voltaire, à Orléans, pour rejoindre les meilleures écoles de commerce et mon choix s‘est porté sur Audencia.
Comment est-ce que ce projet d’entreprise t’est venu à l’esprit ?
Raphaël : Au départ, je ne connaissais pas trop l’entrepreneuriat. Je voulais travailler par le domaine du sport, alors ça a été ma première idée. Puis, il y avait aussi le développement personnel. Je ne savais justement pas où commencer, il n‘y avait rien de concret. Et d‘un coup, je me suis tourné vers mon frère, Xavier, qui s’était déjà mis à la magie à ce moment-là. C’est à travers sa passion que notre projet a pris forme. Au début, Xavier réalisait des prestations pour des événements comme des anniversaires, des fêtes de village ou même une caserne de pompier. C’est là que j’ai vu le véritable potentiel de l’idée.
Est-ce qu‘Audencia a contribué d’une quelconque façon à ton projet ?
Raphaël : L’idée de l’entreprise nous est venue à Noël, en 2024, donc un peu avant le programme Emerge d’Audencia. À partir de là, on a fait un business plan et une étude de marché grâce aux notions que j‘ai eues en prépa. Je me suis renseigné auprès de mon entourage et des entrepreneurs pour savoir comment s’y prendre. Ensuite, j’ai découvert l’Incubateur d’Audencia et nous y avons postulé pour la promotion du printemps. L’avantage du programme Emerge, c’est que nous avons pu assister à des ateliers et des échanges avec des professionnels qui s’intéressent à notre projet. Nous nous sommes aussi tournés vers Pépite Pays de la Loire, qui a ajouté une plus-value dans l’accompagnement et le façonnement du projet.
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Deux frères et une entreprise : quand passion et compétences s’unissent
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques mots ?
Raphaël : C‘est une agence de gestion de talents qui visent à maximiser le potentiel des talents, comme on le ferait avec des athlètes. Avec mes compétences en management, l’idée est de pouvoir aider les magiciens en herbe à accomplir leur rêve. On n’a que le statut de micro-entreprise, car ça permet à mon frère de continuer à se former. Une fois qu‘il aura la majorité, on commencera à recruter des magiciens et lancer réellement notre activité.
Xavier : J‘essaie de faire des prestations avec tout type de client. Pour des entreprises (team-buildings, des séminaires, des lancements de produits) ou bien des particuliers (anniversaires, soirées, mariages). Ça nous permet de nous construire un réseau et de développer mon expérience en tant que magicien indépendant.
Comment fonctionne la plateforme ?
Raphaël : En gros, on proposerait un site web qui relierait les magiciens de notre agence et les entreprises. Imaginons par exemple qu’un restaurant veuille engager un magicien pour divertir sa clientèle. Il n’aura qu’à se rendre sur notre site, consulter les différents profils des magiciens, et choisir parmi eux. Avec cette mise en relation, notre site nous permettra d’émettre un devis. Quant à la partie interne, on proposera également aux magiciens de se former à l’art de la magie avec des magiciens professionnels.
Xavier : On avait pensé à cet aspect de formation avec des professionnels, car, en France, il n‘y a qu‘une seule école de magie reconnue : Double Fond Formation. Le problème, c‘est qu’elle n‘est pas accessible niveau prix. Son diplôme de magicien revient à 10 000 € sur les deux ans. Pour ma part, je me suis formé en autodidacte grâce à des vidéos YouTube pour apprendre les bases.
Pourquoi avez-vous choisi de placer la magie au centre de votre entreprise ?
Raphaël : Je dirais que c’est surtout mon frère qui m’a fait découvrir cette passion, parce qu‘au début, je ne m’y intéressais pas particulièrement. Quand j’ai vu l’engouement que ça a généré, je m‘y suis penché, et depuis, nous travaillons ensemble.
Avez-vous déjà eu des retours quant à votre projet d‘entreprise ?
Raphaël : Étant donné qu’on n‘a pas encore lancé l’entreprise, on se concentre surtout sur sa construction. On a déjà pu récolter 1 000 € grâce à un appel à projets. Entre-temps, Xavier a pu multiplier les prestations, y compris une lors de la finale de l‘événement Spice-Up au Warehouse. Pépite Pays de la Loire lui a proposé de faire une prestation gratuite, mais on a pu avoir de bons retours et donné une bonne impression. Suite à ça, on a eu un partenariat avec BNP Paribas où on a pu pitcher notre projet devant eux, créer des cartes de visite et notre plaquette commerciale.
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Le futur du projet : comment les deux frères voient-ils leur avenir commun ?
Vous êtes encore jeunes, comment envisagez-vous l’avenir ? Quelles sont vos ambitions ?
Raphaël : Je me suis inscrit au parcours Engagement d‘Audencia. C’est un parcours avec un emploi du temps aménagé pour ceux et celles qui veulent développer leur activité entrepreneuriale, rejoindre une association, etc. Ça me laissera du temps à consacrer au projet. Lors des prochaines années, on veut gagner en expérience grâce aux stages en entreprise, pour moi, sur la partie managériale et commerciale. Aussi, avec le séjour à l’international, je vais être amené à développer mes compétences, mon niveau en langue, etc.
Xavier : Pour ma part, je suis actuellement au lycée ENCIA en bac pro commerce et de la vente. À partir de l’année prochaine et avec Parcoursup, j’aimerais faire une prépa ECP, parce que je viens d’un bac pro. Il s’agit pour la première année de faire une remise à niveau, puis de rejoindre les rangs d‘une prépa ECT. Cette année, je vais mener de front les études et ma formation en tant que magicien.
Comment ce projet d’entreprise répond-il à votre projet professionnel ?
Raphaël : L‘objectif serait de vivre de l‘entreprise. On veut créer une agence professionnalisante dans la magie, et, bien sûr, on a des ambitions pour créer un groupe qui détient plusieurs agences de gestion de talents : dans le sport, dans la magie, dans la musique, dans l’e-sport, etc. On chercherait à aider chaque talent à maximiser leur potentiel. Dès à présent, on commence à échelle locale. On a réussi à rentrer en contact avec Hugo L Mago, un des magiciens les plus connus de Nantes, qui serait partant pour nous soutenir en tant que formateur.
Xavier : Pour développer notre réseau, on cherche à entrer en contact avec des magiciens de la région, et agrandir le réseau au fur et à mesure. Par exemple, je suis accompagné par des magiciens semi-professionnels, puisqu‘ils ne vivent pas de leur carrière, et on fait des visios chaque soir pour m‘aider à m’avancer. Florian Neicigam, par exemple, fait partie de ces magiciens, et qui est enthousiaste à l’idée de nous rejoindre, non seulement en tant que formateur, mais aussi de faire partie de notre roster de magiciens. On compte également des professionnels, comme Ben Rose et Pascal Montembault, qui seraient aussi intéressés de nous aider pour la formation en interne.
Auriez-vous quelques mots pour les étudiants ou les jeunes qui veulent créer leur entreprise ?
Raphaël : Je dirais qu’il faut se lancer, ne pas avoir peur. J’admets que j’avais peur au début, mais je me suis lancé. Ça me fait penser à une citation de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais ; soit je gagne, soit j’apprends », et je pense que c’est une citation qui s’applique à tout le monde.
