Ingénieur de formation, Guillaume Nesa a décidé de se spécialiser dans l’air expiré. Une science peu commune qui a conduit à la création d’Olythe et permet, aujourd’hui, de mesurer le taux d’alcool et, demain, de détecter des maladies graves. Rencontre avec cet entrepreneur.
Le parcours de Guillaume Nesa, fondateur d’Olythe
Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
J’ai un background d’ingénieur mécanique. J’ai fait ma formation par apprentissage aux Arts & Métiers ParisTech, à Aix-en-Provence. J’ai ensuite réalisé un parcours manager en double compétence à l’IAE d’Aix. Ça m’a permis d’avoir des compétences techniques et managériales, et de me familiariser avec la gestion d’entreprise.
Après mon diplôme, j’ai travaillé pendant 10 ans dans une PME qui fabrique des analyseurs pour l’eau et l’air. C’est en me penchant sur les analyses d’air expiré que nous avons eu l’idée, avec un investisseur, de démocratiser l’éthylotest et proposer un produit beaucoup plus fiable.
Comment vous êtes-vous lancé dans l’aventure entrepreneuriale ?
Je travaillais dans une PME qui a malheureusement dû cesser son activité et c’était l’occasion de créer quelque chose. Mon background dans l’univers de l’analyse de l’air m’a aidé à aller rapidement dans la réalisation d’Ocigo, un produit qui allie technologie miniature et prix acceptable. Il passe haut la main toutes les normes indispensables pour être commercialisé sur les marchés européens et américains. Depuis 2020, nous vendons Ocigo en France, en Europe et aux États-Unis, depuis début 2021.
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L’histoire d’Olythe et d’Ocigo
Comment décrire Olythe et Ocigo en quelques mots ?
Olythe est une jeune entreprise qui a développé son propre capteur d’alcool dans l’air expiré et qui en a fait son propre produit : Ocigo. Aujourd’hui, Olythe conçoit et fabrique, dans ses locaux, l’un des meilleurs éthylotests connectés du marché.
Nous proposons également des produits et services liés à la consommation d’alcool et sommes présents sur le marché consumer et professionnel. Du côté des pro, nous développons des services et applications dédiées aux entreprises qui gèrent une flotte de véhicules. Ocigo est connecté à une application et va identifier le conducteur d’un camion grâce à un algorithme de reconnaissance faciale. Cela permet de s’assurer que c’est la bonne personne qui souffle. Le manager pourra ensuite suivre la consommation de ses collaborateurs, tout en respectant les données personnelles.
Comment fonctionne Ocigo pour le grand public ?
Nous avons développé une application plus simple, qui ne transfert aucune data. Ceci dit, si on veut prendre en photo et partager le résultat avec nos parents ou nos amis, on peut. Depuis le 1er juillet, une loi oblige les distributeurs de boissons à proposer des éthylotests et nous sommes présents sur ce sujet.
Comptez-vous proposer votre produit à la gendarmerie ?
C’est ce que nous allons faire prochainement. Mais nous devons proposer des fonctionnalités différentes et obtenir d’autres certifications. Aujourd’hui, Ocigo est capable de répondre à cette demande et nous avons de très bons retours de nos clients. Cependant, pour équiper les forces de l’ordre de notre produit, il faut répondre à un appel d’offres.
Imaginez-vous un dispositif qui permet de bloquer un véhicule, si la personne est testée positive avec Ocigo ?
On est sollicité, par un fabricant et des intégrateurs, pour mettre en place ce système. Ce sont des choses sur lesquelles on travaille.
Où en êtes-vous du développement d’Olythe ?
On démarre la partie prospection à l’étranger et nous serons bientôt à la recherche de candidats pour du VIE. Pour l’instant, nous commercialisons notre produit en Europe via des marketplaces spécialisés. Nous sommes toujours à la recherche de stagiaires ou d’apprentis que ce soit sur la partie business ou R&D. On s’entoure de nombreux étudiants et jeunes diplômés qui sont surtout très investis.
L’avenir d’Olythe dans le médical
Comment imaginez-vous l’avenir d’Olythe ?
Olythe est une entreprise qui tend à se spécialiser vers l’analyse d’air expiré. Nous visons deux objectifs :
- Conforter notre techno dans les futurs produits des forces de l’ordre. Nous voulons leur proposer des produits moins encombrants et moins chers.
- Créer des produits capables de mesurer des composés organiques volatiles et révéler des pathologies.
