8 à 10% de la population mondiale est dyslexique, une maladie qui impacte grandement la lecture et l’écriture chez les enfants et les adultes. Grâce à des travaux de recherche menés par des professeurs de l’Université de Rennes (Albert Le Floch et Guy Ropars), le fondateur et président de Lili For Life, Frédéric Granotier, a mis au point une lampe capable d’atténuer les effets de la dyslexie. Accompagné de Bertrand Descours, DG, il répond à nos questions sur cette technologie révolutionnaire.
Quel est votre parcours ?
Frédéric Granotier : Je me suis formé dans une école de commerce avant de commencer dans l’audit et le conseil. J’ai rejoint l’univers entrepreneurial en tant que DAF, puis DG de Selftrade, un courtier en ligne. J’ai ensuite cofondé Poweo, un opérateur de gaz et d’électricité, puis Lucibel, une entreprise spécialisée dans l’éclairage LED. En 2020, j’ai créé Lili For Life. Je suis toujours président de Lucibel et je suis également président de Rouen Normandy Invest, dont le but est de promouvoir l’implantation d’entreprises en Seine-Maritime.
Bertrand Descours : Je viens de rejoindre Lili. Je viens de terminer 25 ans d’une vie plutôt salariale. J’étais dirigeant au sein du groupe Feu Vert. Je me suis occupé de la direction de l’offre, des achats, de la supply chain et du marketing. Aujourd’hui, mon objectif est d’accompagner le développement de Lili et sa commercialisation.
Tout savoir sur Lili For Life, la lampe qui aide les personnes dyslexiques
Lili For Life, qu’est-ce que c’est ?
Frédéric : Lili For Life est une entreprise fondée en septembre 2020, sur la base des découvertes de deux chercheurs de l’Université de Rennes, Albert Le Floch et Guy Ropars, sur les causes de la dyslexie. Ils ont compris que cette maladie trouvait son origine dans l’absence d’œil dominant. Les personnes dyslexiques ont deux yeux dominants, ce qui fait que chacun de leurs yeux voit le texte à la même milliseconde. Les informations remontent au cerveau de façon concomitante, ce qui fait qu’il y a une superposition des images et donc des difficultés à lire.
Cette découverte exceptionnelle a fait dire qu’avec des lumières stroboscopiques, on devrait pouvoir recréer un décalage qui permettrait aux personnes dyslexiques d’arriver à lire avec beaucoup plus de facilité. Nous avons passé un accord avec ces chercheurs et l’Université de Rennes pour être leur partenaire exclusif pour la conception et la mise sur le marché au niveau mondial de lampes. C’est là qu’est née Lili For Life. Le but est d’aider le plus grand nombre de personnes dyslexiques possible et leur faciliter l’accès à la lecture rapide et changer leur vie. Notre slogan, c’est : « Avec Lili, je lis et je revis ».
Pourquoi vous êtes-vous intéressé à la dyslexie ?
Frédéric : Je me suis intéressé à la dyslexie par hasard, en rencontrant ces chercheurs. Dans leur laboratoire, j’ai vu une pile de courriers de familles venus tester leurs lampes. C’étaient des lettres poignantes pour remercier ces scientifiques et dire que leurs enfants étaient heureux, car ils avaient réussi à lire comme tout le monde. Quand j’ai vu ces courriers, cela m’a convaincu que c’était une découverte extraordinaire. C’est là que j’ai décidé de mettre mon expérience au service de cette cause.
Bertrand : De mon côté, ce qui m’a poussé à rejoindre le projet, c’est la quête de sens. Cette mission est issue d’une découverte scientifique majeure. Mon travail va aider à soulager des gens en souffrance, qui manquent de confiance en eux. Je suis également heureux de participer à une aventure entrepreneuriale, après des années de salariat.
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Comment fonctionne la lampe Lili For Life ?
Frédéric : C’est une petite lampe pliable et portative, autonome et sur batterie.
Bertrand : Elle a été développée de manière nomade pour que l’étudiant, un enfant ou un adulte puissent l’emmener où ils veulent et l’utiliser de manière autonome. Grâce à une application sur smartphone, on peut facilement régler la lampe et l’adapter à ses besoins. En outre, nous avons mis en place un numéro de service client qui permet d’accompagner l’utilisateur, si nécessaire.
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Les étapes clés du développement de Lili For Life
La création de Lili For Life est également marquée par une méthode de production particulière ?
Frédéric : Dans le cadre de cette approche sociale et sociétale, nous avons souhaité faire en sorte que la lampe Lili For Life puisse être assemblée par des personnes qui ont besoin de travailler. Nous avons donc fait appel à un sous-traitant dont la particularité de faire travailler les femmes de la maison d’arrêt de Versailles sur l’assemblage. Cela fait partie de notre mission d’aider les autres à avoir une vie plus heureuse et plus épanouie. Cette méthode de production est un des critères qui nous a poussés à choisir ce sous-traitant.
Où en sont le développement et la commercialisation de Lili For Life aujourd’hui ?
Bertrand : La lampe peut déjà être achetée sur notre site Internet. Nous sommes déjà référencés chez Boulanger et chez Atol qui a obtenu l’exclusivité sur la production de lunettes qui facilitent la lecture pour les dyslexiques. Ainsi, les clients auront la possibilité d’avoir une offre double avec des LexiLens et Lili For Life. Nous allons également développer des accords avec Fnac-Darty qui va bientôt référencer notre lampe. Enfin, nous voulons rendre notre produit disponible dans les catalogues d’entreprise, pour permettre à certains employeurs de l’acheter pour leurs collaborateurs.
Frédéric : Depuis le mois d’octobre, Lili For Life connaît un grand succès. Elle est commercialisée au prix de 349€ et elle est vraiment simple d’utilisation !
Bertrand : Notre équipe est aussi composée d’une orthophoniste qui accompagne nos clients dans leur expérience. Ce que nous avons mesuré, c’est que 30% des utilisateurs ont un effet « Waouh ! » dès la première utilisation. Au total, 80% ont un ressenti très positif.
Quelle est la suite pour vous ?
Frédéric : Nous allons commercialiser Lili For Life à l’international. Notre lampe était présente au CES de Las Vegas et nous avons remporté un prix de l’innovation, ce qui offre déjà une belle visibilité. Nous comptons également diversifier l’offre de produits qui seront mis sur le marché. Nous avons une belle roadmap qui conduira à la mise en vente de nouveaux outils pour combattre la dyslexie dès la fin de l’année.
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