Laurent de la Clergerie, président du directoire du groupe LDLC, a été au centre d’un épisode de Patron Incognito sur M6. Il a également marqué l’actualité média par sa présence dans Capital. Études, parcours, École LDLC, semaine de 4 jours… On te dit tout sur ce manager qui affiche une vision de l’entreprise très différente.
Les études de Laurent de la Clergerie
Laurent de la Clergerie a étudié au Collège La Fosse Aux Dames, un établissement de l’académie de Versailles (78) situé à Les Clayes-sous-Bois. Dès son jeune âge, il démontre un intérêt pour l’univers de la technologie. En effet, il est à l’origine de la création du club d’informatique en 1982. Deux ans plus tard, Laurent de la Clergerie intègre le Lycée Jean Perrin qui se situe à Lyon. Il y obtient un bac C, qui pourrait être l’équivalent d’un bac S, avec option mathématiques.
À la sortie du lycée, celui qui est actuellement président de LDLC a opté pour des études en école d’ingénieurs. Il intègre donc CPE Lyon où il obtient un diplôme d’ingénieur en électronique et informatique. Il s’est spécialisé en traitement de l’image. Il sera très impliqué dans la vie associative de l’établissement puisqu’il sera membre du BDE de 1991 à 1992. Il se chargera également de l’organisation du gala de l’école en 1994. Il avouera plus tard dans une interview que, si c’était à refaire, il choisirait plutôt un diplôme d’école de management.
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Les débuts dans l’entrepreneuriat de Laurent de la Clergerie
Après son service militaire, Laurent de la Clergerie tente de faire de sa passion pour l’informatique, un métier. Il se passionne donc pour internet et le secteur de l’e-economie et se lance dans l’entrepreneuriat en 1996. Il se confie au site ecommercemag.fr. Dans une interview, il explique : « Je crois que mon envie d’être entrepreneur remonte à la maternelle ! Je voulais être indépendant, gérer mes propres affaires, tout diriger. »
Le président de LDLC commence donc son entreprise par de la revente de produits électroniques et d’informatique. Il réalise 10 ventes le premier mois, 30 le deuxième mois et tout s’emballe. En 1997, il va avoir la chance de gagner près de 15 000€ lors d’une chasse au trésor lancée par Paris Match. Il va donc réinvestir toute cette somme dans sa société, pour la développer et ouvrir sa première boutique, dès 1998, à Lyon.
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L’introduction en bourse et la montée en puissance de LDLC
Très rapidement, LDLC devient une affaire de famille. Laurent de la Clergerie fait venir sa sœur Caroline, qui va occuper le rôle de directrice administrative. Son frère Olivier rejoint également l’aventure et devient directeur général du groupe. L’objectif ? Faire monter en puissance LDLC.
Cette stratégie va d’abord se traduire par une introduction en bourse, qui interviendra en 2000. Lors de cette opération, le groupe réussira à lever 3 millions d’euros. Le développement de LDLC passe également par le rachat de concurrents et une stratégie de diversification. En 2000, le groupe rachète Hardware.fr, un site dédié à l’actualité informatique. Il va également acquérir d’autres entreprises qui opèrent sur le même marché, à l’image de Materiel.net (2016), BIMP (2017) et Top Achat (2020). Ces diverses opérations positionnent ainsi LDLC comme l’un des leaders sur le marché de l’informatique.
En termes de diversification, le groupe va se lancer sur divers sujets, à commencer par la puériculture, en 2015, avec L’Armoire de Bébé, une société qui possède aujourd’hui 4 boutiques. En 2004, LDLC lance également DLP Connect, une entreprise spécialisée dans l’installation de matériel, les réseaux, la domotique et la vidéosurveillance. En 2007, c’est Anikop qui voit le jour. Cette entité du groupe LDLC édite des logiciels depuis maintenant 15 ans. Enfin, en 2008, Laurent de la Clergerie et ses équipes créent Maginéa.com, une société dédiée à l’équipement de la maison et l’extérieur des bâtiments. Cependant, le groupe LDLC a mis fin aux activités de Maginéa.com en 2019.
Le dernier axe stratégique de montée en puissance de LDLC est l’ouverture de boutiques. En 2006, le deuxième magasin du groupe ouvre ses portes à Paris, dans le 15e. Rapidement, Laurent de la Clergerie décide de mettre en place un système de franchises, menant à l’ouverture de plus de 50 boutiques en France aujourd’hui.
Fin 2020, le groupe LDLC affichait 724,1 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1 000 collaborateurs et plus de 50 000 références sur son site. Il revendique jusqu’à 25 000 colis expédiés par jour !
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Le management bienveillant de Laurent de la Clergerie et la semaine de 4 jours
Dans un texte publié sur LinkedIn à la fin de l’année 2021, Laurent de la Clergerie revient sur l’un des plus grands projets qu’il n’ait jamais portés : la semaine de 4 jours. Il indique que cette idée lui est venue après avoir lu un article sur Microsoft au Japon.
Lors de l’anniversaire de LDLC, le 25 janvier 2021, Laurent de la Clergerie prend la décision de passer tous ses salariés à 4 jours par semaine, tout en les payant sur 5 jours. Pour lui, les résultats sont spectaculaires : « Il y a quelques jours nous avons communiqué les chiffres de notre premier semestre 100% travaillés 4 jours. Bilan, 6% de croissance, 20% de gain de résultat et un solde entre embauche et départ négatif. Aucune perte d’efficacité… En fait c’est même pire que cela si on rentre dans le détail. Constatant dès le départ que les effets étaient hyper efficaces en termes d’efficacité et que cela ne coutait rien à l’entreprise voir même que ça nous rapportait de l’argent, nous avons même réévalué les salaires aux NAO [Négociations annuelles obligatoires, NDLR] de 2021. »
Cet engagement de Laurent de la Clergerie se traduit aussi sur le plan écologique. Regrettant de ne vendre que des produits provenant de Chine, le président de LDLC souhaite s’impliquer sur des projets dans lesquels il trouve du sens. Il veut ainsi développer plusieurs concepts. Le premier est une ferme où les fermiers sont salariés et non indépendants. Il entend également mettre en place un fast-food végétarien. Par ailleurs, Laurent de la Clergerie s’est engagé auprès de Time for the Planet où il est associé.
La semaine de 4 jours fait d’ailleurs partie des plus grands combats de Laurent de la Clergerie qui reconnaît là qu’il s’agit d’une des meilleures décisions managériales qu’il a prise. En effet, il constate que les équipes sont bien plus productives. C’est d’ailleurs sur ce sujet qu’il a été interviewé par Capital.
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L’École LDLC, l’autre projet engagé de Laurent de la Clergerie
En 2015, Laurent de la Clergerie lance l’École LDLC, un établissement qui propose une formation en trois ans, dédiée à l’impact du numérique sur l’économie. Le niveau de bac+3 de ce cursus est validé par le ministère du Travail et inscrit au titre RNCP. Au programme : tu retrouveras des cours de marketing et de communication, des cours de technologie, pour te familiariser aux algorithmes, aux IoT, etc. Tu auras également droit à des cours dédiés à la vie en entreprise et de culture générale.
Pour intégrer l’École LDLC, il faut remplir un dossier en ligne et s’acquitter des 50€ de frais de dossier. Il est ensuite nécessaire de réussir les tests en ligne qui évaluent les aptitudes générales, la personnalité et les capacités de jugement situationnel. Tu devras ensuite réaliser un entretien de motivation, avant d’espérer intégrer l’école que tu ne peux rejoindre que si tu obtiens le bac.
Parmi les débouchés mis en avant par LDLC, on retrouve des métiers comme gestionnaire des marques, community manager, responsable de stratégie digitale, chargé de référencement web, chefs de projets 3D, responsable de la virtualisation, etc.
Si une partie des frais de scolarité est prise en charge par LDLC, le groupe précise néanmoins que les ceux-ci s’élèvent à 1 996€ par an, soit 5 988€ pour l’intégralité du cursus de l’École LDLC. S’il n’est pas possible de suivre cette formation en alternance, tu devras effectuer 40 semaines de stage tout au long de ton parcours.
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Multiworld, Sttanding… Les autres activités du président de LDLC
Laurent de la Clergerie n’est pas que président de LDLC. En effet, celui qui explique qu’il a toujours rêvé d’être entrepreneur, depuis la maternelle, n’a de cesse de créer d’autres sociétés en parallèle du géant de l’informatique. Il a tout d’abord commencé en 2011, avec jaiplusdecroquettes.com, un site créé avec sa femme qui en a l’unique responsabilité aujourd’hui. S’il précise que cette société dédiée aux produits pour animaux n’en est qu’à ses débuts, elle a tout de même ouvert plusieurs boutiques à Lyon et à Bordeaux.
Parmi les autres projets de Laurent de la Clergerie, on retrouve un concept de restaurant-squash, transformé depuis en espace de loisir autour de la réalité virtuelle. Il a été racheté par le groupe LDLC qui souhaite l’étoffer d’une « équipe de développeur pour devenir un vrai studio de jeux vidéo et offrir (…) la possibilité de venir jouer aux jeux développés par le studio et quelques jeux d’autres studios. » Ce projet a été rebaptisé Multiworld et a été repensé avec un ami, Christophe Carron.
Laurent de la Clergerie a également investi, puis repris une boutique spécialisée dans l’univers de la décoration d’intérieur avec sa femme. Appelée Sttanding, cette structure devrait être transformée par le couple pour devenir une véritable chaîne.
La fortune de Laurent de la Clergerie
La fortune de Laurent de la Clergerie est intrinsèquement liée à la valorisation du groupe LDLC. Alors, à combien s’élève-t-elle ? D’après Challenges, la fortune familiale s’élève à 138 millions d’euros, selon les derniers chiffres de juin 2021.
Aujourd’hui, Laurent de la Clergerie, sa soeur Caroline, son frère Olivier et Suzanne détiennent 40,07% du groupe LDLC. Au 17 janvier 2022, la capitalisation boursière de LDLC était de 322 millions d’euros. Leur fortune est donc de 129 millions d’euros, moyennant bien sûr les investissements réalisés dans d’autres sociétés.
Laurent de la Clergerie possède actuellement 19,2% de LDLC, soit 1 216 746 millions d’actions du groupe. Sa fortune avoisinerait donc les 61,8 millions d’euros. Encore une fois, il faut également prendre en compte les investissements que l’entrepreneur a réalisé dans d’autres sociétés, pour avoir une vision globale de sa fortune.
Laurent de la Clergerie aka Fabien dans Patron Incognito sur M6
Patron Incognito est une émission dans laquelle les dirigeants de grandes entreprises françaises se font passer pour un demandeur d’emploi en reconversion pour aller au plus près des équipes et ainsi étudier les différents dysfonctionnements rencontrés par les collaborateurs.
Dans l’émission de ce lundi 17 janvier, Laurent de la Clergerie se fait relooker en Fabien pour passer incognito auprès de ses salariés. Il est même allé jusqu’à se raser la tête pour être sûr qu’on ne le reconnaisse pas. Il réalisera son immersion au sein d’une boutique LDLC à Besançon et d’un entrepôt du groupe à Nantes.
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