Diplômé de l’ISTEC, Godefroy des Francs a fondé Swapcard, une startup spécialisée dans la création d’événements virtuels et dédiée au networking. Il revient sur la genèse de son produit et sur une aventure entrepreneuriale qui n’a pas été de tout repos !
Le parcours de Godefroy des Francs, fondateur de Swapcard
Quel est votre parcours ?
J’ai intégré l’ISTEC après mon bac et j’y suis resté pendant cinq ans. Durant ma dernière année, je me suis spécialisé en entrepreneuriat, un secteur qui m’a toujours intéressé. J’ai toujours voulu créer ma propre boîte. C’était très intéressant. Chaque cours, on partait de notre projet et notre idée et on travaille sur tous les aspects.
En parallèle de ma spécialisation, j’ai réalisé plusieurs stages en finance : en contrôle de gestion, en audit, en banque… La finance et l’entrepreneuriat sont vraiment deux domaines qui m’intéressaient. Malgré mon envie de travailler sur mon projet, j’ai quand même réalisé mon stage de fin d’études en financement LBO à la Société Générale.
Après l’ISTEC, j’ai justement voulu me spécialiser sur le sujet. J’ai suivi le M2 à l’IAE de Paris, en gestion de portefeuille. J’ai travaillé deux en banque, puis j’ai quitté mon job pour créer ma propre boîte : Swapcard.
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L’histoire de Swapcard
Comment décririez-vous Swapcard en quelques mots ?
C’est une plateforme pour événements professionnels virtuels et hybrides. Nos clients sont avant tout des organisateurs de conférences, de salons, de congrès… Nous apportons la technologie et la plateforme pour l’événement. Notre plateforme est axée sur le networking. Les contenus que nous organisons sont majoritairement des tables rondes et des rencontres.
Comment vous est venue l’idée de Swapcard ?
L’idée a beaucoup évolué au fil des ans. Nous avons connu différents pivots. Notre premier concept tournait autour de l’échange de cartes de visite. Nous avions fait le constat que nous sommes dans un monde qui fait de plus en plus appel au numérique, mais on échange encore notre numéro de téléphone et notre email sur un papier. Notre première application virtualisait la carte de visite. Si l’idée était intéressante, il était très compliqué de la monétiser.
Nous avons créé des partenariats avec des événements pour communiquer sur notre application et construire une base d’utilisateurs. En travaillant avec eux, ils nous ont demandé de rajouter des fonctionnalités comme le programme ou le plan du salon. Petit à petit, nous créions une event app. Nous avons donc pivoté sur ce sujet, voyant les besoins des créateurs d’événements. Nous avons tout de suite enchaîné avec deux levées de fonds : un tour en seed en 2015, où nous avons levé 500 000€, une série A en 207, où nous avons récolté 4 millions d’euros.
2020 a-t-elle été l’année de Swapcard ?
Le premier semestre était une catastrophe. Tout s’est arrêté sur le marché de l’événementiel. Quand le MWC a annoncé annuler l’événement, tous nos clients ont renoncé à organiser leurs salons. Nous n’avions aucun revenu pendant six mois. C’était très compliqué. Notre dernière levée de fonds datait de plusieurs années et nous n’avions plus de trésorerie. Nous avons fait le choix de nous réinventer en allant sur les événements virtuels, incitant nos clients à réaliser leurs salons en ligne avec nous.
Finalement, les six derniers mois de l’année ont été très bons. Nous n’avons licencié personne et avons même commencé à recruter de nouveaux collaborateurs dès l’été. Nous avons réalisé 120 embauches dans le monde entier ! Aujourd’hui, on recrute environ 5 nouvelles personnes par semaine pour satisfaire notre ambition. Notre objectif ? Devenir la plateforme leader de l’événement de demain.
L’avenir de Swapcard
Justement, comment imaginez-vous Swapcard dans quelques mois ou années ?
Le marché de l’événement physique est assez vieillissant. Il faut trouver une belle harmonie entre présentiel et virtuel. L’avenir, c’est le modèle hybride. Plutôt que de proposer un salon pendant cinq jours seulement, l’idée est de continuer à exister tout au long de l’année et d’avoir une offre pour engager les visiteurs sur douze mois.
Les tips d’entrepreneur de Godefroy des Francs
Y a-t-il un échec qui vous a particulièrement marqué ?
Nous nous sommes lancés en 2014 et nous avons commis toutes les erreurs possibles. C’est comme cela qu’on apprend ! La plus grosse erreur commise est le fait que nous avons passé trop de temps à développer notre produit avant de nous lancer. De plus, il ne correspondait pas forcément aux besoins des utilisateurs, mais nous ne voulions pas sortir un produit trop simple. Mon conseil, c’est de se lancer le plus tôt possible, d’aller vers le plus simple et de fonctionner par itération, en rebondissant avec les feedbacks. Quand on se lance, même si on pense gros, il faut se lancer petit au début. C’est la confrontation avec le marché qui va vous faire grandir. Si on prend trop de temps, on perd de l’argent.
Un dernier conseil pour les entrepreneurs qui nous lisent ?
Pour penser grand, il ne faut pas avoir peur d’aller chercher de l’aide, surtout financièrement. Il ne faut pas rester dans son coin et ne pas hésiter à participer à des événements sur ce sujet. La France est un super pays pour entreprendre, mais il faut oser challenger son idée et en parler autour de soi.
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