Arnaque Algérie études étranger
Featured International

Arnaque aux études à l’étranger : un réseau démantelé en Algérie

Tu veux faire tes études à l’étranger ? Il faut donc être vigilant à qui tu confies ton argent ! La justice algérienne a mis sous mandat de dépôt un réseau criminel composé de douze individus dont quatre influenceurs. Ils sont impliqués dans une affaire d’étudiants escroqués. Zoom sur cette affaire qui pourrait tout aussi bien arriver en France.

 

Un réseau identifié en Algérie

La société qui a changé plusieurs fois d’appellation (Inside.com, Future Gate, Svit-Osviti…) avait promis monts et merveilles aux potentiels étudiants : une prise en charge à l’aéroport et un logement sur place tout en incluant des formalités administratives et consulaires au sein d’universités en Turquie, en Ukraine et en Russie. Les personnes impliquées dans cette affaire sont accusées de vol, d’escroquerie, de blanchiment d’argent, de faux et usage de faux, et de traite d’êtres humains.

Une fois tombés dans le panneau, les étudiants se retrouvent livrés à eux-mêmes ou coincés dans « une chambre minuscule, des murs noircis de moisissures et une cuisine encrassée », comme le souligne Le Monde qui a échangé avec Amine, l’une des victimes de cette arnaque. L’étudiant de 25 ans fait partie des soixante-quinze personnes escroquées.

Lire aussi : Un cartel d’universités américaines accusées de discriminer les boursiers

 

Des étudiants à la rue et bloqués à l’étranger

Ce sont 75 étudiants algériens qui se sont retrouvés coincés dans un pays dont ils ne maîtrisent même pas la langue, perdus dans les rues de Turquie, de Russie ou d’Ukraine, sans la moindre prise en charge ni inscription à l’universitéCertains n’ont même pas réussi à voyager alors qu’ils avaient payé la somme exigée par l’agence fictive.

Selon le journal électronique TSA, « Les victimes de cette escroquerie auraient versé, chacun, à ladite « société » des montants entre 300 000 et trois millions de dinars algériens [entre 1 890 et 18 900 euros selon le change officiel]. » 

D’après le média, l’affaire a débuté le 8 janvier, quand une « étudiante algérienne s’est retrouvée bloquée à l’aéroport d’Odessa en Ukraine, sans aucune assistance [et] a raconté son calvaire dans une vidéo tournée à l’intérieur de l’aéroport ». Mais la police assure que l’enquête a été enclenchée depuis mi-décembre, après des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.

Les premières victimes de l’arnaque ont essayé tant bien que mal de rendre l’affaire publique et de dénoncer l’escroquerie. Certaines personnes ont même créé des groupes sur Facebook, dès mars 2021, et contacté la presse sans que l’affaire ne fasse grand bruit. « Le responsable de l’agence menaçait ceux qui osaient se plaindre de ne pas leur rendre leur papier ou de les faire expulser. Ils payaient aussi des personnes pour les mettre en scène dans des vidéos promotionnelles qu’il publiait ensuite sur Internet », précise un autre étudiant qui ne souhaite pas dévoiler son identité.

Lire aussi : Le classement 2022 des meilleures universités américaines.

 

À combien s’élevaient les avances d’argent des étudiants ?

Les sommes déboursées par les victimes étaient très élevées : entre 300 000 et 3 millions de dinars (ce qui représente environ 1 900 à 19 100 euros), selon les témoignages.

Dans le pays, le transfert de fonds en espèce ou par voie bancaire reste très stricte. Les étudiants assurent que la société incriminé les a utilisés pour transporter des sommes vers l’étranger.

« Il a donné 1 500 euros à chacun des étudiants du groupe avec lequel je suis parti. On devait remettre l’argent à l’un de ses collaborateurs en Ukraine. Au total, j’ai dépensé 10 000 euros dans cette histoire, alors que le pack qui comprend le visa, l’inscription et le logement devait me coûter 600 000 dinars [quelque 3 800 euros », raconte Amine, qui était allé à l’Europe de l’Est en mars 2021, pour en revenir après huit mois de pure déception et de galères, au journal Le Monde,

Lire aussi : Une université condamnée pour publicité mensongère

 

Quatre influenceurs incriminés dans cette affaire

L’agence imaginaire avait fait appel à des influenceurs pour faire la promotion de ses services. Les quatre personnes concernées, qui comptent à leur actif pas moins de 16 millions d’abonnés sur Instagram, sont poursuivis en justice.

Comme le rapporte Le Monde, Ines Abdelli, une star des réseaux sociaux âgée de 16 ans, est sous contrôle judiciaire, tandis que la chanteuse Numidia Lezoul et les instagrameurs Farouk Boudjemline (Rifka) et Mohamed Aberkane (Stanley) sont en détention provisoire depuis le 20 janvier.

Mohamed Aberkane, qui compte à lui seul 1,7 millions d’abonnés, a tout de même prévenu des victimes quand il a reçu des messages. Il voulait même leur venir en aide financièrement et utiliser l’argent touché par l’agence fantôme pour les sortir de leurs galères, rapporte Amine au Monde, qui se dit « solidaire avec lui. »

Farouk Boudjemline, de son côté, assure avoir mis fin au contrat après avoir eu les derniers échos des victimes. Sur Internet, une communauté a été créée pour dénoncer cette agence. Ils avaient en effet multiplié les campagnes de solidarité et ont publié des captures d’écran de médias algériens qui avaient réalisé des reportages pour promouvoir cette agence ces derniers mois. « Si on suit la logique de la justice, eux aussi devraient être inquiétés puisqu’ils ont contribué à leur manière à faire de la pub à cet escroc », souligne une abonnée de Mohamed Aberkane.

Lire aussi : Boudé par les universités américaines, le SAT se transforme

REÇOIS GRATUITEMENT NOTRE GUIDE AST

Tu es candidat(e) aux concours AST et tu souhaites intégrer une école de commerce via les admissions parallèles ? Choix des écoles, rédaction du CV, de la lettre de motivation, préparation aux oraux… Découvre tout ce qu’il faut savoir sur cette voie d’accès aux Grandes Écoles de commerce avec notre guide 100% gratuit !