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Des universités américaines accusées de discriminer les étudiants boursiers

Cette affaire étonnante nous vient des États-Unis. Des universités américaines, dont certaines sont membres de la Ivy League, auraient gonflé leurs frais de scolarité pour les boursiers. En se mettant d’accord sur le montant des réductions proposées aux étudiants, ces établissements auraient pu économiser des millions de dollars en aides.

 

CalTech, Cornell, Brown, Duke, Dartmouth, le MIT, Notre-Dame, Rice, Vanderbilt ou encore Yale sont dans la tourmente à cause d’une plainte déposée ce dimanche par cinq anciens étudiants qui dénoncent un accord sur les aides financières distribuées aux étudiants. Au total : 16 universités sont accusées d’avoir violé les lois antitrust entre 2003 et aujourd’hui.

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Un accord entre universités pour cibler les boursiers ?

Les cinq diplômés qui viennent de déposer plainte dénoncent la création d’un système de sélection des boursiers créé grâce à une méthodologie commune, entre plusieurs universités. Ce dispositif permettrait d’identifier la capacité des étudiants et de leurs familles à financer les frais de scolarité et de prendre en compte ce critère dans le processus d’admission.

En réalité, aux États-Unis, une université a totalement le droit de choisir de prendre en compte ou non les besoins financiers lors des admissions. Cependant, comme le rappelle CNN, la section 568 de l’Improving America’s Schools Act indique que seules les universités qui n’accordent pas d’importance à ce critère dans le processus d’admission peuvent travailler ensemble sur une formule de calcul des aides nécessaires pour ces étudiants.

Dans le cas de cette plainte, ce qui est reproché aux universités américaines susmentionnées n’est pas le travail commun sur un système de distribution d’aides, mais plutôt la création d’un cartel, permettant aux établissements de se mettre d’accord sur le montant des aides accordées, pour éviter toute concurrence entre les universités. Ainsi, ces institutions ne seraient plus en compétition, puisqu’elles proposeraient toutes les mêmes réductions de frais de scolarité. Pour les plaignants, cette entente aurait mené les universités à réduire grandement les aides offertes aux étudiants et à faire gonfler les frais de scolarité pour ceux qui bénéficient d’une bourse.

En outre, la plainte met en lumière un dispositif d’évaluation des aides bancal, puisque celui-ci se baserait sur les revenus et les biens que possèdent un étudiant boursier et sa famille pour déterminer sa capacité à payer les frais de scolarité, mais aussi la contribution financière qu’il pourrait apporter à l’établissement. Cette solution contrevient totalement à la politique appelée « need-blind » mise en place par des universités qui garantissent que les admissions et les besoins financiers des étudiants sont totalement décorrélés.

Contactées par différents médias, certaines universités américaines accusées affirment qu’elles respectent les lois en vigueur et qu’elles sont en possessions de solides preuves qui infirment ces accusations. C’est notamment le cas de Yale ou de Brown.

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Une discrimination des boursiers qui serait monnaie courante aux États-Unis

Cette discrimination des étudiants boursiers n’est pas nouvelle. En effet, en 1991, toutes les universités de la Ivy League et le MIT avaient déjà été accusés, par le ministère de la Justice, de s’être mis d’accord sur le montant des aides accordées aux étudiants. Cette accusation de 1991, tout comme celle de 2022, contreviennent clairement aux lois antitrust, comme le rappelle la Federal Trade Commission.

Dans une interview accordée à CNBC Make It, Elizabeth Tandy Shermer, professeur associée en histoire à Layola University, explique que les universités américaines « ont toujours utilisé des critères similaires, voire les mêmes critères, pour déterminer les besoins financiers des étudiants boursiers afin d’éviter une concurrence pour savoir quelle école offrira les bourses les plus généreuses. »

De son côté, Christopher Rim, CEO d’un cabinet de conseil qui accompagne les universités américaines, explique que vouloir que les besoins financiers d’un étudiant ne rentrent pas en compte dans le processus d’admission est un vœu pieu. « La plupart des meilleures institutions ont un système d’admission plutôt robuste qui permet de déterminer à quel point un candidat est riche en étudiant son lycée, son quartier, ses activités extrascolaires ou simplement en cherchant sur Google la valeur de la maison dans laquelle il vit. »

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