Une des plus grandes universités américaines a accepté un accord à l’amiable cette semaine, alors qu’elle est sous le coup d’une procédure pour publicité mensongère. En cause ? Une campagne menée par cet établissement entre 2012 et 2014 qui aurait induit en erreur de nombreux étudiants selon la Federal Trade Commission, l’agence de protection des consommateurs. Aujourd’hui, elle doit s’acquitter de près de 191 millions de dollars.
Entre 2012 et 2014, l’Université de Phoenix a lancé une campagne publicitaire qui se vantait de travailler main dans la main avec Microsoft, Adobe ou encore Twitter, des entreprises qui recruteraient de jeunes diplômés de l’établissement. Problème : aucun accord n’avait été signé entre les parties, promettant des opportunités de carrière pour les étudiants qui sortent de l’Université de Phoenix.
Des publicités peu équivoques
Pourtant, la promesse de la campagne est très claire. Intitulée « Let’s Get To Work ! » et diffusée à la télévision en 2012, elle montrait un automobiliste à la recherche d’une place sur un parking bondé. Alors une voix off indiquait que l’Université de Phoenix œuvrait avec de grandes entreprises pour « créer des opportunités pour vous ». Les voitures disparaissaient pour laisser place aux logos de sociétés comme Amazon ou la Croix rouge.
Une autre publicité diffusée à la radio et sur internet en 2014 mettait en avant des liens étroits avec Hitachi ou encore AT&T. Cette dernière était même mise en avant dans une autre campagne de l’Université de Phoenix, avec Adobe, expliquant que ces deux partenaires prestigieux « accompagnent [l’établissement] pour travailler sur [ses] formations et s’assurer que les cours d’aujourd’hui préparent [les étudiants] à postuler aux métiers de demain. » Si les enquêteurs de la Federal Trade Commission affirment que cette promesse est totalement mensongère, l’Université de Phoenix clame son innocence, arguant avoir agi de manière appropriée.
En réalité, les sociétés annoncées comme partenaires de l’établissement faisaient uniquement partie du programme « Workforce Solution », qui proposait des formations à prix réduit pour leurs employés, en échange d’un peu de visibilité pour l’université.
Lire aussi : Ces écoles qui paient pour améliorer leur sélectivité.
L’Université de Phoenix se résigne à payer
Approchées pour réaliser ces publicités mensongères, certaines entreprises ont souhaité ne pas apparaître. Staples avait décidé de retirer sa participation, voyant que la tournure de cette campagne pourrait induire en erreur les futurs étudiants.
Au sein même de l’Université de Phoenix, le débat faisait rage, un senior Vice-President de l’établissement avait alerté le Directeur marketing, expliquant qu’il était fallacieux de faire apparaître Adobe dans leurs publicités puisqu’aucun partenariat académique ne liait les deux entités.
Sous le coup d’un procès pour publicité mensongère, l’Université de Phoenix a donc décidé d’accepter un accord à l’amiable, s’engageant à verser 50 millions de dollars à la Federal Trade Commission et de rembourser le prêt étudiant restant de tous ceux qui se sont inscrits au sein de l’établissement entre le 1er octobre 2012 et la fin de l’année 2016, pour un montant de 141 millions de dollars. Cependant, l’université ne voit pas cette décision comme un aveu de culpabilité. Si elle juge être dans son bon droit, elle explique qu’elle accepte de payer uniquement pour éviter toute distraction qui pourrait nuire à ses étudiants.