Elizabeth Holmes est la fondatrice de la startup Theranos et la star de la série The Dropout diffusée sur Disney+. L’entrepreneure est surtout connue pour avoir été condamnée pour escroquerie en janvier 2022. Zoom sur le parcours de celle qui a dupé de nombreux investisseurs.
Elizabeth Holmes et sa famille atypique
Elizabeth Holmes est née en 1984 à Washington D.C. Elle est la fille de Christian Holmes IV qui a réalisé une partie de sa carrière en Chine. Il a également été un temps à la tête d’Enron, une société américaine spécialisée dans l’énergie. Celle-ci a connu une histoire tumultueuse puisqu’elle a fait l’objet de faillites frauduleuses. C’est alors que le père d’Elizabeth Holmes se dirige vers le secteur public. Il occupera des fonctions dans des institutions prestigieuses, à l’image de l’US Agency for International Development, l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine, mais aussi la Global Environment and Technology Foundation.
Certains membres de la famille d’Elizabeth Holmes ont également marqué l’histoire. Ainsi, son arrière-grand-père d’origine danoise, Christian R. Holmes, a exercé le rôle de directeur de l’Université de Cincinnati. Ce docteur a même un hôpital à son nom au sein de la célèbre ville américaine. Construit environ quatre ans après sa mort, le UC Health Holmes Hospital est toujours debout.
Un autre aïeul d’Elizabeth Holmes a également fait parler de lui puisqu’en 1876 son ancêtre fonde Fleischmann’s Yeast, une entreprise spécialisée dans la production de sachets de levure à destination du grand public. Cette société existe toujours aujourd’hui et a été rachetée Associated British Food.
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Le parcours académique d’Elizabeth Holmes
Elizabeth Holmes a réalisé ses études à Stanford. Elle intègre cette prestigieuse université en 2002. L’entrepreneure y étudie la chimie et sera major de promotion lors de la première année. Elle reçoit même une bourse de 3 000$ pour mener un projet de recherche.
Durant sa scolarité, Elizabeth Holmes réalise un stage à Singapour, au sein du Genome Institute. Elle va travailler sur la SRAS, une forme du coronavirus qui touche le monde en 2002. C’est en 2003 qu’elle abandonne ses études à Stanford, suivant le modèle de nombreux entrepreneurs avant elle. Elle dépose notamment un brevet pour un appareil de suivi et dosage du médicament qui se trouve dans un patch et permet une analyse poussée grâce aux données récoltées.
2003 : La création de Theranos
En 2003, Elizabeth Holmes fonde Theranos alors qu’elle n’a que 19 ans. Son ambition ? Révolutionner l’analyse médicale et notamment les prises de sang. Le nom de sa startup trouve son origine dans la combinaison de deux mots : therapy (thérapie) et diagnosis (diagnostique).
Avec Theranos, Elizabeth Holmes entend réduire le coût des tests sanguins. Elle a mis au point sa propre méthode, qui permettait également d’accélérer le délai de l’analyse de ces examens. Grâce à sa technologie, Theranos donnait la possibilité d’effectuer une analyse avec une petite quantité de sang, sur un appareil portable. L’objectif à terme était de permettre à tout un chacun de réaliser ces examens.
Très rapidement, elle séduit les investisseurs et réussit à lever des fonds. En série A, en 2005, elle parvient à réaliser un tour de table de 5,8 millions d’euros, notamment auprès de Rupert Murdoch. En 2015, à l’apogée de Theranos, la startup d’Elizabeth Holmes est valorisée à 9 milliards de dollars. Cependant, à cette époque, certains commencent à douter de l’efficacité de sa technologie qui n’a jamais été vraiment prouvée. C’est à ce moment-là qu’est publiée une enquête du journaliste John Carreyrou dans le Wall Street Journal.
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Les premières accusations envers Theranos et Elizabeth Holmes
En 2015, John Carreyrou pose des questions sur le sérieux et l’efficacité de la technologie de Theranos. Il accuse notamment Elizabeth Holmes d’avoir caché certaines incohérences dans les tests. Celle qui était comparée à Steve Jobs assurait que son invention allait changer le cours de l’humanité. Pourtant, durant son aventure entrepreneuriale, Elizabeth Holmes a reçu le soutien de très grandes personnalités à l’image de Barack Obama, Bill Clinton, la famille Walton ou le milliardaire Carlos Slim.
Les différentes révélations et les doutes sur la valorisation de Theranos poussent plusieurs laboratoires et instituts pharmaceutiques à rompre les liens avec Elizabeth Holmes et sa startup. L’entrepreneure commence à éprouver des plusieurs difficultés financières.
En 2016, le New York Times révèle qu’Elizabeth Holmes a annulé tous les tests réalisés entre 2014 et 2015 sur la plateforme qu’elle a nommé Edison. Le média américain indique même qu’elle aurait cessé de l’utiliser à partir de juin 2015. Pourtant, la fondatrice de Theranos a bel et bien réalisé des levées de fonds entre 2015 et 2017. Dans le même temps, les résultats réalisés en laboratoire par la startup d’Elizabeth Holmes ont également été invalidés.
En effet, en 2017, le fonds d’investissement Fortress (connu également pour son implication dans l’aventure d’Anna Delvey, la fausse héritière allemande) avait alors investit 100 millions de dollars contre 4% du capital de Theranos. Cependant, à cette époque, la startup d’Elizabeth Holmes est déjà au bord de la banqueroute. Quelques mois plus tard, Fortress a tout de même réussi à racheter les brevets de Theranos et a lancé une Laborador Diagnostics, une entité qui a attaqué plusieurs sociétés à l’origine de tests de dépistage du coronavirus.
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Le procès Theranos et la condamnation d’Elizabeth Holmes
En 2016, Elizabeth Holmes annonce mettre un terme à l’aventure Theranos et licencier tous ses salariés. Pourtant, il n’en est rien. Ce n’est qu’en 2018 que la startup ferme ses portes, sous la direction de David Taylor, CEO de l’entreprise.
Dans le même temps, la SEC, l’organisme de contrôle des marchés financiers américains, a lancé une procédure envers Elizabeth Holmes et l’ancien président de Theranos : Ramesh Balwani. Ils sont accusés d’avoir créé une entreprise frauduleuse qui a trompé les investisseurs afin de leur faire croire que la solution développée par la startup fonctionnait réellement.
Après avoir été repoussé en raison de la pandémie, le procès Theranos s’est ouvert et a duré trois mois à l’issue desquels Elizabeth Holmes a été condamnée pour escroquerie envers ses investisseurs. Si sa peine n’a pas été encore prononcée, elle a toutefois été disculpée des autres faits qui lui étaient reprochés. Elle actuellement en liberté sous caution.
Lors de son procès, Elizabeth Holmes a avoué pourtant qu’elle était en bonne voie pour réussir à mener à bien son projet avant que tout ne s’effondre pour Theranos. Cependant, la partie adverse rétorque que l’entrepreneure avait pourtant la possibilité de choisir la faillite, mais qu’elle a préféré la fraude.
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La fortune d’Elizabeth Holmes
À l’apogée de Theranos, la fortune d’Elizabeth Holmes a atteint des sommets vertigineux. En 2015, l’entrepreneure valait environ 4,5 milliards de dollars. Le magazine Forbes l’a identifiée comme la plus jeune milliardaire n’ayant pas obtenu sa fortune par héritage.
La majorité de la fortune d’Elizabeth Holmes est composée de ses parts dans Theranos. Elle possède 50% de la startup qui ne valait plus que 900 millions de dollars en 2016. Cependant, cette réévaluation de la valorisation de Theranos, qui est beaucoup plus réaliste, fait chuter la fortune d’Elizabeth Holmes. Celle qui possédait une fortune de 4,5 milliards de dollars n’avait déjà presque plus rien en 2016.
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Elizabeth Holmes, star de The Dropout sur Disney+
Depuis les débuts de l’affaire, plusieurs documentaires ont vu le jour pour compter l’histoire d’Elizabeth Holmes et de Theranos. En 2018, un premier ouvrage intitulé Bad Blood: Secrets and Lies in a Silicon Valley Startup sort. Il s’agit en fait de l’intégralité de l’enquête de John Carreyrou pour le WSJ. Une adaptation audiovisuelle est prévue pour 2020 avec Jennifer Lawrence dans le rôle d’Elizabeth Holmes. Le tournage vient de reprendre en janvier 2022.
À la télévision, en 2019, ABC News sort un documentaire et un podcast autour de l’affaire Theranos. Toujours en 2019, HBO diffuse également le documentaire The Inventor: Out for Blood in Silicon Valley. Disney+ et Hulu proposent de leur côté une mini-série qui se basent sur le podcast d’ABC News et qui porte le même nom : The Dropout. Elizabeth Holmes est interprétée par Amanda Seyfried, un actrice qui a notamment joué dans Les Misérables, Mank, Veronica Mars ou encore Twin Peaks.
Dans la série The Dropout, Elizabeth Holmes est dépeinte comme une femme obsédée par le contrôle, qui reste toutefois très studieuse, malgré le fait qu’elle ait décidé de quitter Stanford. Cette oeuvre centrée sur le développement de Theranos évoque également plusieurs traumatismes de l’entrepreneure, à commencer par une agression qui serait survenue lors de ses années universitaires.
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Affaire Theranos : quelle peine de prison pour Elizabeth Holmes ?
La justice a requis 15 ans de prison contre Elizabeth Holmes. En cause ? Son implication dans l’affaire Theranos qui est actuellement jugée pour escroquerie. Son procès a débuté en janvier 2022 et elle a d’ores et déjà été reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés.
Elizabeth Holmes risque désormais la prison, la papesse de la Silicon Valley pourrait donc passer presque 15 ans derrière les barreaux. Le prononcé des peines devrait avoir lieu ce vendredi 18 novembre. C’est donc ce jour qu’elle sera fixée sur ce sort. Outre la prison, l’entrepreneuse de 38 ans doit également rembourser les victimes de sa fraude avec Theranos. Pour rappel, il s’agissait de tests sanguins qui n’ont jamais fonctionné et pour lesquels les investisseurs ont mis beaucoup d’argent sur la table. Au total, Elizabeth Holmes doit 800 millions de dollars à ses victimes. Sa fortune, quant à elle, était estimée à plus de 3,6 milliards de dollars.
Concernant la réquisition de 15 ans de prison contre Elizabeth Holmes, ses avocats sont actuellement en train d’arguer que la jeune femme ne représente aucun danger pour la société. Selon eux, si elle est bien reconnue coupable, une peine de prison n’aurait que peu d’intérêt.
Finalement, le vendredi 18 novembre, Elizabeth Holmes a été condamnée à 11 ans de prison. Sa peine devrait débuter en avril 2023. Ce n’est pas la seule inculpée dans cette affaire de fraude, puisque son ex-amant et cofondateur de Theranos Ramesh Balwani a également été reconnu coupable du même crime que sa complice. Sa peine de prison sera prononcée le 7 décembre 2022.