Le Private Equity, ou capital-investissement, est devenu un acteur majeur du paysage financier moderne. Cette classe d’actifs, autrefois réservée aux investisseurs institutionnels et aux grandes fortunes, s’ouvre progressivement à un public plus large, offrant de nouvelles opportunités de diversification et de rendement.
Que vous soyez un investisseur expérimenté ou un particulier curieux, cette analyse du Private Equity vous fournira les clés pour comprendre et potentiellement tirer parti de cette classe d’actifs dynamique et complexe.
Qu’est-ce que le Private Equity ?
Le Private Equity, ou capital-investissement en français, est une forme d’investissement qui consiste à prendre des participations dans des sociétés non cotées en bourse. En d’autres termes, c’est l’art d’investir dans des entreprises privées qui ne sont pas accessibles au grand public via les marchés financiers traditionnels.
Voici les principes clés des sociétés non cotées en bourse :
- Un accès limité : Contrairement aux actions de sociétés cotées, on ne peut pas simplement acheter des parts de ces entreprises en passant un ordre en bourse.
- Une valorisation moins volatile : La valeur de ces entreprises n’est pas soumise aux fluctuations quotidiennes des marchés financiers.
- Un horizon d’investissement long : Les investisseurs s’engagent généralement sur plusieurs années.
Imaginez que vous ayez un ami entrepreneur qui a créé une start-up prometteuse dans le domaine de la technologie verte. Son entreprise n’est pas encore cotée en bourse, mais elle a besoin de fonds pour se développer. En investissant dans cette entreprise, vous faites du Private Equity.
Le capital-investissement permet aux investisseurs de devenir actionnaires de ces sociétés privées, en leur apportant non seulement des fonds, mais aussi souvent une expertise et un réseau professionnel. L’objectif est de faire croître ces entreprises pour ensuite réaliser une plus-value lors de la revente des parts, généralement après une période de 5 à 10 ans.
L’objectif principal du Private Equity est de créer de la valeur. Cela peut se faire de différentes manières :
- Une accélération de la croissance : Par exemple, en aidant une entreprise de cosmétiques bio à développer sa présence à l’international.
- Une optimisation opérationnelle : Comme améliorer les processus de production d’une usine de meubles pour la rendre plus rentable.
- Une consolidation de marché : En fusionnant plusieurs petites entreprises d’un même secteur pour créer un leader national.
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Les grandes catégories du capital-investissement
Le Private Equity se divise en plusieurs catégories, chacune correspondant à un stade différent de développement de l’entreprise ou à une situation spécifique. Voici les principales :
Catégorie | Niveau de risque | Potentiel de rendement | Horizon d’investissement typique |
Capital Risque | Très élevé | Très élevé | 7-10 ans |
Capital Développement | Modéré à élevé | Élevé | 5-7 ans |
Capital Transmission | Modéré | Modéré à élevé | 3-7 ans |
Capital Retournement | Élevé | Élevé | 3-5 ans |
Capital Risque (Venture Capital)
Le Capital Risque, ou Venture Capital, est la branche du Private Equity qui se concentre sur le financement des jeunes pousses innovantes à fort potentiel de croissance.
Le Capital Risque intervient souvent dès les premiers stades de l’entreprise, parfois même quand elle n’a pas encore de produit commercialisé. L’investissement est donc hautement spéculatif, avec un risque élevé d’échec, mais aussi la possibilité de rendements exceptionnels.
Par exemple, un fonds de Capital Risque pourrait investir dans une dizaine de start-ups, sachant que la plupart échoueront, mais en espérant que l’une d’entre elles deviendra le prochain géant technologique. Les investisseurs apportent non seulement des fonds, mais aussi leur expertise et leur réseau, aidant ces jeunes entreprises à se structurer, à affiner leur stratégie et à se développer rapidement.
Capital Développement (Growth Capital)
Le capital-développement, ou Growth Capital, est une stratégie d’investissement qui s’adresse aux entreprises déjà établies mais en quête d’un coup de pouce financier pour franchir une nouvelle étape.
Les fonds injectés peuvent servir à divers projets de croissance, comme le développement d’une nouvelle gamme de produits, l’acquisition d’un concurrent, ou la modernisation des systèmes informatiques. Par exemple, une chaîne de restaurants bio pourrait utiliser ce type de financement pour ouvrir des points de vente dans de nouvelles villes, ou une entreprise de logiciels pour accélérer ses efforts de R&D. Cette approche offre ainsi une voie plus souple et moins contraignante pour les entreprises cherchant à passer à la vitesse supérieure, tout en permettant aux investisseurs de participer à leur succès futur.
Capital Transmission (Buyout)
Le Leveraged Buyout (LBO), ou rachat avec effet de levier ou Capital Transmission, est une stratégie phare du Private Equity qui consiste à acquérir une entreprise mature en utilisant principalement de la dette. Imaginez cela comme l’achat d’une maison avec un gros prêt immobilier : l’investisseur mise sur les revenus futurs de l’entreprise (comparables aux loyers) pour rembourser progressivement cette dette.
Les cibles idéales sont des sociétés établies avec des flux de trésorerie prévisibles. Une fois l’acquisition réalisée, les investisseurs s’efforcent d’optimiser la performance de l’entreprise, que ce soit en rationalisant les coûts (par exemple, en centralisant les achats), en restructurant l’organisation (fusion de départements redondants) ou en stimulant la croissance (lancement de nouveaux produits, expansion géographique). L’objectif final est de revendre l’entreprise après quelques années, une fois sa valeur significativement augmentée, générant ainsi un retour sur investissement attrayant malgré le poids initial de la dette.
Capital Retournement (Turnaround)
Le Capital Retournement, également connu sous le nom de Turnaround, est une branche spécialisée du Private Equity qui se concentre sur les entreprises en difficulté financière mais présentant un potentiel de redressement. Imaginez une entreprise autrefois prospère de fabrication de meubles traditionnels, maintenant en déclin face à la concurrence étrangère et aux changements de goûts des consommateurs. C’est là que le Capital Retournement entre en jeu.
Les investisseurs spécialisés dans ce domaine interviennent dans des situations critiques, apportant à la fois des fonds d’urgence et une expertise en gestion de crise. Leur objectif est de diagnostiquer les problèmes, mettre en place un plan de sauvetage, et transformer l’entreprise pour la rendre à nouveau rentable. Par exemple, pour notre fabricant de meubles, cela pourrait impliquer de moderniser la production, de développer une gamme de produits éco-responsables, ou de pivoter vers le e-commerce.
Le Capital Retournement est particulièrement risqué car il implique des entreprises déjà en difficulté, mais il peut aussi offrir des rendements importants si le redressement réussit.
Les différentes façons d’investir en Private Equity
Le Private Equity, autrefois réservé aux investisseurs institutionnels et aux grandes fortunes, s’est progressivement ouvert à un public plus large. Voici les principales options pour investir dans cette classe d’actifs, chacune avec ses propres caractéristiques et niveaux d’accessibilité.
Investir en gestion pilotée
Dans ce cas, vous confiez votre capital à des professionnels qui gèrent un portefeuille d’investissements en Private Equity pour votre compte.
Exemple : Vous investissez 100 000 € dans un mandat de gestion spécialisé en Private Equity. Le gestionnaire répartit cet investissement sur plusieurs fonds et opportunités d’investissement direct, en fonction de votre profil de risque et de vos objectifs.
Investir en direct avec des Business Angels
Cette approche consiste à investir directement dans des entreprises non cotées, généralement des start-ups ou des PME en croissance. Les Business Angels sont souvent d’anciens entrepreneurs ou des professionnels expérimentés qui apportent non seulement du capital, mais aussi leur expertise et leur réseau. Exemple : Vous êtes un ancien cadre dans l’industrie pharmaceutique et vous décidez d’investir 50 000 € dans une start-up développant une nouvelle technologie de diagnostic médical. En plus de votre investissement, vous conseillez l’équipe sur la stratégie de développement et les mettez en relation avec des acteurs clés du secteur.
Investir via des fonds labellisés (FCPR, FCPI, FIP)
Les fonds labellisés offrent une voie plus structurée et réglementée pour investir en Private Equity, souvent avec des avantages fiscaux à la clé.
- FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque) : Ces fonds offrent une diversification naturelle car ils investissent dans plusieurs sociétés. Exemple : Un FCPR spécialisé dans les énergies renouvelables pourrait investir dans une dizaine d’entreprises allant d’un fabricant de panneaux solaires à une start-up développant des solutions de stockage d’énergie.
- FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation) : Ces fonds se concentrent sur les entreprises innovantes, principalement dans le domaine technologique. Par exemple, un FCPI pourrait investir dans une start-up développant une intelligence artificielle pour l’agriculture de précision, une autre créant une plateforme de réalité virtuelle pour l’éducation, et une troisième travaillant sur des batteries nouvelle génération.
- FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) : Ces fonds investissent dans des PME régionales, favorisant ainsi le développement économique local. Un FIP de la région Bretagne pourrait investir dans une conserverie artisanale, une entreprise de construction navale innovante et un réseau de cliniques vétérinaires en expansion.
Investir en Private Equity via une assurance-vie
L’assurance-vie offre désormais la possibilité d’exposer une partie de son épargne au Private Equity, généralement via des unités de compte spécialisées.
Exemple : Votre contrat d’assurance-vie pourrait inclure une unité de compte investie dans un fonds de Private Equity diversifié. Vous décidez d’y allouer 10% de votre contrat pour dynamiser votre épargne sur le long terme, tout en bénéficiant des avantages fiscaux de l’assurance-vie.
Avantages | Inconvénients |
Accessibilité (tickets d’entrée souvent plus bas que pour un investissement direct) | Choix limité de fonds par rapport à un investissement direct |
Cadre fiscal avantageux de l’assurance-vie | Frais potentiellement plus élevés (frais du contrat + frais du fonds) |
Diversification au sein d’un contrat multipoches |
Investir dans des actions des sociétés de gestion spécialisées et trackers (ETF)
Pour ceux qui préfèrent la liquidité des marchés boursiers, il existe des options pour s’exposer indirectement au Private Equity :
- Actions de sociétés de gestion : Certaines sociétés de Private Equity sont cotées en bourse. En achetant leurs actions, vous vous exposez indirectement à leur portefeuille d’investissements. Exemple : En investissant dans une société comme Blackstone ou KKR, vous bénéficiez indirectement de leurs investissements en Private Equity, tout en ayant la liquidité d’une action cotée.
- ETF (Trackers) spécialisés : Ces fonds cotés en bourse cherchent à répliquer la performance d’un indice de Private Equity. Exemple : L’ETF « iShares Listed Private Equity UCITS ETF » suit un indice composé d’entreprises de Private Equity cotées et offre ainsi une exposition diversifiée au secteur.
Avantages | Inconvénients |
Haute liquidité (achat/vente quotidienne en bourse) | Exposition indirecte et parfois diluée au Private Equity |
Tickets d’entrée faibles | Performance qui peut diverger des rendements réels du Private Equity non coté |
Diversification facile |
Investir en Private Equity via le crowdfunding
Le crowdfunding, ou financement participatif, a émergé comme une option innovante pour investir en Private Equity, rendant cette classe d’actifs plus accessible aux investisseurs particuliers.
Les plateformes de crowdfunding en equity permettent aux investisseurs d’acheter des parts dans des start-ups ou des PME non cotées. Les entreprises présentent leur projet sur la plateforme, et les investisseurs peuvent choisir d’y participer en fonction de leur intérêt et de leur budget. Le seuil d’investissement généralement bas, souvent à partir de quelques centaines d’euros et permet à un plus grand nombre d’investisseurs de participer au financement de jeunes entreprises innovantes.
Cependant, le risque de perte totale de l’investissement est élevé, car beaucoup de start-ups échouent. La liquidité est très limitée, les parts n’étant généralement pas négociables sur un marché secondaire.
Exemple : Un investisseur décide d’allouer 5000 € à travers une plateforme de crowdfunding. Il répartit cette somme entre une start-up développant une solution de recyclage innovante (2000 €), une entreprise de biotechnologie travaillant sur un nouveau traitement (2000 €), et une PME locale spécialisée dans l’agriculture urbaine (1000 €).
Avantages | Inconvénients |
Accessibilité (faibles tickets d’entrée) | Risque élevé de perte en capital |
Possibilité de diversification | Liquidité très limitée |
Participation directe dans des entreprises innovantes | Due diligence limitée par rapport aux fonds professionnels |
Potentiel d’avantages fiscaux | Performance très variable et incertaine |
Comment évaluer un investissement en Private Equity ?
L’évaluation d’un investissement en Private Equity est un processus complexe qui nécessite une analyse approfondie de plusieurs facteurs clés. Cette évaluation est cruciale pour prendre des décisions éclairées et maximiser les chances de succès de votre investissement. Voici les principaux aspects à considérer :
Analyser la stratégie, l’équipe de gestion et le marché
La stratégie d’investissement est le fondement de tout fonds de Private Equity. Elle doit être claire, cohérente et adaptée aux conditions actuelles du marché. Par exemple, un fonds se concentrant sur les technologies vertes devrait avoir une approche bien définie pour identifier et soutenir les entreprises innovantes dans ce domaine en pleine expansion.
L’équipe de gestion est souvent considérée comme l’élément le plus crucial dans l’évaluation d’un fonds de Private Equity. L’expérience, l’expertise et le track record des gestionnaires sont des indicateurs importants de leur capacité à générer des rendements. Recherchez des professionnels ayant une expérience prouvée dans le secteur visé et un historique de succès dans la création de valeur pour les entreprises de leur portefeuille.
L’analyse du marché est tout aussi importante. Comprendre le marché cible, son potentiel de croissance, ses tendances et ses défis vous aidera à évaluer la pertinence et le potentiel de l’investissement. Dans le domaine des technologies vertes, par exemple, il serait crucial d’étudier les tendances comme l’adoption croissante des énergies renouvelables, tout en tenant compte des défis tels que les changements réglementaires ou la concurrence des acteurs établis.
Évaluer les rendements en 2024
L’évaluation des rendements en Private Equity en 2024 doit tenir compte du contexte économique actuel et des tendances du marché. Les taux d’intérêt élevés et l’inflation persistante ont eu un impact sur les valorisations et les stratégies de sortie. Cependant, le Private Equity continue de surperformer de nombreuses autres classes d’actifs.
En 2024, les rendements moyens du Private Equity varient considérablement selon les stratégies et les secteurs. Les fonds de buyout de qualité supérieure continuent de viser des TRI (Taux de Rendement Interne) nets de 15% à 20%, tandis que les fonds de capital-risque de premier plan visent des rendements encore plus élevés, souvent supérieurs à 25%.
Il est important de noter que ces chiffres sont des moyennes et que les performances individuelles des fonds peuvent varier considérablement. De plus, les rendements du Private Equity doivent être évalués sur le long terme, généralement sur des périodes de 7 à 10 ans.
Lors de l’évaluation des rendements, examinez également les multiples d’investissement (TVPI – Total Value to Paid-In capital) et le DPI (Distributions to Paid-In capital) pour avoir une image plus complète de la performance du fonds.
Considérer les principaux risques
L’investissement en Private Equity comporte plusieurs risques qu’il est essentiel de comprendre et d’évaluer
Type de risque | Description | Impact potentiel |
Risque de liquidité | Investissements généralement bloqués sur 5 à 10 ans | Impossibilité de récupérer les fonds rapidement en cas de besoin |
Risque de marché | Sensibilité aux conditions économiques, aux changements sectoriels et aux taux d’intérêt | Fluctuations potentiellement importantes de la valeur des investissements |
Risque opérationnel | Dépendance à la capacité de l’équipe de gestion à créer de la valeur | Performances inférieures aux attentes si la stratégie n’est pas bien exécutée |
Risque de valorisation | Difficulté à évaluer précisément les actifs non cotés | Surestimation ou sous-estimation possible de la valeur du portefeuille |
Risque réglementaire | Exposition aux changements de réglementations | Impact potentiel sur les stratégies d’investissement ou les secteurs ciblés |
Risque de concentration | Fonds potentiellement concentrés sur un secteur ou une région spécifique | Vulnérabilité accrue aux problèmes affectant ce secteur ou cette région |
Est-ce le bon moment pour investir en Private Equity ?
L’évaluation du timing optimal pour investir en Private Equity est une question complexe qui nécessite une analyse approfondie du contexte économique actuel et des tendances du marché. En 2024, le secteur du Private Equity continue d’évoluer face à un environnement économique en mutation.
Le contexte économique et les tendances actuelles
Le paysage économique de 2024 est caractérisé par plusieurs facteurs clés qui influencent le marché du Private Equity :
- Des taux d’intérêt élevés : Après une période prolongée de taux bas, les banques centrales ont augmenté les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation. Cette situation a un impact direct sur le coût du capital et les stratégies de financement des opérations de Private Equity.
- Une inflation persistante : Bien que modérée par rapport aux pics récents, l’inflation reste une préoccupation. Elle affecte les coûts opérationnels des entreprises et peut influencer les stratégies de création de valeur.
- Des valorisations en ajustement : Les multiples de valorisation élevés observés ces dernières années connaissent un certain ajustement, créant potentiellement des opportunités d’achat plus attractives pour les fonds de Private Equity.
- Une digitalisation accélérée : La transformation numérique continue d’offrir des opportunités significatives dans de nombreux secteurs, stimulant l’intérêt des investisseurs en Private Equity pour les entreprises technologiques et les initiatives de transformation digitale.
- Des préoccupations ESG croissantes : L’importance croissante des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) influence les stratégies d’investissement et crée de nouvelles opportunités dans des secteurs comme les énergies renouvelables ou les technologies propres.
- Des incertitudes géopolitiques : Les tensions internationales et les changements dans les politiques commerciales créent à la fois des défis et des opportunités pour les investisseurs en Private Equity.
L’impact des tendances récentes sur le secteur
Ces tendances économiques et de marché ont plusieurs implications pour le secteur du Private Equity :
- Un ajustement des stratégies d’investissement : Face à des coûts d’emprunt plus élevés, les fonds de Private Equity adaptent leurs approches. Certains se tournent vers des investissements nécessitant moins de levier, tandis que d’autres se concentrent davantage sur l’amélioration opérationnelle pour créer de la valeur.
- Des opportunités dans les marchés en difficulté : L’environnement économique plus difficile crée des opportunités pour les fonds spécialisés dans les situations spéciales ou le retournement d’entreprises en difficulté.
- Une augmentation des investissements dans la technologie et la santé : Ces secteurs, considérés comme plus résistants aux ralentissements économiques, attirent une part croissante des investissements en Private Equity.
- Un développement du secondaire : Le marché secondaire du Private Equity connaît une croissance significative, offrant des opportunités de liquidité aux investisseurs existants et des points d’entrée pour de nouveaux investisseurs.
- Une importance croissante de l’expertise sectorielle : Dans un environnement plus complexe, l’expertise sectorielle devient un différenciateur clé pour les fonds de Private Equity, leur permettant de mieux identifier et exploiter les opportunités.
Alors, est-ce le bon moment pour investir en Private Equity ? La réponse dépend largement de votre situation personnelle, de vos objectifs d’investissement et de votre tolérance au risque.
Cependant, plusieurs facteurs suggèrent que le Private Equity reste une option d’investissement attractive en 2024. Les ajustements de valorisation créent potentiellement des points d’entrée plus attractifs. La capacité du Private Equity à créer de la valeur à travers l’amélioration opérationnelle est particulièrement pertinente dans le contexte économique actuel. De plus, le secteur continue d’offrir des opportunités de diversification et de rendements potentiellement supérieurs à ceux des marchés publics.
Néanmoins, il est crucial de garder à l’esprit que le Private Equity est un investissement à long terme, généralement sur 7 à 10 ans. La décision d’investir ne devrait pas être basée uniquement sur les conditions de marché à court terme, mais plutôt sur une évaluation globale de vos objectifs financiers, de votre horizon d’investissement et de votre compréhension des risques inhérents à cette classe d’actifs.
La fiscalité du Private Equity en France
La fiscalité du Private Equity en France est un sujet complexe et en constante évolution. Voici un aperçu des principaux aspects fiscaux à considérer pour les investissements en Private Equity en France en 2024.
L’imposition des plus-values
Les plus-values réalisées lors de la cession de parts de fonds de Private Equity sont généralement soumises au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), aussi appelé « flat tax ». Le PFU s’applique au taux global de 30%, 12,8% au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2% au titre des prélèvements sociaux
Alternativement, les contribuables peuvent opter pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu, ce qui peut être avantageux pour ceux dont le taux marginal d’imposition est inférieur à 12,8%.
Un abattement pour durée de détention
Pour les titres acquis avant le 1er janvier 2018, un régime d’abattement pour durée de détention peut s’appliquer en cas d’option pour le barème progressif : 50% d’abattement entre 1 et 4 ans de détention et 65% d’abattement au-delà de 4 ans de détention
Pour les dirigeants partant à la retraite, un abattement fixe de 500 000 € peut s’appliquer sous certaines conditions.
La fiscalité des FCPR, FCPI et FIP
Les Fonds Communs de Placement à Risques (FCPR), les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) et les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) bénéficient d’un régime fiscal spécifique :
- Une exonération d’impôt sur les plus-values réalisées au sein du fonds
- Une imposition des distributions et des plus-values de cession des parts selon le régime du PFU ou sur option au barème progressif
De plus, ces fonds peuvent offrir des avantages fiscaux à l’entrée : une réduction d’impôt sur le revenu de 18% à 25% du montant investi pour les FCPI et FIP, dans la limite d’un plafond annuel et une possibilité d’imputation des moins-values sur les plus-values de même nature
Une fiscalité des dividendes
Les dividendes perçus par les fonds de Private Equity sont généralement exonérés d’impôt au niveau du fonds. Lors de leur distribution aux investisseurs, ils sont soumis au PFU de 30% ou sur option au barème progressif de l’impôt sur le revenu avec application d’un abattement de 40%.
ISF-PME et IR-PME
Bien que l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) ait été remplacé par l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), certains investissements en Private Equity peuvent toujours offrir des avantages fiscaux notamment une réduction d’impôt sur le revenu pour les investissements directs dans les PME ou via des fonds (FCPI, FIP). Attention, ces réductions sont soumises à des plafonds et des conditions strictes.
FAQ : Tout savoir sur l’investissement en Private Equity
Qui peut investir ?
En théorie, tout le monde peut investir en Private Equity via certains de ces canaux. Cependant, en pratique, cette classe d’actifs reste principalement adaptée aux investisseurs ayant :
- Une bonne compréhension des risques associés
- Un horizon d’investissement long (généralement 5 à 10 ans)
- Une capacité à supporter l’illiquidité de l’investissement
- Des moyens financiers suffisants pour respecter les montants minimums et diversifier leurs investissements
Quel est le capital minimum requis ?
Le capital minimum requis pour investir en Private Equity varie considérablement selon le véhicule d’investissement choisi :
Véhicule d’investissement | Capital minimum requis |
Fonds de Private Equity traditionnels | 100 000 € à plusieurs millions d’euros |
Fonds de fonds | 50 000 € à 100 000 € |
FCPR, FCPI, FIP | 1 000 € à 5 000 € |
ETF et actions cotées | Prix d’une action ou part d’ETF |
Plateformes de crowdfunding | Quelques centaines d’euros |
Assurance-vie | Quelques milliers d’euros (variable selon les contrats) |
Comment générer des profits avec le Private Equity ?
Le Private Equity génère des profits principalement de trois manières :
- Les plus-values lors de la cession : C’est la principale source de rendement en Private Equity. Les fonds achètent des entreprises, les développent, puis les revendent à un prix supérieur. Exemple : Achat d’une start-up prometteuse pour 10 millions d’euros, développement de son activité sur 5 ans, puis revente pour 50 millions d’euros.
- Les distributions de dividendes : Certaines entreprises du portefeuille peuvent verser des dividendes réguliers. Ces distributions sont moins courantes dans le capital-risque mais plus fréquentes dans le capital-transmission. Exemple : Une entreprise mature acquise via un LBO qui génère des cash-flows importants et réguliers.
- Le remboursement de dette (dans le cas des LBO) : L’utilisation de l’effet de levier permet d’amplifier les rendements. Au fur et à mesure que la dette est remboursée, la valeur des fonds propres augmente. Exemple : Achat d’une entreprise pour 100 millions d’euros, dont 60 millions financés par de la dette. Le remboursement progressif de cette dette augmente mécaniquement la valeur de l’investissement en fonds propres.