Derrière l’entreprise Uber, désormais connue à travers le monde entier, se cache Travis Kalanick, le fondateur de l’entreprise américaine. Business Cool dresse le portrait d’un des personnages les plus contestés du paysage entrepreneurial américain.
Biographie de Travis Kalanick
L’avant-Uber, l’autre vie de Travis Kalanick
Travis Kalanick est né le 6 août 1976, à Los Angeles, en Californie, d’un père ingénieur et d’une mère publicitaire, ce qui ne présageait en rien d’un avenir dans le vaste univers de l’entrepreneuriat. Après avoir obtenu son diplôme à Granada Hills High School, il intègre UCLA (University of California at Los Angeles) pour étudier l’ingénierie informatique, à l’instar de son père. Cette formation ne lui plaît guère et il décide, en 1998, et en concertation avec un groupe de camarades, de quitter l’Université pour se consacrer à l’élaboration d’un projet : Scour, une entreprise qui base ses activités sur le partage de fichiers de particulier à particulier.
Un an après sa création, l’entreprise est au cœur d’une controverse et ferme ses portes car certains fichiers transférés sur la plateforme provenaient d’un téléchargement illégal. Travis Kalanick et ses acolytes ne se découragent pas et fondent une nouvelle société, nommée RedSwoosh, qui reprend plus ou moins le principe de Scour, de manière plus poussée. L’entreprise bénéficie de la fulgurante croissance des activités sur internet et est finalement rachetée par Akamai Technologies, une société américaine spécialisée dans la mise à disposition de serveurs de cache pour les entreprises, pour 19 millions de dollars, en 2007.
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La création d’Uber
Grâce à l’argent récolté de la vente de RedSwoosh, Travis Kalanick fonde, en 2009, Uber, une application mobile mettant en relation chauffeurs ou propriétaires de voitures de luxe avec des particuliers. L’idée a émergé à Paris, quelques mois plus tôt, lorsque le Californien séjournait au sein de la capitale française, en constatant la difficulté récurrente de trouver un taxi dans les grandes agglomérations. Deux ans plus tard, la première version de l’application voit le jour à San Francisco et s’étend petit à petit au-delà des frontières de son pays natal, grâce à sa facilité d’utilisation et aux disponibilités des conducteurs.
En réponse à la forte demande, le natif de Los Angeles a l’ambition d’exporter la marque à travers 17 pays, dont la France et sa capitale, Paris, là où tout a commencé. Pour y parvenir, plusieurs levées de fonds sont organisées. Une première de 32 millions de dollars en 2011, puis une seconde, de 1,2 milliard de dollars, en juin 2014, et, enfin, une troisième, du même montant, quelques mois plus tard. Début 2015, l’entreprise est valorisée à près de 40 milliards de dollars et vit une ascension aussi fulgurante qu’inattendue.
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Travis Kalanick, un personnage controversé
Le feuilleton Uber Files
Uber Files est une enquête reprenant des milliers de documents liés à l’entreprise américaine adressés de manière anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
Au total, plus de 124 000 documents ont été examinés et lèvent le voile dans les zones d’ombre d’une startup qui souhaitait alors à l’époque, gagner le marché des plus grandes métropoles du monde entier, en dépit des réglementations locales. Ces pièces à conviction détaillent la manière dont Uber a joué de son influence pour faire changer les lois à son avantage, le concept vendu par l’entreprise étant relativement inédit.
Cette enquête révèle également la manière dont l’entreprise américaine a mis en œuvre des pratiques jouant volontairement avec les limites légales, jusqu’à l’obstruction judiciaire face aux enquêtes ouvertes à son égard.
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Travis Kalanick, un entrepreneur sulfureux
Outre l’affaire Uber Files présentée précédemment, Travis Kalanick a souvent été le sujet de nombreuses polémiques, principalement liées à des écarts comportementaux répétés.
Parmi les éléments qui lui sont reprochés, Travis Kalanick s’est distingué par une interview donnée à GQ dans laquelle il tient des propos sexistes, mais son manque de respect envers la gent féminine ne s’arrête pas là. Quelques mois après l’interview controversée, l’antenne lyonnaise d’Uber annonce un partenariat avec “Avions de chasse”, une société spécialisée dans l’envoi quotidien de photos de mannequins à ses utilisateurs. Cette association devait permettre aux utilisateurs d’Uber d’être pris en charge par des jeunes femmes au physique avantageux. Un concept qui ne verra finalement pas le jour, dénoncé à temps, mais qui ternit une nouvelle fois l’image de Kalanick et de la société en général.
Un mois plus tard, une nouvelle affaire éclate en Inde : une passagère a été victime d’un viol à New Delhi. Il est reproché à l’entreprise de ne pas avoir vérifié le passé judiciaire du suspect, déjà inculpé pour une agression sexuelle en 2011.
Travis Kalanick applique aussi des méthodes discutables au sein même de son entreprise. Au fil des années, les scandales s’accumulent et bon nombre de ses employés dénoncent un management toxique. En 2017, il est filmé lors d’une altercation avec un chauffeur Uber à propos du tarif des courses. La multiplication de ces diverses frasques n’était pas du goût du conseil d’administration de l’entreprise ; il démissionne de la direction d’Uber en décembre 2017.
