Ces derniers temps, la concurrence est forte entre les plus grandes sociétés qui cherchent à attirer les meilleurs talents du monde entier. Pour ce faire, certaines ont eu une idée : augmenter drastiquement le salaire des profils juniors, proposant parfois jusqu’à 250 000€ pour des débutants !
On le voit chaque année dans les nombreuses enquêtes menées par Universum ou la Conférence des Grandes Écoles : les aspirations des jeunes diplômés évoluent chaque année. Désormais, ils souhaitent intégrer une structure qui veillera à proposer un équilibre pro et perso, qui sera attentive à la qualité de vie au travail et au bien-être de ses salariés. La rémunération n’arrive en général qu’en cinquième ou sixième position des préoccupations des diplômés de Grandes Écoles.
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Recrutement : Quand les startups concurrencent les plus grands groupes
Puisque le contenu des missions et la qualité de vie au travail sont grandement appréciés par les candidats, les startups arrivent à tirer leur épingle du jeu. De plus en plus, les jeunes diplômés de Grandes Écoles sont attirés par ces structures agiles dans lesquels il faut être polyvalent. En outre, les jeunes pousses sont un terrain de jeu adoré des juniors qui peuvent participer activement au développement d’une entreprise innovante et voir concrètement le résultat de leur travail.
Il est très courant, pour un jeune diplômé, d’avoir rapidement des responsabilités au sein des startups. Entre les levées de fonds – qui permettent de faire grandir l’entreprise – et les politiques très fortes de mobilité interne, les profils juniors montent rapidement en compétence. C’est là une dimension très appréciée des jeunes diplômés. Malgré tout, si les atouts des startups sont nombreux, le salaire reste encore parfois un point négatif au sein de ces structures.
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Les prétentions salariales des jeunes diplômés
Pour autant, même s’ils sont sensibles à d’autres notions que la rémunération lorsqu’ils recherchent un premier job, les jeunes diplômés connaissent leur valeur sur le marché de l’emploi. En effet, ils ne veulent pas accepter un travail pour un salaire qui est bien inférieur à leurs attentes.
En 2020, on observe une baisse assez nette de la rémunération médiane des diplômés de Grandes Écoles. Les effets de la crise se font sentir. Cependant, ces derniers affichent toujours des prétentions salariales importantes, malgré la pandémie.
Les aspirations des élèves de commerce en matière de salaire étaient plus élevées de 8,25% chez les hommes et 10,25% chez les femmes, par rapport à 2019. Ils demandaient en général entre 35 435€ et 39 565€ brut annuel. Du côté des diplômés d’écoles d’ingénieurs, la tendance était également à la hausse avec +7,8% pour les hommes et +8,47% pour les femmes.
La technique de la cooptation pour attirer de meilleurs talents
Pour répondre aux prétentions salariales des jeunes diplômés et concurrencer les startups, plusieurs entreprises ont décidé de proposer des rémunérations très importantes pour les profils juniors. Cette décision s’applique surtout à de grands cabinets d’avocats américains et aux postes dans les départements M&A qui ont connu un vrai boom durant la pandémie.
Ainsi, comme le rapporte le Financial Times, plusieurs cabinets américains comme Kirkland & Ellis offrent des bonus à leurs avocats de 250 000$ pour qu’ils restent travailler chez eux, si jamais un cabinet concurrent cherche à les recruter. D’autres sociétés spécialisées dans le droit donnent des bonus de 50 000$ pour ceux qui font de la cooptation. C’est le cas de Paul Hastings et de Goodwin Procter.
Les salaires fous proposés par Goldman Sachs, Morgan Stanley et consorts aux juniors
Si ces sommes sont des bonus attribués pour garder les talents, d’autres proposent des salaires beaucoup plus fous pour attirer des débutants talentueux ! Chez Slaughter and May, les juniors sont payés 100 000£, soit presque 117 000€ par an.
Goldman Sachs, de son côté, a souhaité redorer son blason et attirer de nouveaux talents pour son département M&A. Il faut dire que beaucoup de débutants se sont plaints de la pression et des conditions de travail, menant parfois au burn-out. Les profils Analysts recevront ainsi un salaire de 110 000$ par an la première année, puis 125 000$, la deuxième année.
Morgan Stanley a tenté une opération similaire pour ne pas provoquer une fuite des talents pour Goldman Sachs. Les juniors seront désormais payés 100 000$ la première année. Ces sociétés ne sont pas les seules à vouloir se démarquer sur le salaire. JPMorgan, Barclays ou encore Bank of America ont toutes accepté d’augmenter de 15 000$ à 25 000$ la rémunération des débutants. Au Crédit Suisse, on porte même l’attention sur la qualité de vie au travail. L’entreprise a ainsi offert un vélo Peloton aux nouveaux venus.
Cependant, si ces hausses de salaire sont très intéressantes et peuvent attirer de beaux profils, ce ne sont en réalité que des cache-misères qui détournent l’attention de vrais problèmes structurels. En effet, les conditions de travail ne risquent pas de s’améliorer, malgré les plaintes des salariés – et plus particulièrement des juniors. La preuve en est : David Salomon, CEO de Goldman Sachs, a déclaré que le télétravail était « une aberration que nous allons corriger le plus rapidement possible. » Pas sûr que la rémunération suffise à attirer les nouvelles générations.
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