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Analyse

Entreprise : Des salariés de plus en plus exigeants

Ces dernières années, les habitudes professionnelles ont largement été chamboulées et de nouvelles pratiques se sont mises en place. Les salariés sont également devenus bien plus exigeants envers leur employeur. Le bien-être et la flexibilité sont aujourd’hui au coeur des exigences des collaborateurs.

 

Salaires, augmentations et bonus ne sont plus les critères principaux des salariés. La pandémie du coronavirus ainsi que l’inflation ont foncièrement modifié les exigences des employés. Aujourd’hui, les travailleurs sont sensibles à leur épanouissement personnel, que ce soit vis-à-vis de leurs tâches quotidiennes ou de leur équilibre vie professionnelle-vie personnelle. Le télétravail a également modifié le schéma classique du travail au bureau et chamboule les habitudes professionnelles. L’enquête a été réalisée par l’ADP, qui a interrogé plus de 30 000 actifs dans 17 pays différents en novembre 2021.

 

L’épanouissement personnel au coeur des exigences

La santé mentale

Aujourd’hui, près d’un employé sur sept est soumis au stress au moins une fois par semaine. Les raisons sont multiples, bien que, pour plus de 40% d’entre eux, cet état est lié à l’augmentation des responsabilités à la suite de la crise du coronavirus. La longueur des journées ainsi que les problèmes techniques représentent également une part non négligeable des facteurs de stress. Plus de la moitié des participants ont jugés que leur travail s’était dégradé sur ce sujet.

Néanmoins, les managers mettent en place plusieurs dispositifs pour éviter le stress de leurs employés parmi lesquels on compte une communication régulière, des congés et pauses « bien-être », des team-buildings ainsi que la garantie à la déconnexion après les heures de travail. Ces initiatives portent leurs fruits puisque 70% des salariés déclarent être soutenus par leur employeur et davantage par leurs collègues.

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La réorientation professionnelle au profit de la sécurité de l’emploi

Pour près de 55% des employés, la sécurité de l’emploi est une priorité. Cependant, seulement 25% des répondants considèrent que leur secteur est porteur, ce qui crée alors un paradoxe. Ainsi, 71% des travailleurs ont exprimé avoir envisagé une réorientation professionnelle au cours des 12 derniers mois.

Parmi les différentes options qui se présentent aux salariés, la plupart envisagent de changer de secteur ou de demander un congé sabbatique à leur employeur (24%) et plus d’un cinquième envisagent de devenir auto-entrepreneur. L’Europe est le continent où les employés semblent être les plus satisfaits de leur secteur : seulement 62% d’entre eux ont envisagé une reconversion lors des 12 derniers mois, chiffre le plus faible parmi les populations étudiées.

Ainsi, près d’un quart des salariés cherchent à se réorienter ou de changer de secteur au profit d’un secteur jugé plus porteur. Cette réorientation est aussi liée aux perspectives d’avenir ainsi qu’à de potentielles augmentations de salaire.

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Quand l’entreprise se place en adéquation avec les valeurs et projets des employés

Un emploi en accord avec les valeurs des salariés

En plus des missions proposées dans le cadre de leurs fonctions, les salariés sont aujourd’hui attentifs aux valeurs de l’entreprise qu’ils rejoignent. L’égalité femme-homme est un sujet qui fait l’actualité, et cela se ressent au travail. En effet, 76% des effectifs seraient près à démissionner s’ils relevaient des disparités salariales entre les hommes et les femmes ou des injustices notables en termes d’inclusion et de diversité au sein de leur entreprise.

Ce critère est particulièrement important pour les jeunes. Plus de 80% des 18-24 ans envisagerait de chercher un autre emploi dès lors qu’ils constatent des différences de salaire au sein des équipes. Ce phénomène est générationnel, plus la population étudiée est âgée, moins elle est soucieuse de l’inclusion au sein de son entreprise : moins de 70% des 45 ans et plus pourraient changer de travail si leur entreprise n’appliquait pas de politique d’égalité et de diversité.

D’autres part, les entreprises sont aujourd’hui jugées sur les valeurs qu’elles prônent. Ne pas afficher une politique d’égalité femme-homme et de diversité peut nuire à l’entreprise, que ce soit vis-à-vis des candidats, des clients, des actionnaires et de l’image de marque. Néanmoins, alors qu’environ la moitié des personnes interrogées estiment que les politiques d’égalité et d’inclusion se sont améliorées dans leur entreprise, seulement 26% des Européens l’ont constaté et 17% estiment que la situation s’est dégradée.

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L’évolution et les perspectives d’avenir

Malgré les évènements difficiles auxquels les salariés ont fait face lors des dernières années, 90% des employés estiment être satisfaits de leur poste. Il faut cependant noter qu’à peine la moitié est très satisfaite de son emploi.

Plusieurs raisons principales sont à l’origine des insatisfactions relevées par les 10% restants. Une majorité des salariés évoque avoir davantage de responsabilités alors qu’il n’ont reçu aucune augmentation de salaire. Viennent ensuite le manque d’évolution, puis l’insatisfaction des avantages reçus, lors que la négociation de salaire ou de primes par exemple.

Les perspectives d’évolution forment un critère important pour les employés. Plus de 40% espèrent avoir une promotion dans l’année à venir et près des deux tiers attendent une augmentation de salaire. Les perspectives d’évolution influent largement sur l’optimisme des salariés. Toutefois, elles reprennent petit à petit leur niveau pré-coronavirus. Début de 2020, 92% des employés s’estimaient optimistes au vu des 5 prochaines années, pourcentage qui est descendu à 88%, aujourd’hui, mais qui est en hausse par rapport à 2021. L’Europe apparait comme la région la moins optimiste concernant son environnement de travail, avec seulement 78% des répondants l’attestant, ce qui est bien inférieur aux 90% en Asie-Pacifique.

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Le salaire et les avantages : quelle priorité ?

Le télétravail : la refonte du paysage professionnel

Le Covid-19 a laissé un héritage quant aux méthodes de travail et les salariés sont très attachés à ces nouvelles habitudes. En effet, près des deux-tiers des actifs sont prêts à chercher un nouvel emploi si leur employeur exige leur retour sur le lieu de travail. Cette statique s’approche même des trois-quarts pour les jeunes actifs, entre 18 et 24 ans.

Le télétravail est aujourd’hui bien ancré dans le quotidien des employés et ces derniers sont prêts à quelques sacrifices pour en profiter. Plus de la moitié des salariés affirment qu’ils seraient prêts à accepter un salaire moins élevé si leur emploi permettait une flexibilité par rapport à au télétravail.

Ce nouveau confort tend à modifier les conditions de vie des employés qui ont alors moins de trajets, ce qui génère moins de fatigue et plus de temps libre. De plus, le télétravail offre la possibilité aux salariés de ne plus habiter à proximité de leur lieu de travail au profit d’une région qui les attire. Les employés ayant la possibilité de travailler depuis chez eux ont tendance à être plus optimistes concernant les 5 prochaines années et sont plus satisfaits de leur emploi actuel. Près de la moitié des parents ont également souligné qu’il était plus facile d’assurer leur rôle en télétravail que s’ils devaient se rendre sur leur lieu de travail tous les jours.

 

Plus d’avantages au détriment d’un meilleur salaire

Le salaire est le critère le plus important pour les salariés. Un nombre important des répondants (76%) estiment d’ailleurs qu’ils n’hésiteraient pas à demander une augmentation s’ils la méritaient. Cette demande se justifie notamment par le nombre d’heures supplémentaires non payées. En Europe, les employés donnent en moyenne 7,5 heures de leur temps libre pour un travail non rémunéré, soit plus d’une journée classique. L’argent apparait également comme une motivation pour les employés. Une part notable d’entre eux (65%) souhaiteraient travailler plus pour gagner plus.

Néanmoins, les salariés sont aujourd’hui très soucieux de leur bien-être et recherchent de plus en plus de flexibilité, que ce soit par rapport à leurs horaires de travail, à l’organisation de leur semaine où à leurs déplacements. Plus de la moitié des interviewés préfèreraient une baisse de salaire au profit d’un meilleur équilibre vie pro-vie perso. 71% des salariés souhaiteraient également avoir plus de flexibilité sur leurs heures de travail afin de pouvoir organiser leurs semaines sur 4 ou 5 jours, tout en conservant un volume horaire équivalent.

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