En 2024, L’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises a mené une étude qui met en lumière les effets de la loi Rixain. Il s‘agit de connaître les contributions clés de la mixité à la performance économique et à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) des entreprises du CAC40. Créé en 2007, l‘Observatoire cherche à estimer la place de la femme au sein des entreprises. Zoom sur les résultats de l’enquête menée par l’Observatoire.
Qu’est-ce que la loi Rixain ?
La loi Rixain est une loi votée en décembre 2021, dont l’objectif est d‘accroître la participation des femmes à la vie économique et professionnelle. Elle impose un quota de parité au sein des comités exécutifs (Comex), réclamant un taux de 30% pour 2026, et de 40% d‘ici 2029. Ainsi, grâce aux données récoltées par l’Observatoire SKEMA, on note un progrès encourageant. En effet, le 1er janvier 2024, c’était un pourcentage de 27,98% de femmes présentes dans des Comex, appartenant aux entreprises du CAC40.
Une augmentation de 9,5% en 10 ans qui ne passe pas inaperçu. En effet, l‘enquête note même des entreprises arrivant à un pourcentage de 40% de femmes dans les sphères exécutives, telles que :
- Engie
- Kering
- Schneider Electric
L’enquête note également une diminution de l’écart entre la proportion de femmes cadres et leur représentation dans les comités exécutifs. Elle est ainsi passée de 9,97 points, contre 21,82 en 2008. Ceci démontre bien une amélioration quant aux questions de parité et de féminisation dans les Comex.
Pour en savoir plus à ce sujet, lis notre article « L’égalité des chances : mythe ou réalité ? »
Une corrélation entre mixité, responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et rentabilité opérationnelle
L’Observatoire dénote, surtout au niveau du « middle-management », qu’il y a une corrélation entre la mixité et la performance RSE des entreprises. En effet, l‘étude nous dit que « les entreprises dont les effectifs ou l’encadrement sont les plus féminisés présentent :
- Une responsabilité sociétale accrue : les risques sociétaux (mesurés par Sustainalytics) sont 41,66% inférieurs pour les entreprises ayant un encadrement fortement féminisé
- Une responsabilité environnementale renforcée : les risques environnementaux sont réduits de 79,65% dans les entreprises dont les effectifs sont les plus féminisés
- Des impacts financiers : les entreprises les plus féminisées au niveau de l’encadrement affichent une rentabilité opérationnelle moyenne supérieure de 107,46% par rapport aux moins féminisées ».
De plus, la rentabilité opérationnelle des entreprises est de fait augmentée grâce à des taux élevés de parité. Les entreprises avec les meilleurs taux ont estimé ce chiffre à 22,80 % « contre 10,99 % pour celles avec peu de femmes dans leurs cadres ». Les taux de féminisation sont également « perçus comme des investissements moins risqués sur les marchés financiers, avec un béta moyen de 0,88 ».
La parité en progrès malgré des inégalités persistantes
Cependant, il existe encore des disparités importantes dans les entreprises du CAC40. L’enquête dévoile que seuls 6,25% des femmes représentent les postes de PDG, présidente ou directrice générale, et que l’entreprise EssilorLuxottica ne compte aucune femme au sein de son Comex. Cette révélation démontre bien une évolution en termes de mixité.
Les conclusions de l’Observatoire sont que la mixité « améliore la prise de décision, la créativité et la stabilité des organisations ». Combinés à une meilleure performance RSE, elle « [renforce aussi] la résilience, la compétitivité et l’attractivité sociale des entreprises ». Alors, le recrutement et la promotion des femmes sont « [essentiels] pour répondre aux attentes des parties prenantes (clients, investisseurs, institutions publiques) et stimuler l’innovation ».