La France n’a jamais créé autant d’entreprises. Le cap symbolique du million devrait être dépassé cette année. C’est le signe d’une vitalité qui se confirme d’année en année, et ce malgré les incertitudes économiques. Une dynamique positive expliquée en grande partie par la multiplication massive des micro-entreprises : 600 000 nouvelles sociétés créées depuis le début de l’année 2022.
Des chiffres historiques
Selon l‘INSEE, près de 980.000 nouvelles entreprises ont été créées lors des onze premiers mois de l’année 2022, malgré les incertitudes économiques actuelles. La barre du million d’entreprises créées sur une année complète devrait donc être franchie, puisque le précédent record datait de 2021, avec 995 868 créations.
Plus de 60% des sociétés nées en 2022, soit près de 600 000, sont des micro-entreprises, ce que l’on appelait avant des auto-entreprises. Ce statut a été lancé en 2009 et caractérise tous les entrepreneurs qui exercent leur activité seuls.
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Pourquoi ces entreprises voient-elles le jour ?
Depuis plus d’une dizaine d’années, l’INSEE a constaté une hausse continue dans la création de nouvelles entreprises. Un phénomène qui s’explique en partie grâce à la simplification des formalités administratives et fiscales, incitant chaque Français à devenir de véritables entrepreneurs.
Chaque mois, plus de 90.000 entreprises sont créées, soit deux fois plus qu’il y à 10 ans. Un phénomène inédit qui n’a pas d’équivalent dans le reste de l’Europe, accentué par la crise sanitaire et la multiplication de sociétés de conducteurs de VTC ou de livreurs à domicile. Aujourd’hui, ce sont désormais les entreprises spécialisées dans le conseil pour et les services aux ménages qui se sont le plus développées, avec une hausse de près de 20% par rapport à 2021.
Une baisse du chômage mais un statut précaire
Ces nouvelles sociétés ne sont majoritairement pas pourvoyeuses d’emplois, un quart d’entre elles ont été radiées entre juillet et septembre dernier et avaient moins de trois ans. C’est le signe que le taux de mortalité des jeunes sociétés reste élevé car elles sont souvent moins rémunératrices et protectrices que le salariat, particulièrement au début. Elles n’apportent pas toujours un revenu suffisant pour vivre, ce qui constitue naturellement une vraie difficulté, surtout dans la période inflationniste que nous traversons actuellement.
Cependant, cette forte hausse témoigne tout de même d’un certain appétit pour l’entrepreneuriat aujourd’hui. Cette tendance a sans doute joué un rôle dans le récent recul du chômage, qui est passé de 10,5% de la population active en 2014 à seulement 7.5% en 2022.
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