Dix-huit mois plus tard, le COVID fait toujours rage et les Grandes Écoles doivent s’adapter à des consignes sanitaires toujours plus alambiquées et complexes à comprendre. Delphine Manceau, DG de NEOMA et trésorière de la CGE, revient sur la rentrée 2021 dans les écoles de commerce.
Se vaccinera, se vaccinera pas ? Telle est la question qui assaille l’esprit de nombreux Français, y compris les étudiants de Grande École. Il faut dire que les règles sanitaires sont assez peu claires pour une grande majorité de la population, encore plus lorsqu’il s’agit de l’enseignement supérieur.
Annoncées par Frédérique Vidal dans un article payant sur le web, les nouvelles mesures sanitaires pour la rentrée 2021 ont finalement tardé à arriver. Alors que la rentrée dans la plupart des établissements d’enseignement supérieur se faisait entre le 1er et le 6 septembre, ce n’est que le 25 août que le MESRI communique sur les mesures à prendre. Dans les Grandes Écoles, la situation a été prise en main et la rentrée s’organise déjà depuis plusieurs semaines.
Vaccination obligatoire, présentiel, distanciel… Le point sur la rentrée 2021
La première mesure adoptée est de ne pas rendre la vaccination obligatoire pour les étudiants en cette rentrée. Les établissements encouragent cependant la vaccination. Concrètement, l’accès aux cours peut se faire sans pass sanitaire, mais la majorité des événements non académiques (WEI, événements sportifs, etc.) requièrent la vaccination.
Aujourd’hui, le taux de vaccination au sein de la population reste tout de même élevé. D’après les derniers chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé datant du 7 septembre 2021, 77% des 18-24 ans sont aujourd’hui pleinement vaccinés. De son côté, NEOMA a lancé un sondage pour savoir si les étudiants étaient vaccinés ou comptaient l’être. Résultat : 89% des répondants ont affirmé qu’ils seraient vaccinés d’ici la rentrée.
Présentiel ? Distanciel ? Là encore, cette question s’est posée pour cette rentrée 2021. La volonté du MESRI et des Grandes Écoles était de réaliser le retour en cours en full présentiel. Contrairement à l’an passé, il n’y a pas de jauge dans les salles de classe, seulement dans les espaces de restauration. « Le masque reste obligatoire. Nous insistons énormément sur le respect des consignes sanitaires sur le campus et hors campus. Mais une très grosse proportion de nos étudiants sont vaccinés, donc nous sommes plus confiants qu’en 2020 », explique Delphine Manceau. De très nombreuses écoles ont fait le choix du présentiel à 100% pour le premier semestre même si un problème se pose : celui de l’international.
COVID et international : quid des étudiants étrangers et des échanges en 2021 ?
La France fait partie des pays qui sont très volontaires pour accueillir des étudiants internationaux. Globalement, aujourd’hui, seuls les élèves qui viennent de zones rouges ou de pays qui offre des vaccins non reconnus en France doivent s’isoler pendant 10 jours. « Sur ce sujet, nous accompagnons les étudiants en quarantaine en les mettant en relation avec des étudiants et en leur apportant des paniers-repas. »
Cependant, certains pays sont toujours fermés aux Français et n’envoient pas d’élèves dans les business schools de l’Hexagone. « Il est difficile d’obtenir un visa dans trois pays : le Japon, la Colombie et le Vietnam. Dans les autres pays, le fait de suivre des études a été jugé comme un motif impérieux. Globalement, c’est beaucoup plus facile que l’an passé. Les internationaux arrivent à venir sur nos campus. »
Concernant les échanges, là encore, la situation est très différente par rapport à la rentrée 2020. Là encore, les études étant considérées comme un motif impérieux, les étudiants peuvent facilement se rendre dans les universités partenaires, même si certaines imposent une quarantaine.
Les campus fermeront-ils en cas de cluster cette année ?
La problématique des clusters a touché de nombreux campus l’an dernier. À la rentrée 2020, le mot d’ordre était la fermeture des locaux si le nombre de cas positifs parmi les étudiants était trop élevé. Cette année, la situation est très différente. « Un suivi est toujours assuré par l’ARS en ce qui concerne les cas positifs et les cas contacts. Pour les cas contacts vaccinés, il n’y a pas besoin de s’isoler. »
En effet, le parti étonnant pris par le MESRI est de ne pas obliger les cas contacts vaccinés à s’isoler. Seuls les cas contacts non vaccinés devront suivre une quarantaine de 10 jours. C’est une décision qui peut sembler déconcertante quand on sait que, si le vaccin réduit grandement la charge virale de la personne malade, un étudiant vacciné atteint du variant Delta a tout de même une chance assez importante de transmettre le virus.
La rentrée 2021 à NEOMA
NEOMA a fait sa rentrée le 1er septembre 2021 avec les fameux Starting Days, dispositif de rentrée de l’école. Comme de nombreux établissements d’enseignement supérieur, la business school a fait le choix du 100% présentiel, tout en respectant les jauges dans les lieux de restauration.
Cette rentrée 2021 avait une saveur particulière pour les établissements d’enseignement supérieur qui sont restés majoritairement vides pendant 18 mois. Les étudiants ont pu renouer contact entre eux et avec les collaborateurs et professeurs de l’école. « J’ai rarement vu une rentrée aussi émouvante. Tout le monde était ravi de voir les étudiants revenir sur le campus. Il y avait une réelle émotion en cette rentrée. Ce sont les moments magiques de notre métier. »
NEOMA n’oublie pas pour autant les leçons tirées de la crise. L’école qui a lancé le premier campus virtuel d’Europe en 2020 souhaite également miser sur le digital. L’objectif ? Proposer certains cours 100% online ou au format hybride et profiter du présentiel pour proposer des contenus pédagogiques à forte valeur ajoutée pour les étudiants.
Actuellement, l’école mène une enquête auprès de toutes ses parties prenantes (professeurs et étudiants) pour mieux cerner les cours qui fonctionnent mieux en distanciel. Certains cours communs avec des promos dispatchées sur différents campus ou des dirigeants d’entreprise pourront, par exemple, être dispensés online. Pour l’instant, les résultats sont encore en cours d’analyse, mais NEOMA entend bel et bien inventer l’enseignement de demain.
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