Samedi dernier, lors des Olympiades numériques, IBM a annoncé travailler avec l’école d’ingénieurs CESI dans le but de former les ingénieurs Tech de demain. Quels sont les objectifs de cette collaboration entre les deux institutions ? On t’explique tout !
Qu’est devenu IBM ?
C’est une des premières entreprises d’informatique et elle garde toujours, auprès du grand public, cette image de géant qui fera entrer l’informatique dans énormément de foyers, sans n’avoir jamais su s’adapter aux évolutions techniques. Or, si l’entreprise ne vend quasiment plus d’ordinateurs personnels, son expertise dans les domaines informatiques reste reconnue et une vaste majorité de son activité repose désormais sur les compétences de ses collaborateurs en matière de développement de services.
Aujourd’hui, le groupe IBM travaille donc sur le conseil métier, en fonction support, et les services aux infrastructures informatiques (que ce soit pour optimiser les systèmes informatiques, pour de la maintenance et de « l’infogérance »). Dans ce cadre, IBM souhaite également mettre son expertise au sein de la formation des futurs ingénieurs.
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Former 30 millions d’ingénieurs : l’engagement d’IBM
C’est une des priorités assumées par IBM : parvenir, d’ici 2030, à former 30 millions d’ingénieurs. L’ambition de l’entreprise est claire : pousser les étudiants à s’orienter vers la Tech, afin d’avoir une véritable armée de collaborateurs qualifiés, en capacité de développer des outils, notamment en matière d’intelligence artificielle, pour les faire travailler de manière plus efficace.
Au vu de l’activité actuelle de l’entreprise, cette volonté semble relativement logique : former des ingénieurs, en prenant appui sur leurs ingénieurs déjà formés, pour toujours attirer plus de talents et favoriser la créativité.
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IBM-CESI : les dessous du partenariat
C’est en ce sens qu’IBM a profité des Olympiades numériques pour s’allier à l’école d’ingénieurs CESI pour une collaboration gagnant-gagnant, permettant d’insuffler les réalités du terrain dans les formations de l’institution. C’est le sens des déclarations de la présidente d’IBM :
« Les grands systèmes, leur architecture et leurs outils sont trop peu enseignés dans les écoles alors que de nombreuses entreprises les utilisent de façon massive. Le besoin de compétences sur le sujet est crucial. Je suis fière qu’IBM ajoute avec cette collaboration, une pierre à l’édifice et permettre ainsi à nos clients de rencontrer des étudiants formés. »
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Former pour ne plus engager, l’ambition finale d’IBM
Il y a 15 jours à peine , c’est une position toute autre que défendait le groupe : remplacer tous les postes humains remplaçables par de l’IA, une annonce particulièrement frappante. Le PDG affirme vouloir lancer un grand plan de licenciements (à hauteur de 2% de toute la masse salariale de l’entreprise) et affirmer que 30% des employés de l’entreprise pourraient être remplacés par des intelligences artificielles. Une idée qui se répand et qui a de très fortes chances d’être imitée ailleurs.
Cyniquement, l’entreprise a donc de très beaux jours devant elle : employer des individus sur-qualifiés pour intervenir au sein d’entreprises, qui tirent profit des progrès technologiques pour automatiser leur activité et donc réduire leur masse salariale. Un tel déploiement semble judicieux, mais risque de créer un problème sur le long terme : si toutes les entreprises finissent par développer les mêmes stratégies, et que les intelligences se polarisent autour de seulement quelques entreprises, que faire de la population ? Car jamais les salariés ne parviendront à concurrencer les intelligences artificielles et les places dans le domaine de l’intelligence artificielle sont relativement limitées. Cependant, à l’avenir, la question ne sera pas forcément d’être remplacée par l’intelligence artificielle, mais d’avoir les compétences nécessaires pour travailler et tirer le meilleur partie de l’IA dans son métier, au risque d’être obsolète très rapidement.
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