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TestWe, un logiciel de surveillance d’examens et concours décrié

Depuis le coronavirus, les examens et concours en ligne se sont multipliés. Pour s’assurer que les candidats ne trichent pas, beaucoup ont opté pour TestWe, une plateforme de surveillance jugée comme intrusive par beaucoup d’étudiants, mais aussi par le tribunal administratif de Montreuil, qui a suspendu son utilisation.

 

Très décrié, le logiciel de surveillance d’examens et de concours TestWe s’est imposé comme un incontournable pour de nombreux établissements d’enseignement supérieur. En France, il a été adopté par les universités et les Grandes Écoles, à l’image du concours SESAME, qui l’utilise pour les épreuves écrites de son concours. Pourtant, partout autour du monde, des voies d’étudiants commencent à s’élever contre ce logiciel, à tel point que beaucoup l’abandonnent.

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TestWe, qu’est-ce que c’est ?

TestWe est donc un logiciel de surveillance qui vise à parer d’éventuelles triches lors des partiels, des épreuves écrites des concours, etc. Cette application se veut très complète, voire trop complète, puisqu’elle analyse tout un tas de paramètres afin de s’assurer que les candidats n’ont pas d’aide extérieure. Et c’est d’ailleurs sur ces points-là que se cristallisent les tensions autour de TestWe.

En effet, TestWe demande à l’utilisateur de faire le tour de sa pièce avec son ordinateur, mais aussi de filmer son bureau, ses oreilles (pour s’assurer de ne pas avoir d’écouteur), de montrer une pièce d’identité… TestWe bloque également l’accès au reste de l’ordinateur durant toute la durée de l’épreuve et laisse la caméra allumée pendant plusieurs heures. Bref, tu l’auras compris, le logiciel est considéré comme intrusif par ses utilisateurs.

 

Les logiciels de surveillance boudés aux États-Unis

La grogne des étudiants à propos des logiciels de surveillance s’est d’abord fait connaître outre-Atlantique. En effet, aux États-Unis, nombreuses sont les universités à avoir renoncé à ces logiciels de surveillance. Dans l’État de l’Ohio, un étudiant a même porté plainte contre son établissement. En cause ? Le côté trop intrusif de ces outils.

Cet étudiant en université a finalement obtenu gain de cause, puisqu’il a été considéré que ce dispositif relève du 4e amendement qui protège les Américains contre les perquisitions et saisies déraisonnables. Pourtant, alors que le juge américain rendait cette décision de justice en septembre 2022, les établissements français ne semblaient pas vouloir mettre un terme à l’utilisation de TestWe.

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Logiciels de surveillance : les étudiants remontés contre TestWe

Alors que le reste du monde semble délaisser ou se positionner clairement contre ces logiciels de surveillance d’examens, la France commence à faire entendre sa voix sur ce sujet. Les étudiants de l’Université Paris VIII ont en effet porté leur établissement en justice, avec l’appui de l’association La Quadrature du Net.

Le tribunal administratif de Montreuil a rendu sa décision et l’utilisation du logiciel est suspendue pour l’Université Paris VIII. Dans son ordonnance du 14 décembre 2022, il précise que « en décidant d’avoir recours à une plate-forme du type de celle de l’application Testwe pour l’organisation et la surveillance des examens en ligne et au traitement de données qu’elle rend possible, l’université doit être regardée comme ayant porté une atteinte excessive au droit à la protection des données personnelles que les candidats tirent du règlement général sur la protection des données. » La Quatradure du Net indique que le tribunal administratif de Montreuil « reconnaît que surveiller les corps et les sons en permanence n’est pas justifié pour des examens à distance. » Cette décision de justice s’applique surtout suite à la mise en place tardive de ce mode d’examen au sein de l’Université Paris VIII.

Pour autant, ce n’est pas totalement la fin de TestWe puisque la même instance juridictionnelle reconnaît que l’utilisation de ce logiciel de surveillance est possible dès lors qu’elle ne capte pas en continu les images et le son des candidats qui passent les épreuves. Est-ce pour autant une décision suffisante pour faire bouger les lignes dans les autres établissements ?

Pour l’instant, SESAME, qui utilise TestWe pour les épreuves écrites d’admissibilité de son concours post-bac, a tenu à rassurer, expliquant que cette décision de justice n’aurait aucun impact sur l’organisation du concours le 12 avril 2023.

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