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Des écoles abandonnent les logiciels de surveillance d’examens

Dans l’univers de l’enseignement supérieur français, le printemps 2020 a bien sûr été marqué par la fermeture des établissements consécutivement à la montée en puissance de la pandémie. Les examens ont dû être organisés à distance et les écoles de commerce ont déployé des logiciels, souvent décriés, pour surveiller les étudiants qui étaient mécontents du côté invasif de ces outils. Alors qu’ils sont devenus l’alpha et l’omega des partiels en France, ces logiciels commencent à être abandonnés outre-Atlantique. Zoom sur un mouvement qui gagne de la voix.

 

Cet été, nous évoquions l’enfer des partiels à HEC Paris, avec notamment l’utilisation de l’outil Proctorio, chargé de la surveillance des étudiants. Le logiciel scannait la pièce avant les examens, nécessitant une connexion internet suffisante dont ils ne disposaient pas forcément, et réalisait une surveillance par oculométries, c’est-à-dire en suivant les yeux de ceux qui passaient leurs partiels.

Les étudiants s’étaient plaints de ces logiciels, s’interrogeant sur la question de la gestion des données personnelles. Dans une lettre ouverte rédigée pour l’administration de l’école, les élèves de HEC Paris avaient indiqué « Le passage des examens via cette plateforme nous paraît donc perturber l’intimité de l’ensemble des membres du foyer dans lequel réside l’étudiant. » Aux États-Unis, les questions de protection de la vie privée, de discrimination et d’accessibilité se sont également posées pour ces logiciels et plus particulièrement Proctorio qui est le plus utilisé et le plus critiqué, comme le rapporte The Verge.

 

Grandes Écoles : vers la fin des logiciels de surveillance pour les examens ?

À l’Université de Miami, les élèves ont signé une pétition dans laquelle ils affirment que Proctorio porte atteinte aux droits des étudiants et se révèle être discriminatoire. Des initiatives similaires ont été menées dans d’autres établissements d’enseignement supérieur aux quatre coins du pays. Ainsi, les universités ont été nombreuses à abandonner ces outils. Il faut dire que les professeurs et les administrations se sont régulièrement plaintes de leur utilisation. Mais ce n’est pas tout.

Plusieurs points problématiques ont été soulevés dans l’utilisation de Proctorio. L’Electronic Privacy Information Center (EPIC), une association dédiée aux questions de respect de la vie privée aux USA, a porté plainte contre Proctorio et d’autres logiciels qui proposent des solutions équivalentes, à propos de la collecte et de l’utilisation des données des étudiants qui passent les examens. En outre, plusieurs établissements ont constaté que Proctorio avait du mal à identifier les élèves de couleur, un biais qui arrive très souvent pour des logiciels qui sont testés uniquement sur des personnes caucasiennes. L’utilisation de ce logiciel pénalisait également les étudiants qui n’avaient pas de webcam sur leur ordinateur. Le ras-le-bol généralisé envers cet outil a donc conduit les universités à s’en séparer à la fin de l’été 2021.

Avec ces accusations et cette décision des établissements aux États-Unis, se pose la question de savoir si les Grandes Écoles françaises suivront l’exemple de leurs homologues américains ou si elles s’entêteront dans l’utilisation d’un outil qui pose visiblement de nombreuses questions d’ordre éthique.

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