Tout le monde parle des 3 700 employés licenciés de Twitter, mais certaines entreprises de la Tech ont dû procéder à des licenciements encore plus massifs ces dernières années, à l’image de Uber. En deux ans, la licorne a dû se séparer de 7 800 collaborateurs à travers le monde.
La bonne santé financière des startups et des licornes, lorsqu’elles sont non cotées en Bourse, dépend grandement des financements externes. En effet, nombre d’entre elles ne sont pas rentables et ces rentrées d’argent permettent de recruter pour accélérer la croissance et trouver la voie vers la rentabilité. Néanmoins, la recherche de la rentabilité est aussi une obligation pour les sociétés cotées en Bourse, sans quoi, le marché sanctionne immédiatement les mauvais résultats.
Ainsi, Uber ne fait pas exception. En 2020, les pertes du groupe étaient de 6,8 milliards de dollars. En 2021, elles n’étaient « que » de 496 millions de dollars. Et, pour accompagner cette baisse des pertes, Uber a procédé à une baisse de ses effectifs.
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Des licenciements massifs chez Uber
Uber a donc procédé à des licenciements massifs ces dernières années. C’est l’une des startups qui a le plus renvoyé de salariés ces dernières années. Au total, ce sont 7 585 salariés qui ont été mis à la porte entre mai 2020 et septembre 2022. La majorité des licenciements ont été effectués au siège de San Francisco, qui a perdu 6 700 collaborateurs. Les autres employés virés se trouvaient dans les bureaux de Bangalore, Amsterdam & Vilnius.
Si on se penche sur le nombre de collaborateurs chez Uber, on se rend compte que la startup n’a pas arrêté de recruter pour autant. En effet, malgré les licenciements de 2020, le nombre d’employés de l’entreprise avait augmenté de 28,5% en 2021, par rapport à 2021. Cela n’aura pas empêché Uber de licencier une soixantaine de personnes en septembre 2022.
Le site macrotrends enregistre le nombre d’employés d’entreprises année après année. Voici les chiffres récoltés :
- 2018 : 22 263 salariés
- 2019 : 26 900 salariés
- 2020 : 22 800 salariés
- 2021 : 29 300 salariés
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Comment expliquer la hausse du nombre de collaborateurs chez Uber ?
Comment expliquer la hausse de ces dernières années, malgré des licenciements massifs ? Cela trouve son origine dans plusieurs phénomènes. Tout d’abord, Uber, comme de nombreuses startups en forte croissance, recrute à tour de bras. Ce n’est qu’a posteriori que l’entreprise réalise que certaines fonctions ne sont pas nécessaires, que certaines équipes contiennent peut-être trop de salariés ou que certaines personnes ne sont pas forcément au bon poste. Certains salaires peuvent être trop élevés pour la compagnie, au regard de la valeur ajoutée dudit collaborateur.
L’autre élément qui explique les licenciements de Uber se trouve dans la localisation de ces licenciements. En effet, si Uber a majoritairement procédé à des départs forcés dans ses bureaux de San Francisco, d’autres collaborateurs ont été mis à la porte en Europe ou en Asie. Cela s’explique : soit par l’impossibilité de pénétrer le marché et la fermeture définitive d’un bureau, soit par la réunification de bureaux dans certaines zones géographiques, soit par le fait que certains collaborateurs du siège peuvent très bien piloter une activité locale, sans forcément avoir de locaux dans un pays dédié.
Pour autant, Uber a certains besoins en main-d’œuvre et doit tout de même recruter certains employés pour gérer le produit (développement, déploiement, etc.) ou même le service client, même si celui-ci est très souvent délocalisé. En revanche, pour mener à bien certains projets, il faut parfois recruter massivement. C’est ce qu’a fait Twitter, après avoir réalisé que des salariés licenciés étaient nécessaires au développement d’innovations.
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