Nanaba Balance Ta Startup Salaire
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Nanaba (QVEMA 2023) ne paierait plus ses salariés depuis 3 mois

La startup Nanaba, spécialisée dans l’éducation, a fait beaucoup parler d’elle au début de l’année 2023 en passant dans l’émission Qui Veut Être Mon Associé ? Depuis quelques jours, elle marque à nouveau l’actualité, car elle ne paierait plus ses salariés depuis plusieurs mois.

 

Nanaba, c’est une promesse, celle de transformer les smartphones en outil éducatif. Un beau projet quand on sait que les nouvelles générations passent énormément de temps sur les écrans. L’objectif ? Offrir du soutien scolaire aux jeunes du CP à la troisième. Dans ses différents éléments de communication, la startup affiche 70 000 utilisateurs pour un chiffre d’affaires de 915 000 euros par an. Des chiffres qui ont d’ailleurs séduit le jury de l’émission de M6 Qui Veut Être Mon Associé ? Cependant, la réalité pourrait être tout autre.

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Le salaire au cœur des griefs des salariés de Nanaba

Nanaba a fait beaucoup parler ces derniers jours, car la startup est au cœur d’une polémique qui enfle sur le compte Instagram Balance Ta Startup. Le principal reproche que l’on observe dans les commentaires de salariés ou ex-employés, c’est la rémunération. En effet, certains expliquent que cela fait entre 3 à 4 mois que les salariés n’ont pas été payés. Un témoignage évoque même : « aujourd’hui 6 mois que 20 personnes ne sont plus payés (sic) ».

Parmi les raisons évoquées, les dirigeants parleraient d’une levée de fonds à 700 000 euros qui tarderait à arriver et qui permettrait de renflouer les caisses et ainsi payer les salariés. Nanaba se distinguait pourtant sur ses salaires et avait même publié un TikTok, il y a quelques mois, évoquant des rémunérations bien au-dessus de ce que propose le marché. Une ingénieure spécialisée en DevOps software parlait d’un salaire de 5 000€ net. La responsable design, elle, était payée 3 700€.

Malgré des salaires intéressants, certains parlent d’une rémunération qui s’accompagne d’une pression énorme. Plusieurs témoignages parlent de burn-out. Un internaute explique également : « il y avait des réflexions lorsqu’on arrivait trop souvent plus tard ou qu’on partait trop souvent plus tôt que les autres. Même chose pour les jours de repos. »

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Que risquent les fondateurs de Nanaba ?

L’absence de salaire a plongé les salariés de Nanaba dans un profond désarroi. Certains évoquent la difficulté psychologique qui s’accompagne de l’absence du versement de salaire depuis plusieurs mois. Pourtant, la loi est claire, comme le rappelle Maître Palesa Hove, avocate en droit du travail. « La rémunération des salariés est mensuelle et indépendante, pour un horaire de travail effectif déterminé, du nombre de jours travaillés dans le mois. Le paiement mensuel neutralise les conséquences de la répartition inégale des jours entre les douze mois de l’année. (…) Le paiement de la rémunération est effectué une fois par mois. »

Pour Maître Palesa Hove, si les faits sont avérés, les salariés peuvent saisir les Prud’hommes en référé, une procédure judiciaire accélérée, et réclamer des dommages et intérêts pour paiement tardif du salaire ou non-paiement du salaire. « Les salariés pourraient réclamer un rappel de salaire, des dommages et intérêts pour non-paiement et au titre du préjudice moral. »

En outre, Maître Hove explique en outre que les salariés de Nanaba peuvent saisir le conseil des Prud’hommes pour demander une résiliation du contrat au tort exclusif de l’employeur. « Il existe de nombreuses jurisprudences où la résiliation du contrat a été prononcée, car les employeurs ne fournissaient pas les salaires. Concrètement, le conseil des Prud’hommes peut rompre le contrat de travail et la résiliation du contrat va avoir les effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse. Tous les salariés auront droit à une indemnité de licenciement, à une indemnité de préavis (selon l’ancienneté), les congés payés sur le préavis et les indemnités d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse. »

Aujourd’hui, ses recommandations sont de saisir la justice, si les salariés sont effectivement victimes de malversation de salaire. Elle explique que la mise en place d’un paiement différé peut être discutée avec l’avocat ou que l’aide juridictionnelle peut également se saisir de cette affaire sans avoir à avancer l’argent nécessaire pour le procès.

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Des représailles envers les salariés

Les salariés de Nanaba ont également dénoncé ce qui pourrait s’apparenter à des représailles. Plusieurs collaborateurs de la startup – environ une dizaine – ont en effet saisi une avocate pour envoyer une lettre de mise en demeure, obligeant l’entreprise à verser les salaires qui sont dus depuis 3 à 4 mois. En contrepartie, certains témoignages de Balance Ta Startup expliquent que ces salariés ont vu leur accès à leur mail professionnel coupé. Si les dirigeants de Nanaba se défendent, parlant d’une attaque qui aurait donc visé uniquement les collaborateurs ayant envoyé une lettre de mise en demeure, des salariés expliquent au compte Instagram avoir des preuves que cette décision venait du top management et était clairement visée, sans pour autant apporter lesdites preuves.

Maître Palesa Hove indique que, si les faits sont avérés, ils pourraient être qualifiés de manquement à l’obligation de fournir du travail. « La boîte professionnelle reste un outil de travail. Le fait de priver un salarié de son outil de travail, c’est une privation de travail », précise-t-elle. En outre, elle explique également que, si les faits dénoncés sur Balance Ta Startup sont avérés, cela pourrait s’apparenter à une atteinte au droit de chacun de saisir la justice.

 

Nanaba a-t-elle gonflé ses résultats ?

Comme évoqué Nanaba est passé dans Qui Veut Être Mon Associé ? La réaction des investisseurs est à la hauteur de ce qu’on a pu lire dans les témoignages. Éric Larchevêque a notamment critiqué les frais liés aux salaires et parle même des besoins en termes de recrutement, évoquant le fait qu’un seul codeur suffirait pour coder l’application.

Cette intervention dans QVEMA n’est pas sans rappeler un élément dénoncé par les salariés et ex-collaborateurs de Nanaba : des chiffres qui seraient trompeurs. En effet, d’après les informations communiquées par la startup, elle afficherait 70 000 utilisateurs pour un chiffre d’affaires de 915 000€. En réalité, d’après les témoignages de Balance Ta Startup, Nanaba n’aurait que 400 utilisateurs pour un CA de 10 000 euros. Néanmoins, ces chiffres n’étant pas publics, il est impossible de vérifier quelle information est fiable.

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