Te rappelles-tu de Dan Price ? Ce CEO avait annoncé réduire son salaire pour offrir à ses collaborateurs le même salaire : 70 000$. Il s’avère en réalité que le fondateur de Gravity Payments mentait sur beaucoup de sujets. Et tout le monde s’est fait avoir, même nous.
En 2015, Dan Price, fondateur de Gravity Payments, annonçait réduire son salaire drastiquement pour augmenter celui de tous les salariés de sa startup. Ils seraient donc payés 70 000$ par an, ce qui correspond environ à 62 000€ par an. Cela représente tout de même un salaire mensuel brut confortable de 5 200€.
Quelques années plus tard, en 2021, Dan Price fait le point. Il constate que les salariés sont plus impliqués et que les bénéfices s’envolent. Ils ont même triplé durant ces six années. Il explique alors que sa décision représente un cas étudié à Harvard Business School. Mais une question se pose déjà : si les bénéfices explosent, est-ce uniquement grâce à l’engagement des salariés ou à l’énorme coup de pub qu’il s’est fait en 2015 ? En effet, à l’époque, tous les médias s’arrachaient les interviews de Dan Price et il bénéficiait d’une énorme campagne de promotion à moindres frais.
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Une augmentation qui cache d’autres secrets
La première chose à comprendre, c’est que Dan Price n’aurait pas augmenté son salaire que pour le bénéfice de ces employés, même si ce dommage collatéral est plutôt agréable, mais surtout pour contrer son frère. Gravity Payments a été fondé par Dan et Lucas Price, deux frères qui sont au board de la startup qui est possédée en majorité par Dan.
L’entrepreneur n’a attendu que le départ de Lucas Price et son divorce, en 2012, pour augmenter son salaire et le passer de 50 000$ à 1,1 million de dollars. Il faut savoir qu’à l’époque, l’entreprise ne réalisait un chiffre d’affaires que de 16 millions de dollars. Les médias américains pointent alors le fait que, dans les entreprises qui réalisent ces résultats, les CEO les mieux payés touchent en moyenne 373 000$ par an. Dan Price explique alors cette décision a été approuvée par le board, ce qui serait faux. Cependant, possédant la majorité des parts dans l’entreprise, il peut facilement mettre en place ses décisions et s’achète une maison à 900 000$.
Quelques années plus tard, et après une hausse de salaire incroyable, Dan Price décide finalement de réduire son salaire, qui était déjà bien au-dessus du marché, pour augmenter celui des employés de Gravity Payments. Ces décisions ont une conséquence : le montant des dividendes touchés par Lucas Price a baissé en flèche.
Lucas décide donc d’attaquer en justice son frère Dan. Ce dernier dira à qui veut l’entendre qu’il est jaloux de l’augmentation de salaire des collaborateurs de la startup. Cependant, la plainte a été déposée avant cette annonce et Dan était bien au courant des faits qui lui étaient reprochés. Malheureusement pour Lucas, son frère remportera le procès en 2016.
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Le face sombre de Dan Price
D’après plusieurs témoignages, Dan Price ne serait pas un enfant de chœur. The Hustle évoque un homme désespéré d’obtenir l’attention des autres, qui est prêt à sacrifier son frère sur l’autel du pouvoir et qui battrait même sa femme. En effet, son ex-compagne, Kristie Colón, a donné une conférence TEDx en 2015 où elle expliquait comment Dan Price, alors qu’ils étaient mariés, la battait et lui faisait subir une pratique appelée le « waterboarding ». C’est une sorte de simulation de la noyade qui consiste à plonger la tête d’une personne dans une étendue d’eau, ici une baignoire, et de la maintenir sous l’eau jusqu’à atteindre les limites de l’individu.
Durant ses différentes interventions, Kristie Colón explique que son ex-mari, Dan Price, « a commencé par me frapper dans l’estomac et me gifler ». Elle indique qu’elle était obligée de s’enfermer dans une pièce, car elle avait peur “qu’il vienne encore me jeter à terre pour me battre ou me faire du waterboarding dans la salle de bain de l’étage, comme il avait l’habitude de le faire. » Ces faits graves n’ont jamais été jugés ou condamnés et l’entrepreneur reste présumé innocent. Dan Price, de son côté, expliquera que le divorce de 2012 s’est fait à l’amiable.
Dan Price est en perpétuelle recherche d’attention. Il court les médias et avoue « je déteste toute cette attention ». Cependant, Karen Weise, la journaliste de Bloomberg à l’origine de toutes ces révélations, explique qu’il aurait appelé six fois le magazine pour savoir s’il en ferait la couverture. Autre mensonge : il explique que plusieurs producteurs de téléréalité l’auraient contacté, à l’image de la société de production de Ryan Secrets. Cependant, un représentant de cette entreprise affirme n’avoir jamais parlé à Dan Price.
Dans son article, Karen Weise dépeint le portrait bien plus sombre d’un entrepreneur dont l’hypocrisie médiatique et business ressurgissent régulièrement. Si, aujourd’hui, il connaît le succès, la mauvaise publicité qui l’entoure régulièrement pourrait très bien se retourner contre lui et ses employés innocents. Cette histoire n’est pas sans rappeler celle d’Elizabeth Holmes, entrepreneuse de la Silicon Valley condamnée pour ses tromperies envers les investisseurs.
